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Bellelay veut retrouver son rayonnement d’antan

Claude-Alain Voiblet et les autres fondateurs veulent attirer 100000 visiteurs par année. Keystone

Longtemps synonyme d'asile psychiatrique, l'Abbaye de Bellelay, perdue au-milieu des pâturages jurassiens, veut retrouver son image de jadis. Inaugurée jeudi, la Fondation Bellelay veut y parvenir en utilisant les atouts de la région. Un projet rassembleur pour tous les Jurassiens.

Centre équestre, musée agricole, produits du terroir, thérapie par le cheval. La Fondation Bellelay est destinée à devenir l’un des fleurons du patrimoine jurassien. Les fondateurs entendent attirer 100’000 visiteurs par année sur le site, dès 2002.

L’abbaye devrait ainsi retrouver sa présence d’antan. Parce que l’histoire de Bellelay ne se résume pas à sa clinique psychiatrique – on parlait alors de l’asile – qui, finalement, ne représente que cent ans sur les quelque 900 années de l’histoire du domaine. C’est au 17e et au 18e siècle que l’abbaye a vécu son âge d’or.

«A cette époque, Bellelay avait un rayonnement extraordinaire, raconte Claude-Alain Voiblet, directeur de la fondation. Le site était connu loin à la ronde, notamment dans le domaine de la culture et de la formation. Les moines avaient des élèves qui venaient de toute l’Europe.»

Les moines, qui ont construit la première église en 1136, ont progressivement développé le domaine. Un jardin, un moulin, une tannerie ont poussé autour de l’église. On y commercialise la tête de moine. Mais, en 1797, tout s’effondre. En effet, les troupes françaises occupent le site. Elles ferment l’abbaye et le domaine.

Cent ans plus tard, le domaine est racheté par l’Etat de Berne. Il y installe la clinique psychiatrique. Et c’est tout récemment, en novembre 2000, que le canton de Berne a cédé officiellement le site à la Fondation Bellelay. Il a aussi versé sept des onze millions qu’a coûté la rénovation.

Jeudi, le Jura et le Jura bernois ont inauguré le domaine. Main dans la main. La réunification en quelque sorte. «C’est vraiment un projet rassembleur», se réjouit Pierre Paupe, président du Comité d’organisation des Journées inaugurales.

«Une activité politique dense a entouré le projet, ajoute Claude-Alain Voiblet, également député bernois et co-président de l’Assemblée interjurassienne. Pendant des années, on envisageait tout en termes de frontière. Aujourd’hui, on se tourne vers des projets communs, qui revalorisent la région.»

Désormais, tout est prêt à Bellelay pour accueillir le visiteur. Le centre s’est ouvert au premier jour de l’été. Sous le soleil. Les chevaux des Franches-Montagnes étaient là, la tête de moine aussi. Et la fête n’est pas finie. Les Journées inaugurales vont se poursuivre pendant dix jours encore.

Alexandra Richard

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