L’équipe nationale de football au pied du mur

Le but d'Alexander Frei n'a pas suffi aux Suisses pour s'imposer contre Israël. Keystone

Le match nul réalisé contre Israël marque un coup d'arrêt pour la Suisse sur le chemin devant la mener à la Coupe du monde.

A Chypre mercredi, l’équipe de Köbi Kuhn n’aura plus aucune marge de manœuvre: seule la victoire sera acceptable.

Un point, c’est tout. Le nul (1-1) récolté contre Israël samedi après-midi ne restera pas dans les annales du football helvétique, tant la qualité du jeu présenté fut insuffisante pour un véritable candidat à la Coupe du monde 2006.

La mission des Suisses fut, il est vrai, compliquée, par l’excellente organisation défensive des visiteurs, qui ont fermé à souhait les espaces.

«Pour ceux qui en doutaient encore, voici une nouvelle preuve que l’équipe d’Israël est très difficile à manier», constatait Köbi Kuhn à l’heure de l’analyse. Le sélectionneur national n’avait pas commis le crime de lèse-majesté de sous-estimer son rival.

Mais même une excellente préparation n’a pas suffi. Après les Français et les Irlandais, il était donc écrit que les Suisses à leur tour ne parviendraient pas à prendre le dessus sur cette équipe d’Israël, pourtant pur outsider du groupe voici un an.

Une histoire de poteaux

Les Helvètes avaient réussi l’entrée en matière parfaite. Après moins de 5 minutes, Alexander Frei laissait parler une fois encore son instinct de buteur pour ouvrir les feux. Paradoxalement, ce but nous a fait reculer sur le terrain, soulignait le défenseur Patrick Müller. Il ne nous a peut-être pas rendu service.»

Un quart d’heure plus tard, une hésitation de Pascal Zuberbühler sur un coup-franc lointain permettait aux Israéliens de remettre les pendules à l’heure (tête de Keisi).

Que peut-on reprocher aux Suisses? «Peut-être un manque de patience et d’intelligence de jeu en certaines occasions», admettait Köbi Kuhn, qui avait lourdement insisté sur ces deux aspects avant la partie. Pour le reste, difficile de réécrire l’histoire.

«Les Israéliens sont sauvés par le poteau, les Suisses sont trahis par le poteau, c’est ainsi», constatait Alex Frei. Référence à son tir de la 86e minute dévié in extremis sur la barre transversale, alors que le but israélien a été réalisé avec le concours du poteau intérieur…

Une première place provisoire

Au classement de ce groupe 4 des éliminatoires pour la Coupe du monde 2006, la Suisse a repris la première place. Privilège provisoire dû à la différence de buts.

Mais les apparences sont trompeuses: tout comme la Suisse, l’Irlande et la France totalisent aussi 13 points en 7 matches. «Pour nous qualifier, nous devrons sans doute réaliser six points lors de nos trois derniers matches», prévient Köbi Kuhn.

Seul le décompte final permettra de mesurer les répercussions de ce 1-1 contre Israël. Côté pile, la Suisse reste en course pour une des deux premières places, puisque son parcours est jusqu’à présent comparable à ceux des Français, Israéliens et Irlandais.

Mais côté face, la pression est énorme sur les épaules helvétiques. En tout cas jusqu’à mercredi soir, date du prochain rendez-vous à haut risque sur l’île de Chypre.

Là où les Français et les Israéliens se sont difficilement imposés, là où les Irlandais se rendront le mois prochain, les hommes de Köbi Kuhn n’auront aucun droit à l’erreur. Tout autre résultat qu’une victoire hypothéquerait sérieusement leurs chances de participer au Mondial allemand.

swissinfo, Jonathan Hirsch

Faits

La Suisse et Israël ont fait match nul 1 à 1 dans le cadre d’un match du groupe 4 comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2006.
Le match s’est déroulé au Parc Saint-Jacques de Bâle devant 30 500 spectateurs (guichets fermés).
Toujours dans le même groupe, la France à battu les Iles Féroé (3-0).
Après sept rencontres, trois équipes sont à égalité en tête du classement avec 13 points : la Suisse, l’Eire et la France.
La Suisse doit encore jouer contre Chypre (7 septembre), la France (8 octobre) et l’Eire (12 octobre).