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Alinghi de retour du pays de l’or noir

Les bateaux d'Alinghi sont revenus de Dubaï par voie aérienne (Alinghi.com).

Comme ses futurs adversaires de la Coupe de l'America, Alinghi est rentré récemment de ses quartiers d'hiver. De novembre dernier à février, l'équipage suisse était à Dubaï.

Après une phase de «testing» destinée à optimiser la vitesse, les deux bateaux suisses ont régaté en duel sur les eaux du Golfe persique. swissinfo étais présent aux Emirats Arabes Unis.

Une vedette remplie de journalistes et deux bateaux d’Alinghi sur fond de gratte-ciel. Tel était le décor de cette dernière journée de régate à Dubaï, le 19 février dernier.

Du 20 novembre 2006 au 20 février 2007, le Defender suisse de la 32e America’s Cup a fait le choix d’aller s’entraîner dans le Golfe persique. Première équipe du genre à naviguer dans ces eaux, elle s’avouait «enchantée de cette opération».

Ouvrir de nouvelles fenêtres sur le monde

«Tant que nous pourrons ouvrir de nouvelles fenêtres sur l’America’s Cup, nous le ferons, déclarait Ernesto Bertarelli à l’issue de cette dernière journée à Dubaï.

Depuis notre victoire à Auckland, en 2003, nous avons fait beaucoup pour toucher directement d’autres parties du monde: Après San Francisco et Newport, les Louis Vuitton Acts ont voyagé en France, en Suède, en Italie et en Espagne.

Dubaï s’inscrit dans cette logique: c’est fort de ces considérations que les marins d’Alinghi se sont entraînés tout l’hiver à Dubaï.

Choisi «pour ses conditions de vent très similaires à celle de Valence en été», le plan d’eau n’a pas déçu.

Le testing

«Les conditions se sont révélées identiques à celle du mois de juin valencien. Nous avons donc fait beaucoup de testing avant de nous concentrer sur la régate», a déclaré Brad Butterworth, le skipper néozélandais d’Alinghi.

Comme les tours d’essai d’une Formule 1, le testing consiste à naviguer en ligne droite pendant un temps donné afin de tester des voiles et d’optimiser la vitesse d’un bateau.

Véritable pensum pour les équipiers, il ne leur permet pas beaucoup d’expression sur le plan sportif. C’est pourquoi la deuxième partie du séjour les a réjouis. Car une fois la vitesse acquise, SUI 64 et SUI 91 ont démarré les «UBS Dubaï Defender Trials».

Cette série de régates, qui oppose les deux bateaux d’Alinghi l’un à l’autre, à trois buts principaux: perfectionner les marins, générer une émulation par la concurrence interne et sélectionner l’équipe A qui disputera l’America’s Cup.

Rappelons que lors de la Louis Vuitton Cup, réservée aux challengers, le Defender ne devra compter que sur ses propres forces pour progresser. Alinghi fonctionne donc avec deux équipes complètes, capables de se donner la réponse en régate.

Sur la dizaine de rounds prévue pour les «Defenders Trials», deux se sont déroulés à Dubaï. Selon les communiqués d’Alinghi, c’est le barreur Ed Baird qui remporte les deux épreuves. Alinghi devait annoncer son barreur de l’Act 13, le dernier Act (3-7 avril) en fonction de ce résultat.

Mais Brad Butterworth a jugé les deux barreurs «trop proches pour être départagés». Alléchés par l’effet d’annonce, la vingtaine de journalistes internationaux sont donc repartis sans la précieuse nouvelle.

Une satisfaction réciproque

Si Alinghi est satisfait de son séjour à Dubaï, la réciproque est également valable. Sid Bensalah, du Dubaï International Marine Club, ne tarit pas d’éloges à ce sujet: «C’était la première fois que des Class America naviguaient dans le golfe Persique.

Du coup, d’autres syndicats nous ont déjà contactés. Nous réfléchissons à l’établissement d’une plateforme d’accueil hivernal pour les équipes de l’America’s Cup. Il y a de fortes chances que Dubaï ou les Emirats Arabes Unis entrent dans la Coupe avec un syndicat.

Par ailleurs, nous avons rencontré Michel Bonnefous d’AC Management. Même s’il n’y a pas eu de propositions concrètes, Dubaï est intéressé par une participation dans l’organisation de la Coupe. Pourquoi pas pour un Louis Vuitton Act! Si Alinghi gagne de nouveau, bien sûr…».

swissinfo, Pierre-Antoine Preti/Skippers magazine, de retour de Dubaï

Née en 1851, 45 ans avant les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne (1896), l’America’s Cup est le plus vieux trophée sportif encore existant.

Gagnée en 2003, par le Team Alinghi d’Ernesto Bertarelli, battant pavillon de la Société Nautique de Genève, l’aiguière d’argent est revenue en Europe pour la première fois depuis qu’elle quitta l’Angleterre, il y a 152 ans de cela.

L’America’s Cup se court en match racing. Cette discipline vélique confronte deux bateaux l’un à l’autre. Le marquage de l’adversaire est primordial pour l’emporter.

La Coupe Louis Vuitton aura lieu du 18 avril au 12 juin 2007. Elle départagera les challengers. Seul le meilleur d’entre eux aura le droit de défier Alinghi.

L’America’s Cup Match aura lieu du 23 juin au 7 juillet 2007. Elle opposera le Defender Alinghi au champion des 11 challengers engagés. Le premier qui gagnera cinq régates deviendra le prochain Defender de l’America’s Cup.

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