Le pourcentage d’étrangers devrait chuter

Une naturalisation facilitée signifie moins d'étrangers en Suisse. Keystone

Si la révision du droit de la nationalité entrait en vigueur, la part d’étrangers tomberait en dessous de 15% en 2050, contre 20% actuellement.

Deux études présentées par Avenir Suisse nous en disent plus sur les conséquences d’une naturalisation facilitée.

Toujours davantage d’étrangers rempliront les conditions pour obtenir le passeport à croix-blanche, a affirmé mercredi devant la presse à Berne Thomas Held, directeur d’Avenir Suisse.

Même si la Suisse gardait ses conditions de naturalisation, la part d’étrangers baisserait, à 19,5% en 2025 et à 18% en 2050, selon l’étude présentée.

Le nombre de naturalisations devrait en effet continuer de croître jusqu’en 2039 et rester supérieur à celui des immigrations.

Prudence de mise

Mais les auteurs de l’étude restent prudents sur les différents scénarios qu’ils ont développés.

A côté du droit de la nationalité, de nombreux facteurs interviennent, dont le flux migratoire, la situation internationale ou la révision de la loi sur les étrangers.

Avec la révision du droit de la nationalité, qui prévoit notamment l’abaissement de 12 à 8 ans de la durée minimale du séjour en Suisse, le nombre d’étrangers naturalisables augmenterait de 230 000 personnes.

Avec un taux de naturalisation équivalent à celui d’aujourd’hui (4%), la proportion d’étrangers tomberait alors à 17,5% en 2025 et à 14,7% en 2050, selon l’étude.

Droit du sol

Si, contrairement au Parlement, le peuple refuse le droit du sol pour la troisième génération, la baisse serait moindre, à 18,7% en 2025 et 17,3% en 2050.

Les chercheurs évoquent aussi la possibilité d’une demande de naturalisation plus forte. Surtout dans un premier temps avec l’abaissement de la durée de résidence.

L’acceptation par le peuple du nouveau droit de la nationalité aurait valeur de signal et inciterait beaucoup d’étrangers à faire les démarches pour obtenir le passeport suisse.

Dans un tel scénario, la proportion d’étrangers en Suisse pourrait s’abaisser à 16,4% en 2025 et jusqu’à 13,4% en 2050.

Double nationalité et UE

Pour atteindre un tel résultat, il faudrait aussi que certains facteurs changent la donne. A l’image de l’acceptation de la double nationalité en 1992, qui a fait tripler le taux de naturalisation des immigrés italiens.

Mais les chercheurs sont divisés sur les effets de l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes avec l’UE.

Les uns pensent que les ressortissants de l’UE n’auront plus besoin d’acquérir la nationalité suisse pour y travailler.

Les autres estiment au contraire qu’avec la reconnaissance de la double nationalité, à l’exception en particulier de l’Espagne, les citoyens de l’UE ne verront plus d’obstacle à demander le passeport à croix blanche.

swissinfo et les agences

En bref

– Avenir Suisse est une fondation. Elle a été créée en 1999 par les quatorze principales entreprises suisses (Novartis, UBS, Swiss Re, ABB et Credit Suisse Group notamment).

– Elle a pour but de financer des recherches et d’organiser des rencontres, afin d’enrichir le débat public sur les principaux problèmes de société qui se posent à la Suisse. S’inspirant des «Think Tank» anglo-saxons, Avenir Suisse représente un groupe de travail indépendant.