Relations Suisse – Afrique du Sud : un regard critique
Le gouvernement suisse publie un rapport sur les relations entretenues avec Pretoria durant l’apartheid. Un texte qui ne porte pas de jugement définitif, mais qui relève les faiblesses de la politique de la Suisse face au régime ségrégationniste.
Le gouvernement suisse publie un rapport sur les relations entretenues avec Pretoria durant l’apartheid. Un texte qui ne porte pas de jugement définitif, mais qui relève les faiblesses de la politique de la Suisse face au régime ségrégationniste et raciste.
A première vue ce rapport, rédigé par différents services de l’administration fédérale, déçoit. Il renonce en effet à porter un jugement global, définitif, et il propose de poursuivre les recherches. Mais c’est en fait, plus de dix ans après les événements, une première analyse critique de la politique menée par la Suisse.
Une analyse qui reconstitue tout d’abord le contexte économique, politique et juridique des relations entre Berne et Pretoria. Depuis les années soixante, la position de la Suisse repose sur la condamnation morale de l’apartheid. Mais aussi sur le rejet de l’idée de sanctions économiques.
Puis vient le tournant du milieu des années quatre-vingt. C’est l’époque où les pays occidentaux multiplient les sanctions économiques et les mesures d’isolement contre l’Afrique du Sud. Mais la Suisse, elle, refuse de participer à la campagne. Elle maintient sa ligne.
Une attitude considérée aujourd’hui, cinq ans après la fin du régime d’apartheid, comme un manque de sensibilité politique. Le rapport passe en revue également les mesures prises malgré tout par Berne. Et là, nouvelle critique : certaines de ces mesures se sont révélés insuffisantes.
Reste que cette analyse laisse de côté un aspect important et très controversé des relations avec Pretoria : la question des contacts entre certains services de l’ancien Département militaire fédéral et l’Afrique du Sud. Une délégation de parlementaires planche d’ailleurs sur le sujet. Elle rendra son rapport d’ici à fin novembre.
Pierre Gobet
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