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Chine: WhatsApp fortement perturbé avant le Congrès du Parti

L'internet chinois est déjà encadré de façon drastique par une "Grande muraille électronique" qui bloque les réseaux sociaux Facebook et Twitter, YouTube, Google, ainsi que de nombreux médias occidentaux. WhatsApp n'a pas jusqu'à présent subi d'interdiction totale (image symbolique). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les communications via le service de messagerie WhatsApp ont été fortement perturbées en Chine ces derniers jours, signe probable d’un nouveau tour de vis d’internet. Ces perturbations surviennent avant un Congrès du Parti communiste au pouvoir prévu à la mi-octobre.

Nombre d’usagers de WhatsApp en Chine ont fait état d’interruptions sur la populaire application de messagerie possédée par Facebook. De tels dysfonctionnements avaient déjà été observés au cours de l’été.

Mardi cependant, il était possible d’utiliser WhatsApp pour envoyer des textos et engager des conversations téléphoniques ou vidéo. Mais l’envoi de messages vocaux ou de photos restait impossible.

L’internet chinois est déjà encadré de façon drastique par une “Grande muraille électronique” qui bloque les réseaux sociaux Facebook et Twitter, YouTube, Google, ainsi que de nombreux médias occidentaux. WhatsApp n’a pas jusqu’à présent subi d’interdiction totale.

Pour autant, le système de cryptage auquel WhatsApp se targue de recourir peut le rendre plus compliqué à surveiller – ce qui pourrait expliquer le récent raidissement du géant asiatique.

Surtout, ces nouveaux déboires affectent WhatsApp quelques semaines avant le Congrès quinquennal du Parti communiste, convoqué le 18 octobre – une réunion décisive où sera largement remaniée l’équipe dirigeante. Or Pékin intensifie habituellement la censure de l’internet avant les importants événements politiques ou anniversaires “sensibles”.

Plus sécurisé

La messagerie téléphonique WeChat, du géant du web chinois Tencent, reste de loin la plus populaire dans le pays, avec ses centaines de millions d’utilisateurs revendiqués. Mais elle reste strictement soumise aux exigences de la censure chinoise. Nombre de dissidents utilisent volontiers WhatsApp, jugé plus sécurisé et moins contrôlé, pour communiquer entre eux ou avec des contacts à l’étranger.

“A mesure qu’approche la date du Congrès, les autorités vont imposer une censure draconienne. Or, tout le monde sait que WeChat n’offre aucune sécurité”, explique à l’AFP Hu Jia, militant des droits de l’homme basé à Pékin. Les autorités ont facilement accès au contenu des conversations et à l’identité des usagers de WeChat, selon lui.

“Du coup, moi et d’autres dissidents préférons communiquer par WhatsApp quasiment 70% du temps”, insiste M. Hu. “Résultat: ces derniers jours où WhatsApp était complètement inaccessible, nous n’avons pas du tout discuté”.

Efficacité réduite

Mais le récent durcissement entravait également les communications d’entrepreneurs avec leurs clients à l’étranger. “Gmail, Facebook, Viber étaient déjà bloqués, et maintenant WhatsApp? Sans bons outils de messagerie, cela va réduire l’efficacité de notre commerce international”, déplorait un blogueur sur la plateforme de micro-blogs Weibo.

Contacté par l’AFP en Californie, WhatsApp s’est refusé à tout commentaire.

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