
Acrotec en passe de franchir le cap du demi-milliard de recettes

(Keystone-ATS) Le groupe jurassien Acrotec poursuit sa croissance, en particulier par acquisition, et mise sur le savoir-faire helvétique en matière d’usinage issu de l’horlogerie pour contrer la production chinoise, notamment dans le domaine des dispositifs médicaux (medtech).
« Aujourd’hui nous avons un chiffre d’affaires qui avoisine les 420 millions de francs et nous devrions bientôt dépasser les 500 millions », a déclaré lundi dans les colonnes du Temps son directeur général (CEO) François Billig.
Selon lui, si le marché horloger est « helvético-suisse », la medtech est un marché mondial. Avec l’acquisition en avril du singapourien Team-Metal, la firme de Develier a pris pied en Asie, mais elle espère également s’implanter aux Etats-Unis, où elle compte déjà parmi ses clients des entreprises actives dans le secteur médical incapables de réaliser certaines pièces du fait de leur taille.
Pas question cependant de délocaliser la production. « Même si nous nous implantons à l’étranger, notre objectif demeure le développement de nos entreprises en Suisse », assure le dirigeant, pour qui « l’ADN de la microtechnique est helvétique ».
Revenant sur l’acquisition d’Acrotec par le fonds d’investissement Carlyle en 2021, François Billig dit apprécier la non-ingérence du nouveau propriétaire, tant dans la gestion du quotidien que dans les nouvelles acquisitions du groupe, qui compte désormais 27 sociétés. « C’était le deal de départ: ils ont l’argent, nous avons le pouvoir », rappelle-t-il.
A la faveur de son chiffre d’affaires, le groupe « commence à être intéressant pour être coté », selon le Strasbourgeois. Une entrée en Bourse (IPO) permettrait au sous-traitant d’affirmer son indépendance aussi bien vis-à-vis des banques que de ses clients et d’ancrer la direction d’Acrotec dans le Jura.
La principale difficulté à laquelle l’entreprise est confrontée actuellement est le manque de personnel spécialisé sur le marché et l’absence d’une filière de formation spécifique pour le décolletage. « La plupart sont des mécaniciens que les entreprises forment ensuite sur leurs machines », explique le CEO, soulignant une culture du secret en matière de savoir-faire « qui ne facilite pas les choses ».