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Les observateurs suisses côtoient «l’axe du mal»

Georges Bush, lors de sa visite à la frontière des deux Corées. Keystone

La mission d'observation continue sur la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. Les accusations de Georges W. Bush n'y changent rien.

En effet, les observateurs suisses sont plus que jamais fidèles à leur poste. Malgré le regain de tension provoqué dans la péninsule par les accusations de Georges W. Bush contre «l’axe du mal» et la Corée du nord.

Le Major-Général Adrien Evequoz figurait en bonne place, mercredi, parmi un auditoire trié sur le volet. Il a pu écouter le président américain Georges Bush et son homologue sud-coréen Kim Dae-jung prononcer leurs discours dans la gare flambant neuve de Dorasan, située à l’extrémité sud de la fameuse zone démilitarisée.

Un personnage-clef

Le commandant de la mission d’observation suisse, diplomate dans le civil, reste en effet malgré les aléas du dialogue entre les deux Corées l’une des personnes clef de ce dernier bastion de la guerre froide au cœur de l’Asie du nord-est.

Arrivé au printemps 2000 pour diriger la mission helvétique forte de cinq officiers, le Major-Général Evequoz – dont le grade a été élevé pour une question de parité avec ses homologues américains et sud-coréens – a vécu au quotidien, ces derniers mois, la détérioration des relations de part et d’autre de la péninsule.

«Nous sommes aux avant-postes explique-t-il. Le moindre regain de tension affecte directement notre vie quotidienne». La mission suisse, comme la mission d’observateurs suédois avec laquelle elle cohabite, dépend en effet complètement pour son ravitaillement du bataillon américano-coréen de sécurité de Panmunjon, seul lieu de rencontre entre les deux corées au sein de la zone démilitarisée (DMZ).

L’après 11 septembre a en particulier affecté l’ordinaire au sein de cette bande de 4 kilomètres (2 kilomètres de part et d’autre de la frontière) qui balafre la péninsule coréenne depuis 1953.

Un camp transformé en forteresse

«Les mesures de sécurité déployées par les Américains ont transformé notre camp en forteresse. Nous n’avons pas pu recevoir d’invités durant un mois. La tension était à son comble», confirme l’officier qui fut, comme diplomate, en poste au Caire et à Buenos Aires.

Depuis, les conditions de sécurité se sont détendues mais un échange de tir survenu il y a quelques semaines entre des sentinelles nord et sud coréennes a de nouveau provoqué une mobilisation générale.

Un tir de mitrailleuse parti de Corée du nord a criblé un poste sud-coréen non occupé à ce moment là: «Plusieurs versions circulent sur cet incident reconnaît un officier américain de OP Ouellette, le poste d’observation avancé visité mercredi par le président Georges Bush qui faisait escale en Corée. Nous ne le considérons pas comme un geste d’agression. Il peut s’agir d’un accident».

Au cœur de la géopolitique mondiale

La Confédération, qui entretient cette mission d’observation sur la frontière depuis l’armistice de 1953, n’a pas suivi pour l’heure l’exemple de la Suède, qui en a diminué ses effectifs.

«La présence de ces officiers helvétiques est symbolique, mais elle peut devenir essentielle en cas de crise. Leur neutralité peut leur permettre de redevenir des interlocuteurs si un conflit survient», reconnaît à Séoul le journaliste sud-coréen Shim Jae Hoon, l’un des meilleurs spécialistes de la péninsule.

La récente visite de Georges Bush a démontré, s’il en était besoin, l’importance du dossier Coréen: «Nous sommes, sur cette frontière, au cœur de la géopolitique mondiale, affirme le Major Général Evequoz. C’est une expérience personnelle et une mission politique de premier ordre».

Richard Werly, Dorasan en Corée du sud,

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