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Ernesto Bertarelli explique le choix de Valence

Patron d'Alinghi, Ernesto Bertarelli (à droite) et son comité, lors de l'annonce du choix du site. Keystone

Vainqueur de la dernière Coupe de l'America, Alinghi a désigné le site espagnol de Valence comme lieu de la prochaine compétition nautique.

Après l’annonce du verdict, le patron du défi suisse – Ernesto Bertarelli – revient sur les raisons de ce choix.

Il est très précisément 11h 51 mercredi matin à Genève lorsque le président de la société nautique de Genève, Pierre-Yves Firmenich, dévoile le nom de la ville organisatrice de la 32e Coupe de l’America.

Après plusieurs semaines de suspense, c’est Valence qui remporte la palme. Dans un des salons feutrés de l’hôtel Wilson, l’émotion est palpable.

Harcelé par une nuée de journalistes, Ernesto Bertarelli explique les raisons d’un choix qui est avant tout le sien: morceaux choisis.

swissinfo/RSR: Ernesto Bertarelli, pourquoi Valence a-t-elle été préférée à Naples, Marseille et Lisbonne/Cascais?

Ernesto Bertarelli: Avant de répondre à cette question, j’aimerais dire que c’est un grand moment pour moi, mais aussi un moment très difficile. Il y avait quatre candidatures de très grande qualité – du jamais vu dans l’histoire de la Coupe de l’America – et nous ne pouvions en choisir qu’une. Trois villes allaient forcément être déçues.

Le critère principal du choix a toujours été celui des conditions météorologiques et naturelles propices au bon déroulement de l’épreuve.

Et c’est la ville de Valence qui correspond le mieux à cette exigence.

swissinfo/RSR: pourquoi?

E.B.: Parce le vent est régulier. Pour vous donner une idée des conditions véliques de Valence, les études montrent que, dans le pire des cas, il ne nous sera impossible de naviguer que pendant une journée.

En comparaison, la probabilité de ne pas naviguer à Auckland était de quinze jours et nous avons eu le malheur d’avoir dix jours de très mauvais temps.

Par ailleurs, le plan d’eau de Valence nous permettra de créer le concept de «stade de la voile» de manière optimale.

Les futurs spectateurs pourront faire l’expérience de la voile en assistant aux régates et en se promenant dans le village de la Coupe. Mais la ville espagnole a surtout été choisie parce que c’est celle qui répondait le mieux à tous les critères de sélection.

Cela dit, les autres candidatures étaient fantastiques et je me réjouis de pouvoir naviguer sur les côtes des villes non-choisies lors des régates préparatoires.

swissinfo/RSR: Votre voix a-t-elle été prépondérante dans le choix de Valence?

E.B.: Non, ma voix n’a pas pesé plus lourd qu’une autre. Ce choix est l’aboutissement d’un long processus. Plus d’une quinzaine de personnes d’ACM et de la société nautique de Genève ont travaillé et suivi ces dossiers.

Nous connaissions donc l’avancée des travaux et la décision prise ce matin mûrissait déjà depuis quelques temps.

swissinfo/RSR: Durant ces dernières semaines la presse a évoqué l’importance du «side business». Qu’en est-il réellement?

E.B.: Ce ne sont que des rumeurs. Les investissements consentis par ACM sont simplement réfléchis afin qu’ils soient bénéfiques à cette compétition ainsi qu’aux différents défis qui vont y prendre part.

swissinfo/RSR: Au niveau sportif, le challenge de défendre la Coupe s’annonce de taille pour Alinghi?

E.B.: Le rendez-vous genevois de ce mercredi 26 novembre est le début d’une nouvelle grande aventure. C’est un nouveau défi qui commence.

Et croyez-moi, nous sommes en train de faire ce qu’il faut pour que nous soyons un «Defender» très fort. Cette position est difficile car nous ne pourrons pas nous comparer aux autres équipages durant les Round Robin de la Coupe Louis Vuitton (la compétition qui va désigner l’équipe qui va rencontrer Alinghi en finale).

Notre but est donc de constituer deux grands teams à l’intérieur même de notre équipe afin de nous préparer au mieux. C’est dans cette optique que nous avons engagé le skipper Peter Holmberg cette semaine.

Sa présence va nous permettre de créer des conditions de compétitions propres à sélectionner la meilleure équipe possible pour la finale.

swissinfo/RSR: Allez-vous participer personnellement à la campagne de préparation de votre équipe Alinghi?

E.B.: Pour l’instant, je me concentre sur mes affaires. Serono est ma priorité. L’année 2007 est encore lointaine mais il y a beaucoup de régates de préparation entre-temps et j’espère effectivement pouvoir participer à plusieurs d’entre-elles afin d’être prêt à Valence.

Interview-swissinfo, Mathias Froidevaux à Genève

Valence recevra la Coupe de l’America en 2007.
Les trois autres candidats malheureux – Naples, Marseille et Lisbonne – organiseront des régates préparatoires.
Le jury a loué la qualité des candidatures.

– Les Suisses d’Alinghi ont gagné cette année la Coupe de l’America en Nouvelle-Zélande. Cette victoire leur donne le droit d’organiser la 32e édition.

– La Coupe de l’America est la plus prestigieuse des régates. Mais elle ne peut pas être organisée dans un pays comme la Suisse, sans accès à la mer.

– Le choix de la ville organisatrice de la 32e édition a été choisie par l’entreprise suisse AC Management.

– L’entreprise a été créée spécialement à cet effet. En plus de l’organisation de l’événement, la start-up genevoise sera responsable de la gestion des droits TV, du merchandising, du sponsoring, de la logistique, etc…

– Pour la première fois depuis 152 ans, la Coupe de l’America se déroulera en Europe. Et c’est Valence qui l’a emportée devant Marseille, Naples et Lisbonne/Cascais au Portugal.

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