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La Suisse touche le fond contre les Etats-Unis

Marco Streller (au centre) a été très entouré par la défense étasunienne. Keystone

Après une victoire contre l'Autriche samedi, l'équipe nationale de football s'est inclinée 1-0 devant les Etats-Unis, mercredi à Bâle, en match de préparation pour l'Euro 2008.

Incapables de se procurer une seule occasion nette durant tout le match, les Suisses ont été piégés sur une réussite de Bradley à la 86e minute.

La Suisse a touché le fond au Parc St-Jacques de Bâle. Köbi Kuhn se souviendra longtemps de son 65e match à la tête de l’équipe nationale. Il a coïncidé avec une défaite 1-0 impardonnable devant les Etats-Unis.

A quatre minutes du terme de la partie, le demi de Heerenveen Bradley réussissait à exploiter une sortie hasardeuse de Zuberbühler sur la ligne des cinq mètres pour marquer son premier but international.

La victoire des Américains n’a rien d’un hold-up. Même si elle fut dominée le plus souvent, la sélection de Bob Bradley a bénéficié des occasions les plus nettes.

Les Suisses furent, en revanche, bien trop timorés dans la surface adverse pour avoir une chance de forcer vraiment la décision. Ils n’avaient pas rendu une copie aussi désolante depuis des lustres.

A moins de neuf mois de l’Euro que la Suisse espère gagner, une telle performance doit provoquer une remise en question. L’heure des premiers choix a sonné pour Köbi Kuhn. Peut-il vraiment insister avec un Zuberbühler ou un Celstini, sorti à la pause après 45 minutes de cauchemar?

Des sifflets

A la pause, les sifflets du public de St-Jacques à l’adresse des deux équipes s’expliquaient aisément. Le spectacle proposé lors des quarante-cinq premières minutes fut tout simplement affligeant. Il y a bien longtemps que l’équipe de Suisse n’avait présenté un jeu aussi pauvre.

Köbi Kuhn n’a pas eu la bonne pioche en titularisant Celestini plutôt que Fernandes et en alignant un seul attaquant. Le Vaudois de Getafe a multiplié les pertes de balle dans l’axe alors que Streller fut souvent trop esseulé devant la défense américaine.

Premier soutien du Bâlois, Margairaz n’a pas pu masquer son manque de compétition et de confiance. Même s’il a adressé le seul tir cadré de l’équipe de Suisse avant la pause, le Vaudois ne s’est pas vraiment relancé lors de cette rencontre.

Si Zuberbühler ne s’était pas trouvé sur les trajectoires d’une frappe de Lewis et d’une reprise de Bocanogra lors d’une flambée américaine en fin de période, les Suisses auraient été menés au score à la pause! La défense suisse n’était pas désorientée par la sortie sur blessure de Djourou à la 16e mais bien par le trop grand déchet accusé par les demis.

Un coaching désarmant

Barnetta blessé après le repos, Köbi Kuhn ne modifiait pas son système mais lançait Fernandes, Yakin et Nkufo pour Celestini, Margairaz et Streller. Ces trois changements n’insufflaient pas vraiment l’élan espéré.

Une combinaison entre Barnetta et Nkufo à la 66e sortait pendant quelques secondes les 16’500 spectateurs de leur torpeur. Cinq minutes plus tard, c’est Nkufo qui manquait d’inspiration sur une ouverture mal jugée par la défense américaine.

A la 75e, le remplacement de Barnetta enterrait les derniers espoirs suisses de victoire. Touché dans un choc, le héros du match contre l’Autriche était remplacé par Spycher. Köbi Kuhn se retrouvait ainsi sans joueur de champ sur le banc pour le dernier quart d’heure. Un coaching aussi désarmant que la performance de ses protégés sur la pelouse…

Des leçons à tirer

Et l’entraîneur de conclure: «Cette défaite confirme une vérité: la Suisse peine lorsqu’elle doit faire le jeu contre des équipes qui lui sont, sur le papier, inférieures. Le poids des absences a joué. Il convient de préciser que les Américains ont parfaitement joué le coup. Mais nous avons commis trop d’erreurs. Nous devons tirer les leçons de cette défaite pour aller de l’avant».

La presse suisse est peu élogieuse après cette défaite. Plusieurs journaux regrettent la manque de lustre de l’équipe nationale et du jeu présenté.

Quelle que soit la langue, le constat est le même: «soirée morose pour l’équipe de Suisse», écrit Le Temps; «Schweizer mit tristem Auftrit», souligne la Basler Zeitung. Pour le quotidien populaire alémanique Blick, ce fut un «match raté».

Pour la presse, une si piètre prestation est de mauvais augure. «De gros nuages s’installent dans le ciel de la Suisse et de son Euro», conclut 24Heures.

swissinfo et les agences

Suisse – Etats-Unis 0-1 (0-0)
Bâle. Parc St-Jacques. 16’500 spectateurs.
But: 86e Bradley 0-1.
Depuis le mondial de 2006 en Allemagne, l’équipe de Suisse a disputé 15 matches amicaux – 8 victoires, six défaites et un nul.

L’Euro 2008 aura lieu du 7 au 29 juin en Suisse et en Autriche.

Sur 31 matches, 15 seront joués en Suisse et 16 en Autriche, avec la finale à Vienne.

Un total de 1,05 million de billets ont été émis.

Jusqu’à 5,4 millions de spectateurs sont attendus en Suisse, dont 1,4 million provenant de l’étranger.

2500 journalistes commenteront les matches.

Le coût total est estimé à 182,1 millions de francs. La contribution de la Confédération se monte à 82,8 millions.

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