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ABB tente de rassurer les marchés financiers

L'amiante était communément utilisée comme pare-feu jusque dans les années 70. Asbestos was commonly used as fire-proofing until the 1970s (Fisher Environmental)

Le groupe helvético-suédois annonce la négociation d'un accord à l'amiable avec les plaignants dans le dossier de l'amiante aux Etats-Unis.

ABB espère rassurer les investisseurs avant une importante réunion entre son patron et des analystes boursiers.

Vendredi soir, le groupe helvético-suédois a fait savoir qu’il recherchait un accord à l’amiable en ce qui concerne les quelques 111 000 plaintes déposées aux Etats-Unis contre sa filiale, Combustion Engineering, un ancien fabricant de chaudières isolées à l’amiante.

Le groupe, dont le siège est à Zurich, se dit prêt à payer plus d’un milliard de dollars pour mettre un terme au litige actuel et pour satisfaire les futures plaintes.

ABB affiche son optimisme. Il estime que les négociations pourraient être bouclées d’ici quatre à six mois.

Et, s’il était approuvé par au moins 75% des plaignants, ce projet d’accord pourrait permettre à Combustion Engineering de se placer sous la protection de la loi américaine sur la faillite.

Rassurer les marchés financiers

En rendant publiques ces pourparlers, ABB espère pouvoir rassurer les marchés financiers qui n’ont reçu que des mauvaises nouvelles du groupe au cours des derniers mois.

Pas étonnant, dès lors, que l’annonce de ces négociations ait été communiquée par ABB juste après le déclassement de sa dette.

Jeudi, en effet, les services de conseil aux investisseurs de Moody’s ont réévalué la qualité du passif d’ABB à la baisse, la rangeant même dans la catégorie des obligations très risquées ou ‘junk’.

Moody’s ne cache pas que ce déclassement s’explique – en partie du moins – par les «incertitudes entourant la résolution de la vulnérabilité de la compagnie face au contentieux de l’amiante». En partie seulement, car le groupe connaît d’autres difficultés.

L’action ABB ne cesse de chuter depuis des mois. En septembre, un PDG en a soudainement chassé un autre. Et, il y a dix jours, le géant des technologies de l’automation et de l’énergie a fait état de résultats catastrophiques.

Le groupe a publié des pertes de l’ordre de 183 millions de dollars au 3e trimestre, d’un rétrécissement de 8% de son carnet de commandes et d’un accroissement de sa dette de plus d’un milliard de dollars depuis la fin de l’an dernier.

Par la même occasion, ABB a également révélé une augmentation (de 5% par rapport au 2e trimestre) du nombre des plaintes relatives à l’amiante.

Un plan de restructuration

Le nouveau PDG d’ABB, Juergen Dormann, est en train de mettre au point les derniers détails d’un plan de restructuration du groupe.

Au-delà de la stratégie adoptée pour gérer le litige de l’amiante aux Etats-Unis, ce plan prévoit, notamment, la vente des activités de pétrochimie et un dégraissage important.

Selon les estimations des syndicats et des observateurs économiques, 20 000 à 40 000 licenciements seraient envisagés.

Juergen Dormann espère que son plan convaincra les analystes boursiers. D’ailleurs, il doit rencontrer certains d’entre eux vendredi à Zurich.

swissinfo/Marie-Christine Bonzom à Washington

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