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Pas d’archivage des documents de la Commission Bergier

Les milieux économiques sont opposés à un archivage des documents utilisés par l'équipe de Jean-François Bergier. swissinfo.ch

Le Conseil fédéral a tranché: les entreprises pourront récupérer les documents utilisés par les historiens chargés par la Confédération de faire toute la lumière sur l'attitude de la Suisse durant la Seconde guerre mondiale. Ainsi, il passe outre l'avis exprimé par la Commission elle-même.

Le gouvernement a donc finalement décidé de protéger les copies collectées dans les archives privées par les collaborateurs de la Commission Bergier, au cours de leurs cinq années de recherches. Des copies qui proviennent en particulier des entreprises. Ces documents pourront être repris, sur demande de leur propriétaire.

Voilà qui risque fort de décevoir bon nombre de spécialistes. La Société suisse d’histoire avait en effet, en avril dernier, réclamé le dépôt aux Archives fédérales de tous les dossiers utilisés. Une position également affichée par la Commission Bergier elle-même. Motif: la nécessité, pour les autres historiens, de pouvoir vérifier les résultats livrés.

Mais le Conseil fédéral a finalement préféré assurer la protection de ces archives privées et empêcher une éventuelle «exploitation abusive des données confidentielles» qu’elles contiennent. Il répond ainsi aux craintes exprimées par les milieux économiques, qui étaient contre l’idée même d’un archivage public de ces dossiers.

Pour justifier sa décision, le gouvernement rappelle aussi que la commission a joui d’un privilège durant toute la durée de son mandat, qui arrivera à échéance fin décembre. En d’autres termes, la parenthèse – qui a permis aux historiens d’ouvrir toutes les portes, tous les tiroirs, de lever tous les secrets – est bel et bien en train de se refermer.

Mais, dans sa décision, le Conseil fédéral souligne aussi qu’il «est favorable à une discussion» autour des travaux de la Commission Bergier. Il a l’intention d’ouvrir rapidement l’accès «aux dossiers de nature scientifique», c’est-à-dire notamment aux documents issus des archives publiques et à une partie du matériel produit par la commission lors de son travail.

Pierre Gobet, Zurich

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