
La démocratisation est en marche

Une année après le retrait de Paolo Quirici, dix Suisses espèrent passer le «cut» de l'Open de Crans-Montana.
Loin des meilleurs joueurs de la planète, ils sont le symbole d’un sport qui n’a pas encore achevé sa révolution démocratique en Suisse.
Ils sont cinq professionnels: André Bossert, Jonathan Scheapper, Marc Chatelain, Steve Rey et Markus Knight.
Et cinq amateurs: Daniel Zurschmitten, Julien Clément, Tino Weiss, Raphaël de Sousa et Nicolas Sulzer.
Pourtant, parmi eux, seul André Bossert – vainqueur à Cannes en 1995 – peut légitimement espérer passer le cut à Crans-Montana.
Après deux jours de compétition, seuls les 70 meilleurs ont le droit de se battre pour la victoire finale.
Pas assez de golfeurs
«Il est très difficile de devenir joueur de golf professionnel lorsque l’on est Suisse», explique André Bossert. Heureusement qu’il y a de bons sponsors.
«Le vivier n’est pas assez grand, souligne Paolo Quirici. Le sommet de la pyramide est donc plus éloignée pour les golfeurs suisses.»
Et l’ancien professionnel tessinois actuellement au service de l’Association des golfeurs indépendants (ASGI) d’ajouter: «En comparaison à la Suède, qui compte 600 000 golfeurs dont 20% de jeunes, nous avons encore beaucoup de travail.»
Une démocratisation en marche
Conscient du problème, l’Association suisse de golf (ASG) – qui fête ses 100 ans d’existence – cherche depuis quelques années à démocratiser un sport réservé longtemps à une élite.
Gaston Barras en sait quelque chose. «Lorsque j’ai pris la présidence de l’ASG il y a neuf ans, mon but était de permettre à chaque citoyen désireux de jouer au golf de lui offrir cette opportunité à des conditions acceptables»
Aujourd’hui président d’honneur de l’ASG et président du Comité d’organisation du tournoi de Crans-Montana, Gaston Barras peut mesurer l’avancée du chantier.
En un peu moins de dix ans, le nombre de parcours de golf en Suisse est passé de 30 à 82. Et en comptant les 6 000 membres de l’ASGI, près de 46 000 personnes jouent au golf régulièrement en Suisse.
A cela s’ajoutent les investissements du grand distributeur Migros dans le golf public. Une initiative destinée à permettre à tout un chacun de pratiquer ce sport sans avoir à casser sa tirelire.
Tout n’est pas parfait
Que de chemin parcouru donc depuis la construction de la première place de golf en 1891 à Saint-Moritz.
Pourtant, tout n’est pas encore parfait. Et passablement de clubs privés exercent encore des sélections drastiques.
Ainsi, exigent-ils des sommes d’entrée de 10 000 à 15 000 francs et des cotisations annuelles de l’ordre de deux à trois mille francs. Des conditions particulièrement élitaires.
On le constate. Le golf suisse doit s’ouvrir davantage.
Il doit faire des efforts supplémentaires pour espérer un jour voir un de ses athlètes enlever un tournoi aussi prestigieux que celui de Crans-Montana.
swissinfo/Mathias Froidevaux
Dix joueurs suisses à Crans-Montana (cinq professionnels et cinq amateurs)
46 000 golfeurs en Suisse
82 parcours de golf
premier parcours de golf en 1891 à Saint-Moritz

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.