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L’«industrie de l’Holocauste»: les accusations de Norman Finkelstein

L´auteur américain est en Europe pour présenter son nouveau livre. Il y accuse les organisations juives américaines et l´administration Clinton d´avoir exploité la souffrance des victimes de l´Holocauste pour extorquer des fonds, à la Suisse notamment.

Le titre anglais de l’ouvrage de Norman Finkelstein peut se traduire ainsi: «L’Industrie de l’Holocauste: réflexions sur l’exploitation des souffrances du peuple juif». Son auteur est un Juif américain dont les parents, d’origine polonaise, ont tous deux survécu à leur séjour en camp de concentration.

Les avocats qui ont représenté des Juifs dans les actions intentées contre la Suisse ou l’Allemagne ont souvent été critiqués pour leur âpreté au gain. Mais Norman Finkelstein réserve l’essentiel de ses foudres aux organisations juives américaines. Il les accuse d’avoir mobilisé les plus hauts responsables de l’administration Clinton pour contrôler les indemnisations versées par les banques suisses et les entreprises industrielles allemandes – 1,25 milliard de dollars dans le cas suisse.

«Nous allons bientôt fêter le deuxième anniversaire de l’accord avec la Suisse, signé en août 1998, or, les victimes de l’Holocauste n’ont toujours pas reçu un seul centime des organisations juives qui étaient censées défendre leurs intérêts», déclare l’auteur.

Norman Finkelstein va plus loin, accusant les organisations juives d’avoir gonflé le nombre de survivants de l’Holocauste, afin de recevoir un maximum de fonds. «Les chiffres qui ont circulé, faisant état de plusieurs centaines de milliers de survivants, est un mythe alors que les historiens parlent de 60 000 survivants», estime-t-il, avant d’ajouter: «En se livrant à des manoeuvres qui laissent entendre que le régime nazi a tué moins de personnes qu’il ne l’a fait en réalité, les organisations juives font le jeu de ceux qui minimisent l’importance de l’Holocauste».

L’auteur de «L’industrie de l’Holocauste» demande que les livres de comptes des organisations juives qui ont reçu des fonds dans le cadre des accords de réparation soient ouverts au public, notamment aux victimes et à leurs héritiers. Dans le cas de l’accord avec les banques suisses, il souhaite que les fonds soient distribués par un comité international. Par ailleurs, il exige que les organisations juives soient «tenues pour responsables de leur comportement, tant sur le plan moral que sur le plan légal». Quant à l’administration Clinton, il la juge «également responsable de cette extorsion».

Marie-Christine Bonzom, Washington

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