
Améliorations foncières: le canton de Vaud propose 30 millions

(Keystone-ATS) Le conseil d’Etat vaudois souhaite consacrer un montant « sans précédent » pour les améliorations foncières (AF) destinées aux agriculteurs. Un crédit-cadre de 30 millions de francs sur deux ans est proposé pour subventionner toute une série de projets.
Ecuries, fosses à purin, chemins d’accès ou évacuation des eaux sont quelques-unes des réalisations qui pourront bénéficier de ce crédit, qui doit encore être validé par le Grand Conseil.
« Avec 30 millions, nous proposons une somme inégalée jusqu’ici, en hausse de 25% par rapport au précédent crédit-cadre (24 millions pour la période 2019-2021) », a souligné le conseiller d’Etat Philippe Leuba, mardi devant la presse dans une ferme de Palézieux. A ce montant, il faudra ajouter 12 millions venus de la Confédération, a-t-il précisé.
Le ministre de l’économie a relevé que ces AF pouvaient parfois paraître « anecdotiques », mais qu’elles avaient en réalité un impact « considérable ». Il a pris l’exemple de machines destinées aux traitements phytosanitaires qui, au lieu d’être lavées « au jet dans la cour », pourraient bénéficier de la construction de « places de lavage » afin d’éviter de polluer les sols.
La « réconciliation » entre une agriculture productive et l’environnement constitue justement l’un des buts principaux de ces AF, tout comme le bien-être des animaux. « Si vous voulez des sorties régulières du bétail à l’air libre, il faut des infrastructures adaptées », a poursuivi Philippe Leuba.
Cochons heureux
A ce titre, il s’est réjoui du développement des porcheries estampillées « paille et soleil », qui doivent offrir suffisamment d’espaces extérieurs aux animaux. Selon M. Leuba, 70% des porcheries vaudoises suivent actuellement ces préceptes, contre 50% au niveau suisse.
« Les cochons vaudois sont les plus heureux du pays. Voilà un résultat tangible de notre politique agricole: le bien-être des animaux est respecté sans affecter la production porcine », a-t-il affirmé.
Outre ce nouveau crédit pour les améliorations foncières, Philippe Leuba a présenté mardi le rapport de la politique agricole vaudoise pour la période 2014-2018, qui sera aussi prochainement soumis au Grand Conseil.
« Même si l’Etat ne peut pas tout, cette politique ambitieuse a apporté des résultats largement satisfaisants », a-t-il relevé, sans pour autant nier « les difficultés » rencontrées par les agriculteurs. Il a notamment rappelé que certains secteurs traversaient « une période très dure », citant l’exemple des betteraviers.
Incohérences
Le conseiller d’Etat a aussi estimé que les agriculteurs avaient besoin de davantage de « cohérence » de la part de la population, lorsque celle-ci défend une production de qualité mais refuse certains projets. Il a mentionné le récent échec dans les urnes d’une nouvelle porcherie « 5 étoiles » à Thierrens. « C’est comme pour les éoliennes, on veut toujours que cela se fasse loin de chez soi », a-t-il relevé.
De même, le ministre a regretté que le droit fédéral amène parfois les agriculteurs devant des « instructions incompatibles ». Et de citer l’exemple d’un paysan qui doit offrir une plus grande surface à son bétail mais qui n’est pas autorisé à agrandir son écurie. « Je comprends l’énervement des agriculteurs », a-t-il dit.
Egalement présent mardi à Palézieux, le directeur de Prométerre Luc Thomas a salué les efforts de l’Etat de Vaud: « Je ne pense pas que les agriculteurs des autres cantons ont la chance d’avoir un tel soutien. Nous travaillons main dans la main. » Il a particulièrement applaudi le nouveau crédit pour les améliorations foncières, « l’un des instruments essentiels de la politique agricole cantonale ».