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«Pas d’amnistie, mais plus de générosité»

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Le nouveau président de la Commission fédérale des étrangers, Francis Matthey, ne demandera pas l'amnistie générale pour les sans-papiers.

À la tête de la Commission fédérale des étrangers depuis le début de l’année, Francis Matthey n’approuve pas les positions de la présidente du Parti socialiste sur les sans-papiers. Contrairement à Christiane Brunner, il ne demande pas une amnistie générale pour eux.

«Sur ce point, explique l’ancien conseiller national socialiste neuchâtelois, je partage plutôt l’avis de la ministre de la justice Ruth Metzler.» En clair, pour pouvoir trouver des solutions «dignes et généreuses», il faut que chaque cas soit considéré comme particulier et qu’il fasse l’objet d’un examen individuel.

Par ailleurs, à propos de la révision de la législation sur les naturalisations, Francis Matthey estime que le projet actuel est bon. Tout en ajoutant qu’il pourrait aller plus loin.

«En tout état de cause, rappelle le président de la Commission fédérale des étrangers, les modifications que le parlement veut introduire toucheront à la Constitution. Il y aura donc un vote du peuple et des cantons.» Et d’ajouter: «c’est une bonne chose que le débat soit aussi large».

«Il ne faut pas avoir peur des autres»

Que pense Francis Matthey des citoyens d’Emmen et de Schwytz? Qui ont refusé – et à plusieurs reprises – d’accorder la citoyenneté helvétique à des étrangers, surtout d’origine balkanique.

Le Neuchâtelois ne cache pas sa perplexité. En relevant, tout de même, que «ce type de rejet n’est fort heureusement pas général». Et que «les Suisses sont, en majorité, tout de même plus généreux que cela».

«N’oublions pas que nous sortons de plusieurs années de vaches maigres, rappelle Francis Matthey. Des années de crise qui n’ont pas poussé à la générosité ni à la solidarité.»

«Cela dit, admet le président de la Commission fédérale des étrangers, c’est à nous, politiciens, d’aller sur le terrain pour expliquer aux gens qu’ils ne doivent pas avoir peur de l’autre et que la multiculturalité représente une chance pour une communauté».

Eva Herrmann

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