
Mobilisation tous azimuts contre l’extrémisme de droite
La rixe qui a opposé dimanche à St-Gall des skinheads à des personnes de couleur provoque l'indignation. Face à la multiplication des comportements racistes, des politiciens de tous bords en appellent à la mobilisation contre l´extrémisme de droite.
«L’incident survenu dimanche fait peur. Le réduire à une simple bagarre, comme le fait la police, n’est pas possible», lance la vice-présidente du parti socialiste saint-gallois, Gertrud Zweifel.
Le parti socialiste, les Verts et les Indépendants saint-gallois ont lancé un appel à une manifestation antiraciste mardi devant le bâtiment du Conseil municipal de Saint-Gall. Les représentants de ces partis demandent aux exécutifs de la Ville et du Canton de prendre clairement position. Les socialistes ont, en outre, décidé d’adresser une interpellation urgente au Conseil municipal mardi pour qu’il mette ce sujet à l’ordre du jour de sa réunion.
A l’issue de la bagarre, une trentaine de personnes de couleur domiciliées, pour la plupart, dans le canton de Saint-Gall ont été interpellées. De même qu’une trentaine de skinhead provenant des cantons de Zurich, Thurgovie, Berne et des Grisons. Une procédure pénale pour rixe a été ouverte à l’encontre d’un nombre interminé de personnes. Mais ni la police cantonale ni la juge chargée de l’instruction du dossier n’ont voulu donner d’indications sur l’identité des skinheads impliqués.
De son côté, l’Association romande contre le racisme (Acor) constate une multiplication inquiétante des comportements racistes à la veille du scrutin du 24 septembre. Elle demande aux polices de renforcer leur surveillance des milieux skinheads.
L’Acor s’est d’ailleurs associée à un projet de manifestation nationale contre l’extrémisme de droite. Un projet, prévu pour la mi-septembre à Berne, qui émane du conseiller national zurichois Roland Wiederkehr (sans parti) et du directeur de l’association «Open hearts», organisatrice des concerts de DJ Bobo à Tirana et à Sarajevo.
Enfin, le groupement parlementaire contre le racisme et la xénophobie est, lui aussi, inquiet de la montée de l’extrémisme de droite en Suisse. Sa présidente, la conseillère nationale démocrate-chrétienne lucernoise Rosmarie Dormann, a demandé une entrevue à Ruth Dreifuss et à Kaspar Villiger durant la session d’automne.
Elle souhaite notamment demander aux deux conseillers fédéraux davantage de moyens pour la Commission contre le racisme. Une commission qui dispose d’un budget de 150 000 francs par année seulement.
Le groupement parlementaire contre le racisme et la xénophie estime que cette somme est insuffisante. D’autant qu’il s’agit maintenant d’entreprendre des actions de prévention.
swissinfo avec les agences

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