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Veto russe à la résolution américaine sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie

Juste avant ce vote, au terme d'un débat procédural tendu entre les ambassadeurs russe et américain au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie avait retiré son propre projet de résolution (archives). KEYSTONE/AP The United Nations/KIM HAUGHTON sda-ats

(Keystone-ATS) Moscou a opposé son veto jeudi contre une résolution présentée par les Etats-Unis qui visait à renouveler le mandat de la commission d’enquête sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Il s’agit du dixième veto russe concernant un sujet syrien.

Juste avant ce vote, au terme d’un débat procédural tendu entre les ambassadeurs russe et américain au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie avait retiré son propre projet de résolution de la mise au vote qui devait intervenir dans l’après-midi. Washington souhaitait une prolongation de deux ans du mandat, tandis Moscou disait préférer une extension du travail de la commission pour six mois avec possibilité de le renouveler.

La résolution américaine a recueilli 11 voix pour, deux contre (Russie et Bolivie) et deux abstentions (Chine et Egypte). Le vote négatif russe, venant d’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) équivalait à un veto.

Un peu plus d’une heure avant les votes, le président américain Donald Trump était sorti de son silence sur le sujet. « Il faut que l’ensemble du Conseil de sécurité de l’ONU vote pour renouveler » le mandat et « faire en sorte que le régime d’Assad ne puisse jamais plus commettre des meurtres de masse avec des armes chimiques ».

Prolongation technique possible

Ce mandat de la commission d’enquête de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OAIC), appelée Mécanisme d’enquête conjoint (Joint Investigative Mechanism, JIM), expire vendredi à 06h00 suisses. Selon certains diplomates, après le veto russe, des possibilités existent encore pour une prolongation technique de ce mandat le temps que les Etats-Unis et la Russie se mettent d’accord. Ce cas de figure s’était déjà produit l’an dernier.

Derrière cette question de l’avenir du JIM, c’est l’ensemble du régime de non-prolifération établi par les Nations unies pour interdire dans le monde le recours aux armes chimiques qui est en jeu, selon des diplomates.

Le JIM a été créé à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité en 2015 et prolongé d’un an en 2016. Un rapport de cette instance a imputé au gouvernement syrien l’utilisation de gaz sarin sur Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, une attaque qui a fait plus de 80 morts le 4 avril dernier.

Depuis le début du conflit syrien en 2011, la Russie a utilisé à neuf reprises son droit de veto pour bloquer l’action internationale en Syrie. Damas avait de son côté accepté de détruire ses armes chimiques en 2013 suite à un accord négocié par la Russie et les Etats-Unis.

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