SAirGroup aurait perdu un demi milliard en Belgique
Les pertes de Sabena pour l'exercice 2000 pourraient être plus importantes que prévu. Selon le quotidien belge «Le Soir», le déficit de la compagnie détenue à 49,5% par SAirGroup atteindrait 500 millions de francs suisses.
Les dernières estimations officielles faisaient état d'une perte opérationnelle de 310 millions de francs. Elles émanaient de Christoph Müller, patron allemand de Sabena alors tout juste entré en fonction en remplacement du Suisse Paul Reutlinger. Christoph Müller tirait alors la sonnette d'alarme, annonçant des mesures sévères dictées par l'urgence.
Selon le premier quotidien francophone belge, la perte de 500 millions s'explique par les facteurs connus comme les coûts élevés du kérosène, mais aussi par des provisions importantes pour les coûts de restructuration. La dénonciation de contrats de leasing avec la compagnie City Bird, dans des conditions restées secrètes, coûterait à elle seule près de 60 millions de francs suisses.
La direction de Sabena s'abstient de commenter ces chiffres, notant seulement qu'«il faut faire la différence entre une perte opérationnelle et un résultat comprenant des provisions». Elle publiera les résultats au lendemain de la présentation des chiffres de SAirGroup, prévue le 2 avril à Zurich.
Quoi qu'il en soit, la pression monte sur le gouvernement belge. Dimanche, le ministre du budget, Johan Vande Lanotte, avait un peu imprudemment évoqué l'hypothèse d'un «autre partenaire» pour Sabena. Des propos immédiatement nuancés.
Le gouvernement belge fait savoir que, jusqu'à preuve du contraire, il s'en tient «aux contrats existants» avec SAirGroup. Autrement dit, le groupe suisse doit tenir son engagement de porter sa participation à 85%, sinon il devra s'acquitter d'un lourd dédommagement.
Rick Daems, ministre en charge des participations publiques, a obtenu un rendez-vous «dans les prochains jours» avec Mario Corti, le tout nouvel homme fort de SAirGroup. L'Etat belge, actionnaire majoritaire de Sabena, aimerait bien savoir sur quel pied danser.
Thierry Zweifel, Bruxelles

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