
Hockey suisse: des étoiles comme s’il en pleuvait

Les championnats suisses de LNA et LNB vivent une saison extraordinaire avec l’arrivée continue de stars de National Hockey League.
Tour à tour, presque chaque club se décide à opter pour une de ces vedettes spectaculaires et surtout très bon marché.
La saison 2004/2005 restera gravée dans les annales du hockey suisse. Grâce au conflit salarial empêchant la tenue du championnat de National Hockey League (NHL) en Amérique du nord, de véritables stars débarquent en Suisse chaque semaine. Le public y trouve largement son compte, ravi de voir à l’œuvre des hockeyeurs de telle qualité.
Pas un jour sans qu’une rumeur ou un transfert d’une star de NHL ne frappe un club helvétique. Même un néo-promu (Forward Morges) ou une lanterne rouge (Ajoie) de LNB peut s’offrir le luxe d’enrôler deux grosses pointures comme Martin Gelinas (Calgary Flames) et Jeff Halpern (Washington Capitals). Pour un prix dérisoire et qui défie toute concurrence.
«Nous avons envie et besoin de jouer, martèlent ces hockeyeurs. Le hockey, c’est notre métier, notre passion. Nous ne voulons pas rester les bras croisés chez nous en attendant une hypothétique reprise de la saison.»
Et ailleurs en Europe
Le lock-out imposé dans la meilleure ligue du monde fait le bonheur des championnats européens, qui récupèrent leurs stars nationales. Jagr, Skoula, Hejduk, Vyborny sont retournés en République tchèque, Demitra et Hossa en Slovaquie, Nurminen et Nieminen en Finlande, Kovalchuk, Zubrus, Datsyuk en Russie, Forsberg, Kiprusoff, Zetterberg en Suède. Et tant d’autres …
La Suisse n’est pas en reste. Peu importe de savoir si la méthode consistant à engager des joueurs de grand calibre porte ses fruits ou non: le hockey sur glace, garant de spectacle par excellence, offre un divertissement de tout premier choix. Pour quelques semaines, quelques mois, voire pour toute la saison.
Le chamboulement est total dans le microcosme helvétique. En raison, bien sûr, du conflit salarial qui supprime tout le hockey professionnel outre-Atlantique. Mais aussi à cause du nouveau règlement qui ne limite plus le nombre de licences d’étrangers par saison. Contrairement au précédent lock-out (1994-95), où chaque engagement d’une star coûtait une précieuse licence, les clubs suisses peuvent engager autant «d’importés» qu’ ils le souhaitent.
«Ce changement de règlement est une profonde erreur, relativise pourtant Chris McSorley. Il ouvre la voie à tous les excès possibles et va forcer les dirigeants à de trop nombreux transferts.» Ce qui n’est pas le cas en Allemagne, où le nombre de mercenaires par saison est plus strictement contingenté.
Un bémol: l’efficacité
Si elle est garante de succès médiatique et d’augmentation d’affluences dans les patinoires, la politique d’engager des vedettes de NHL n’a pas encore prouvé toute son efficacité au niveau des résultats sportifs.
Davos compte depuis le début de la saison sur les services de trois méga-stars: les Canadiens Joe Thornton et Rick Nash, ainsi que le Suédois Niklas Hagman. Or, les résultats sont en dents de scies. Considéré comme le 5e meilleur joueur du monde, Joe Thornton n’affiche pas toujours le même sérieux qu’au sein des Boston Bruins.
D’autres clubs pêchent par précipitation, cherchant à s’offrir à tout prix un renfort estampillé NHL. Les Tigres de Langnau en sont le meilleur exemple, eux qui ont engagé un certain Fernando Pisani, provenant certes des Edmonton Oilers, mais n’ayant jamais convaincu lors de grands tournois.
A Kloten, le Finlandais Olli Jokinen (Florida Panthers), remarquable, a fait ses valises après un mois. Direction son pays natal. Mais peu importe, et c’est bien toute la folie de la saison actuelle: une star de perdue, une autre de retrouvée…
swissinfo, Jonathan Hirsch
Le championnat suisse de hockey a commencé le 17 septembre.
En raison du conflit qui oppose propriétaires des clubs et joueurs en Amérique du Nord, les stars de la NHL s’en viennent jouer en Europe, et en Suisse.
Lors du dernier lock-out (1994), on avait pu assister à pareil scénario.
Mais cette fois-ci, les clubs suisses ne sont plus limités par le nombre d’étrangers engagés durant l’hiver.

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