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L’attitude d’Israël vis-à-vis des civils palestiniens en question

La conférence de Genève se déroulera sous l'égide de l'ONU Keystone Archive

Malgré son absence, c'est l'Etat hébreu qui est au coeur de la conférence humanitaire qui s'ouvre mercredi à Genève.

Usage disproportionné de la force, punition collective, bouclage de territoire, destruction de biens privés ou implantation de colonies de peuplement. Telles sont quelques-unes des pratiques utilisées régulièrement par l’Etat hébreu contre des civils palestiniens.

Plus d’une centaine d’Etats se réunissent, mercredi à Genève, pour rappeler que ces mesures sont contraires à la 4ème Convention de Genève. Un texte qui s’applique, selon la communauté internationale, aux territoires occupés par Israël.

Un périlleux exercice diplomatique

C’est à l’appel de la Ligue arabe et de l’Assemblée générale de l’ONU que la Suisse a organisé cette conférence. Après des mois d’intenses négociations et une première réunion avortée en 1999, la Suisse – Etat dépositaire des Conventions de Genève – a donc réussi à faire aboutir un périlleux exercice diplomatique.

Les Conventions de Genève n’ont pas pour but de résoudre ou de juger une crise. Elles précisent le droit humanitaire international que des parties en conflit devraient respecter. La 4ème Convention, elle, traite spécifiquement des obligations qui incombent à une puissance occupante à l’égard des populations civiles.

Mais pour Israël et les Etats-Unis, la tenue d’une telle conférence est en soit un geste éminemment politique, dirigé contre l’Etat hébreu. Raison pour laquelle, ils boycottent la réunion. Israël a même demandé mardi à la Suisse d’annuler la réunion.

Large participation

Sauf incident de dernière minute, la conférence promet pourtant d’être un succès. La diplomatie helvétique a en effet travaillé dur pour rassembler un maximum d’Etats reflétant une large palette de sensibilités à l’égard de la crise proche-orientale.

Les pays arabes sont, bien sûr, largement représentés. Un pays comme le Canada – pourtant proche du point de vue américain – a également décidé de rejoindre la conférence. Longtemps hésitante, l’Union européenne est également de la partie.

Pour obtenir cette large participation, la diplomatie helvétique a fait circuler un projet de déclaration finale ainsi qu’un mode opératoire de la conférence. L’idée étant de réussir à rappeler les exigences du droit humanitaire, sans transformer la réunion en tribunal contre Israël.

Une conférence balisée

La déclaration finale ne pourra donc faire l’objet d’aucune négociation de dernière minute, ni d’un vote. En guise de soupape de sécurité, la conférence permettra juste à un certain nombre d’Etats de prendre la parole.

Des propos qui ne manqueront pas de faire référence à l’escalade de la violence qui menace d’embraser le Proche-Orient. Les attentats perpétrés par le Hamas palestinien et la réplique massive d’Israël contre les Territoires palestiniens soulignent d’ailleurs toute l’actualité de la conférence.

Mais cette flambée de violence démontre également ses limites. La déclaration finale ne mentionne même pas le principe d’un mécanisme de vérification internationale. Un outil réclamé par un forum d’ONG qui se tient également à Genève. Le consensus obtenu par la diplomatie suisse était à ce prix.

Frédéric Burnand, Genève

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