Patrouille des Glaciers: une course mythique
Comme chaque année, l’épreuve reine de la Patrouille des Glaciers se dispute, samedi, sur deux parcours. La grande course se déroule, sur 53 km entre Zermatt et Verbier. Pour le petit parcours de 26 km, le départ est donné à Arolla.
«Peu après avoir quitté Zermatt, on se retrouve de nuit sur le glacier du Stockji, souvent au clair de lune, entre le Cervin et la Dent d’Hérens. Pour moi, c’est certainement le moment le plus émouvant du parcours.» C’est avec passion que Nobert Pannatier raconte la Patrouille Glaciers, une compétition à laquelle il participe pour la quatrième fois cette année.
Comme lui, la plupart des coureurs réitèrent l’expérience. Et, pour cette édition 2000, ils sont, une fois encore, nombreux à se lancer dans cette épopée quasi mythique.
En effet, ce ne sont pas moins de 783 patrouilles, formées chacune de trois personnes, qui participent à la compétition. 327 sur le grand parcours et 236 sur la course Arolla-Verbier.
La renommé de cette épreuve a largement dépassé les frontières suisses, puisque, cette année, 77 patrouilles étrangères y participent. Il est vrai qu’au fil du temps, la Patrouille des Glaciers s’est forgée une solide réputation internationale.
Normal, affirme Jean-Yves Rey, compétiteur de longue date «c’est l’une des courses les plus difficiles, mais aussi l’une des plus belles que l’on peut faire en Europe.»
Certains la font pour le simple plaisir de partager une expérience, d’autres par passion de la compétition. D’ailleurs, le «timing» des participants en dit long. Le temps record enregistré pour la grande patrouille est de sept heures treize minutes, alors que la majorité des compétiteurs de la petite boucle accomplissent la course dans un temps oscillant entre six et sept heures.
Tous les coureurs n’ont pas le même âge, ni le même entraînement. En revanche, ce sont tous des montagnards avertis. «Pour limiter les risques, nous imposons des critères durant la course, affirme le porte-parole de la compétition.
Pour la grande patrouille, précise Jean-Marie Cleusix, il faut pouvoir accomplir le tronçon de Zermatt à Schönbiel en trois heures et quinze minutes. Et, pour la petite, entre Arolla et le col de Riedmatten, la limite est fixée à deux heures. Tout participant qui ne parvient pas à tenir ce rythme est stoppé dans sa course.»
Il faut dire que la Patrouille des Glaciers se veut très pointilleuse en matière de sécurité. Une caractéristique qui s’explique autant par la grande popularité de la compétition que par son histoire. Question popularité, il suffit de rappeler que, cette année encore une fois , faute de place, 318 patrouilles ont été refusées.
Lancé en 1943, en qualité de teste d’endurance pour les brigades de montagne, la Patrouille des Glaciers a été interrompue, six ans plus tard, par le Département militaire fédéral. Un accident, qui avait coûté la vie à 3 militaires, avait, en effet, déclenché de violentes critiques dans le pays.
Ce n’est qu’en 1984 que la Patrouille des Glaciers a été autorisée à reprendre la «Haute Route». Ouverte depuis aux civils comme aux militaires, elle a naturellement mis l’accent sur la sécurité.
Aujourd’hui, une quarantaine de médecins, et autant de guides et de conducteurs de chien d’avalanche, sont mobilisés pour la course et plus de 800 autres personnes jalonnent le parcours.
Vanda Janka
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