Tchétchénie : l’aide humanitaire suisse à la peine
En Tchétchénie, quoi qu’en dise Moscou, la situation humanitaire tourne à la catastrophe. Les secours ne sont pas à la hauteur des urgences. En Suisse comme ailleurs, les organisations d’entraide paraissent fort démunies face au désastre tchétchène.
En Tchétchénie, quoi qu’en dise Moscou, la situation humanitaire tourne à la catastrophe. Les secours ne sont pas à la hauteur des urgences. En Suisse comme ailleurs, les organisations d’entraide paraissent fort démunies face au désastre tchétchène.
Loin des médias, loin du cœur. On n’est pas très loin de ce constat pessimiste quand il s’agit de savoir ce qu’il advient de l’aide humanitaire à la Tchétchénie. Il est vrai que les organisations d’entraide ont été très sollicitées ces derniers temps par le retour des réfugiés au Kosovo, les tremblements de terre en Turquie, un cyclone en Inde et les inondations au Vietnam. Elles ne cachent pas qu’il leur est difficile de mobiliser la générosité populaire sur autant d’actions de solidarité à la fois. Faute d’images, la Tchétchénie paraît plutôt vouée à l’oubli.
Autre constat, autre question : les gens auxquels on aimerait porter un minimum de réconfort sont-ils secourables, oui ou non? Les humanitaires, faute de sécurité, ne peuvent en tout cas pas les rejoindre sur le terrain. Et comme Moscou nie l’urgence humanitaire, les organisations sont aussi confrontées à un autre risque, celui d’agir dans l’illégalité.
N’empêche. L’Entraide protestante suisse (EPER) collabore avec une ONG basée à Grozny pour la distribution de médicaments et de denrées alimentaires de base, et pour la remise en état d’un hôpital. Elle est soutenue en cela par la Chaîne du Bonheur, qui a également décidé d’apporter son appui à un projet de la Croix-Rouge Suisse en faveur de personnes réfugiées en Ingouchie et au Daghestan. Ingouchie encore : Caritas-Suisse espère pouvoir y intervenir, comme en 1996 déjà, par le biais de convois de secours organisés avec un partenaire humanitaire turc. Mais celui-ci, on le devine, a aussi d’autres besoins urgents à combler.
Bernard Weissbrodt
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