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Le docteur Guido Zäch clame son innocence

Guido Zäch - ici dans son Centre pour paraplégiques de Nottwil - veut être blanchi. Keystone

Dans le cadre procès en appel de Guido Zäch, le ministère public vise désormais une condamnation pour détournement de fonds et non pour gestion déloyale.

Le fondateur du Centre pour paraplégiques de Nottwil a clamé mardi une nouvelle fois son innocence et demandé l’acquittement. Il avait été condamné en première instance à 2 ans de prison.

En ouverture d’audience mardi matin, la Cour d’appel de Bâle-Ville a rejeté une demande de report du procès, déposée par des représentants et des donateurs du Centre suisse pour paraplégiques (CSP).

Ceux-ci souhaitaient être admis comme partie civile. Pour prendre connaissance du dossier, ils exigeaient un report du procès d’au moins un mois. La Cour a rejeté cette demande.

De son côté, l’ancien député démocrate-chrétien argovien Guido Zäch a lu une déclaration dans laquelle il se dit blessé par la durée de la procédure. en ajoutant qu’il attend un acquittement sur tous les points de l’accusation.

Autoritaire

Le matin, la Cour a entendu l’assistante de direction du CSP de Nottwil, qui est aussi membre du comité des donateurs. Elle a contesté que Guido Zäch cherche à dominer le conseil de fondation et des donateurs avec un style autoritaire.

De nombreuses questions ont porté sur le salaire de Guido Zäch et le contrat de location de sa luxueuse villa à Zofingue (Argovie). Le procès en appel devrait durer quatre ou cinq jours.

Deux ans ferme

En première instance, le 11 juillet 2003, la Cour pénale avait reconnu Guido Zäch coupable de gestion déloyale. Verdict: deux ans de prison ferme. Elle l’avait par contre libéré du chef d’accusation de détournement de fonds.

Le médecin aurait touché un salaire excessif comme président de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP), laquelle aurait notamment financé des transformations de sa villa de 16 pièces à Zofingue, dans le canton d’Argovie. Le tribunal avait chiffré le montant du préjudice à 29,4 millions de francs.

En outre, selon le jugement, Guido Zäch avait largement outrepassé ses compétences. Il cumulait les casquettes et ne faisait plus la différence entre ses intérêts personnels et son oeuvre pour les paraplégiques au sein de la FSP.

Le médecin avait aussi investi des millions de francs dans deux projets hôteliers non rentables. Une amie de sa femme, ainsi que son neveu en avaient personnellement profité.

Double recours

Le verdict de première instance n’a satisfait aucune des parties. Le jugement n’a retenu que quatre des douze chefs d’accusation, ce qui a amené le ministère public à faire recours.

Le procureur va à nouveau requérir la culpabilité sur les douze points, y compris l’abus de confiance. L’accusation estime que Guido Zäch a occasionné à la FSP des dommages pour plus de 60 millions de francs.

Quant à la défense, elle va plaider l’acquittement total. Les nouveaux avocats de Guido Zäch font notamment valoir de sérieuses lacunes dans le dossier d’accusation. Plusieurs témoins seront cités à comparaître. Le procès en appel doit durer trois à quatre jours.

Après sa condamnation en première instance, Guido Zäch avait abandonné son mandat de député fédéral. Le 1er octobre dernier, date de son septantième anniversaire, il a remis la direction du Centre suisse pour paraplégiques au médecin du sport Beat Villiger. Il est par contre resté directeur de la FSP.

swissinfo et les agences

– Agé aujourd’hui de 70 ans, le docteur Guido Zäch a été colonnel à l’armée, député au parlement cantonal de Bâle-Ville, puis, de 1999 à 2003, député à la Chambre basse du parlement fédéral, sur les rangs du Parti démocrate-chrétien.

– En 1973, à Bâle, il est médecin chef du premier centre pour paraplégiques de Suisse alémanique. En 1975, il fonde la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) et en 1990 le Centre de Nottwil, clinique de réhabilitation ultramoderne et de très bonne réputation.

– Guido Zäch, qui dirige encore aujourd’hui la FSP, est reconnu à juste titre comme un combattant infatigable de la cause des paraplégiques, doté d’un indéniable charisme et de grandes qualités de communicateur.

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