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Affaire Raoul : émoi en Suisse, indifférence aux Etats-Unis

Une partie de la presse suisse fait ses gros titres depuis une semaine sur l'affaire Raoul, du nom de ce garçon de 11 ans, américano-suisse, accusé aux Etats-Unis d'inceste aggravé sur sa demi-soeur.

Une partie de la presse suisse fait ses gros titres depuis une semaine sur l’affaire Raoul, du nom de ce garçon de 11 ans, américano-suisse, accusé aux Etats-Unis d’inceste aggravé sur sa demi-soeur. La justice du Colorado a décidé mardi que l’enfant devra comparaître devant un tribunal. La mise en accusation sera prononcée le 8 novembre lors d’une nouvelle audience. A cette occasion, l’enfant devra décider s’il plaide coupable ou non-coupable.

Mais si le sort de Raoul soulève un tollé en Suisse, il ne suscite aucune émotion aux Etats-Unis, et pour cause : dans ce pays, le traitement infligé au garçon relève de l’ordinaire.

En 1996, date des dernières statistiques en la matière, la police américaine a en effet arrêté deux millions d’enfants accusés de crimes ou de délits. Dans 20 pour cent des cas, les mineurs sont placés en détention préventive, le nombre d’enfants en détention préventive ayant par ailleurs augmenté de plus de 20 pour cent au cours de la décennie écoulée.

Plus inquiétant encore : Amnesty International souligne que le traitement des mineurs par le système pénal américain est trop souvent contraire aux normes internationales, notamment la Convention des Droits de l’Enfant, un traité que les Etats-Unis et la Somalie sont les seuls pays à ne pas avoir ratifié. De l’avis des experts humanitaires, le fait que Raoul ait été présenté au juge avec des chaînes aux pieds serait ainsi une violation flagrante du droit international.

Le cas de Raoul, accusé de harcèlement sexuel, voire d’inceste, illustre aussi les dérapages des lois américaines contre le harcèlement sexuel. Si ces lois assurent la protection des femmes adultes sur le lieu de travail, leur application aux enfants est dénoncée par certaines féministes. Ainsi Marie-Josée Ragab, présidente d’une section dissidente de l’Organisation Nationale des Femmes, estime que l’application des lois contre le harcèlement sexuel va trop loin et constitue une démission des éducateurs et des parents qui se déchargent de leur responsabilité sur le système judiciaire.

Marie-Christine Bonzom

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