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Soldats en répétition à l’étranger: le flop!

Les troupes d'aviation seraient concernées par un entraînement hors des frontières Keystone

L'idée du gouvernement d'envoyer les militaires de milice suisses effectuer un double cours de répétition hors des frontières déclenche une levée de boucliers.

Au terme de la procédure de consultation, partis et associations estiment que les entreprises n’y résisteraient pas.

Selon la proposition gouvernementale, les troupes de blindés, l’artillerie ainsi que les troupes d’aviation et de défense anti-aérienne effectueraient leurs cours de répétition hors des frontières nationales.

L’engagement durerait jusqu’à six semaines, la durée habituelle de trois semaines étant trop courte pour des exercices de combat sur le terrain de grande envergure. Or c’est justement là que se pose le problème pour la plupart des partis et des associations consultés.

S’ils ne sont pas opposés au principe de cours de répétition à l’étranger, partis et associations exigent en revanche que la durée de ces exercices soit limitée à trois semaines, voire quatre au maximum pour les cadres.

«Hors de toute réalité»

La Société suisse des officiers (SSO) se dit parfaitement consciente qu’en Suisse, les restrictions imposées à l’armée permettent de moins en moins d’atteindre les objectifs de formation. Mais elle estime qu’un service de six semaines «est en dehors de toute réalité», qui plus est, inacceptable du point de vue tant de la milice que de l’économie.

La Société suisse des sous-officiers est du même avis. Selon elle, des absences de six semaines poseraient surtout des problèmes aux petites entreprises. De nombreux militaires pourraient également se faire dispenser de cette instruction à l’étranger, ce qui réduirait son utilité, craignent les sous-officiers.

L’Union patronale suisse (UPS) approuve les cours de répétition à l’étranger tant qu’ils ne constituent pas une charge excessive pour l’économie et qu’ils représentent une plus-value. Mais des engagements de six semaines sont incompatibles avec le système de milice, surtout pour les cadres qui doivent effectuer un cours préalable, critique l’UPS.

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Consultation

Ce contenu a été publié sur La consultation permet à tous les milieux intéressés ou touchés par une modification législative d’exprimer leur avis. Ils le font au travers de ce que l’on nomme une procédure de consultation. Cette procédure est lancée avant chaque modification législative importante par le Conseil fédéral ou le département en charge du dossier. La consultation est présentée…

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Le PS veut des dispenses

Le Parti démocrate-chrétien (PDC, centre droit), le Parti socialiste et le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) sont tout aussi sceptiques. L’instruction de base doit rester en Suisse, les cours de répétition à l’étranger doivent rester l’exception, écrivent les démocrates-chrétiens. Les socialistes demandent quant à eux des dispenses, notamment pour les soldats devant s’occuper d’enfants à la maison.

De son côté, le canton de Vaud s’oppose à l’accomplissement de services d’instruction à l’étranger, autant pour des raisons de doctrine que pour des considérations socio-économiques. Le Conseil suisse pour la paix veut quant à lui limiter la collaboration avec des pays étrangers en matière de formation et d’armement à des mesures de promotion de la paix dans le cadre de la charte de l’ONU.

Référendum quasi assuré

Quant au projet du Conseil fédéral de renforcer ses compétences pour les engagements de l’armée en faveur de la promotion de la paix et en service d’appui, il n’obtient pas davantage de soutien. Le PS, les Verts, le GSsA et l’Union patronale ne veulent pas doubler à 400 hommes le seuil à partir duquel le Parlement doit donner son accord pour une opération de soutien comme pour le WEF.

Divers cercles consultés exigent même un gel de tout le paquet de réformes. Il faut d’abord savoir si et comment la réforme de l’armée rejetée par le Parlement cet automne à Flims (canton des Grisons) sera reprise dans l’étape de développement pour 2008/2011, écrit le PDC.

La présente réforme se réfère principalement aux données clés de cette étape, relève le GSsA. Les révisions mises en consultation ne sont absolument pas urgentes, complètent les officiers. Si le Parlement accepte le projet, le référendum est quasi assuré, avertit pour sa part l’association suisse des anciens de l’armée Pro Militia.

swissinfo et les agences

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Armée de milice

Ce contenu a été publié sur L’armée suisse fonctionne selon le principe de la milice: tous les hommes en âge de servir suivent une formation de base et se perfectionnent lors de cours de répétition réguliers. Selon la Constitution fédérale, l’armée vise à empêcher la guerre et contribue au maintien de la paix. Elle soutient les autorités civiles lors de menaces…

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L’armée suisse est une armée de milice qu’encadrent des militaires professionnels. La conscription a lieu à 18 ans.

Les jeunes soldats accomplissent d’abord 18 à 21 semaines d’école de recrues, puis 6 à 7 cours de répétition annuels de trois semaines.

En 2003, le peuple a accepté une réduction de la taille de l’armée (à 220’000 hommes, Armée XXI). Il a fallu réviser la loi sur l’armée et l’administration militaire (LAAM).

Le chantier actuel porte sur des éléments autres que cette réforme organisationnelle. Mis en consultation jusqu’à aujourd’hui 1er décembre, il implique une révision importante de la LAAM et l’adoption de nouvelles bases légales.

La Suisse, neutre, n’est pas membre de l’OTAN, mais participe depuis dix ans au Partenariat de l’OTAN pour la paix.

Quelque 220 Suisses sont actuellement stationnés au Kosovo dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. Ils servent sous commandement autrichien.

Quelque 250 autres personnes sont engagées à l’étranger au sein de missions internationales.

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