
Et si Martina Hingis ne revenait pas

Blessée, Martina Hingis n'a pas disputé le Masters féminin aux Etats-Unis. Au contraire de Roger Federer, en lice cette semaine à Shanghai.
Mais à Los Angeles, la Suissesse a cependant révélé songer à mettre un terme à sa carrière. A à peine 22 ans.
Los Angeles, Californie. Mardi 5 novembre 2002. Bien que blessée, Martina Hingis se devait d’être présente à la conférence de presse précédant l’ouverture du Masters féminin. Règlement de la WTA oblige.
La Saint-Galloise a profité de l’occasion pour faire part de ses plans d’avenir. Sereine, elle a parlé de retraite. Pour la toute première fois.
L’annonce n’a pourtant pas eu l’effet d’une bombe dans le milieu du tennis. Cette nouvelle planait dans l’air depuis quelques mois.
Un palmarès exceptionnel
Retour dans le passé. Martina Hingis a accumulé, dès ses débuts, les records. Plus jeune gagnante d’un tournoi du Grand Chelem (à 16 ans, 3 mois et 26 jours), plus jeune n° 1 mondiale (à 16 ans, 6 mois et 1 jour), elle était promise à un règne sans fin.
Six ans plus tard, la Saint-Galloise a tout gagné. Ou presque. A son palmarès: 40 titres en simple, dont cinq tournois du Grand Chelem (Australian Open 1997, 1998, 1999, Wimbledon 1997 et US Open 1997) et deux Masters (1998 et 2000).
En double, la moisson est tout aussi impressionnante: 36 titres, dont neuf tournois du Grand Chelem (Australian Open 1997, 1998, 1999, 2002, Roland-Garros 1998, 2000, Wimbledon 1996, 1998 et US Open 1998) et deux Masters (1999 et 2000).
Durant 209 semaines, la Suissesse a séjourné au sommet de la hiérarchie. Seules Steffi Graf (378), Martina Navratilova (331) et Chris Evert (262) ont fait mieux qu’elle.
A Filderstadt, le glas a sonné
En octobre 2001, Martina Hingis a définitivement perdu son trône. Ironie du sort, c’était au tournoi de Filderstadt (Allemagne), à l’endroit même où elle avait cueilli son premier titre WTA cinq ans plus tôt.
En demi-finale, la princesse de Trübbach a capitulé sans pouvoir combattre. Terrassée par une déchirure des ligaments de sa cheville droite.
Trois mois plus tard, en janvier de cette année, elle signait son retour, tonitruant, à la compétition en s’imposant à Sydney et Tokyo et en atteignant la finale à l’Australian Open et à Indian Wells.
Son come-back a toutefois été de courte durée. En mai, la n° 1 suisse devait à nouveau subir une opération. A la cheville gauche cette fois.
Après une nouvelle pause de trois mois, la Saint-Galloise est revenue à la charge lors de la tournée américaine. Sans connaître le succès. Sur sol européen, les affaires ne se sont pas arrangées.
A Moscou, elle était éliminée au premier tour. A Filderstadt au second, contre la Russe Elena Dementieva. Peut-être sa dernière adversaire. Car, dans la foulée, Martina Hingis, souffrant encore de son pied gauche, annonçait la fin de sa saison. Et peut-être de sa carrière.
Un constat d’impuissance
Retour dans le présent. Martina Hingis est aujourd’hui rentrée dans le rang. Elle n’est plus que 10e au classement WTA. Son tennis académique ne fait plus le poids face à celui tout en puissance de la nouvelle génération. Elle en est bien consciente.
Toujours à Los Angeles, la Suissesse a avoué ne pas vouloir se contenter des seconds rôles. Mais a-t-elle les moyens de briguer plus?
Martina Hingis pourrait donc être d’ici peu une jeune retraitée. Quittant le monde du tennis professionnel avec la satisfaction d’avoir tout connu. Sauf la consécration sur la terre battue parisienne. Sûrement son seul regret.
swissinfo/Raphael Donzel
– Martina Hingis est née le 30 septembre 1980
– Elle a toujours été entraînée par sa mère Mélanie Molitor
– Elle a remporté trois tournois juniors du Grand Chelem (Roland-Garros 1993, 1994 et Wimbledon 1994) et le championnat du monde ITF junior en 1994
– Elle est passée professionnelle le 14 octobre 1994 (tournoi de Zurich)
– Elle s’est adjugé son premier titre WTA à Filderstadt en 1996 et le dernier à Tokyo en 2002
– Son dernier titre en Grand Chelem remonte à l’Australian Open 1999
– Elle a gagné 471 simples et en a perdu 100.
– Est devenue la plus jeune joueuse à gagner le double à Wimbledon (15 ans et 282 jours) aux côtés de la Tchèque Helena Sukova
– Elle a réalisé le Grand Chelem en double en 1998

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