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Bioterrorisme: une découverte qui tombe à pic

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La Suisse a retrouvé six millions de doses de vaccin contre la variole. Des réserves oubliées qui pourraient s'avérer fort utiles dans le contexte actuel.

«J’ai ici un document officiel confirmant que la Suisse a conservé des doses de vaccin antivariolique.» L’affirmation du socialiste Boris Banga, président de la commission de la politique de sécurité du National, a de quoi surprendre. Les réserves dont il parle semblent avoir été oubliées.

La Suisse possède, en effet, plus de 6 millions de doses de ce vaccin. Et le débat sur des achats supplémentaires est actuellement en discussion. Une nouvelle qui, dans le contexte actuel, prend toute sa dimension.

En effet, avec la psychose de l’anthrax, le bioterrorisme est entré de plein pied dans l’actualité. D’autant que l’on craint l’utilisation d’autres agents provoquant, ceux-ci, le botulisme, la peste et la variole.

Une maladie mortelle

Très contagieuse, la variole est mortelle dans 20 à 40% des cas. Mais la vaccination est efficace à plus de 90%. Mieux, elle peut également être utilisée immédiatement après l’exposition au virus.

Or, la variole a été éradiquée en 1977. Et, depuis, les campagnes de vaccination ont été stoppées. Résultat: aujourd’hui, les réserves de vaccin sont faibles, en particulier aux Etats-Unis.

La redécouverte en Suisse de quelque 6 millions de doses antivariolique tombe donc à pic. D’autant plus que la fabrication de ce type de vaccin prendrait du temps. Reste à savoir comment ces réserves ont refait surface.

La menace bioterroriste – même si elle est très hypothétique – a poussé les autorités à se renseigner sur les stocks disponibles, confirme Jean-Louis Zürcher, porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Des réserves qui sont réparties entre l’Etat et les entreprises pharmaceutiques.

D’ailleurs, la découverte de ces réserves et le fait qu’elles n’étaient pas connues du Centre suisse pour la protection contre les armes atomiques, biologiques et chimiques de Spiez n’étonne pas Jean-Louis Zürcher.

Un manque de vision

Un état de fait qui suscite certaines interrogations. Pour ne pas dire plus. «Dans la gestion des risques, il manque une perspective globale, lance Jan Metzger, du Centre d’études sur la sécurité à l’EPFZ. Les récents attentats montrent qu’on ne peut pas traiter les questions de sécurité interne et externe séparément.»

Et le scientifique d’ajouter qu’au niveau fédéral les problèmes de cette importance devraient être abordés à un niveau interdépartemental.

Caroline Zuercher

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