Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Ici, le port du masque est au centre des discussions. Après la décision du gouvernement de le rendre obligatoire dans les transports publics dès lundi, certains fustigent le changement de cap du Conseil fédéral. Les détracteurs dénoncent une politique à géométrie variable en fonction… des stocks disponibles! Reste que, ce matin, de nombreux usagers des trams de Berne avaient sorti leur masque, aux allures parfois originales.
Bonne lecture,
Les résidents étrangers font davantage confiance aux autorités que les Suisses. Cette conclusion du rapport 2020 de l’Observatoire du bénévolat a de quoi interpeller, surtout que les étrangers, même s’ils vivent depuis longtemps en Suisse, n’ont aucun droit politique.
«Quand on est suisse, on peut se permettre d’exprimer une méfiance vis-à-vis des institutions, pas quand on est étranger», analyse Sandro Cattacin, directeur de l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève. Il fait l’hypothèse que les immigrés ressentent une «pression accrue à suivre les règles», ce qui les incite à adopter un comportement jugé correct envers l’État.
«Ici, on ne devient pas suisse en mangeant de la fondue, mais en croyant au fédéralisme et à la démocratie directe», suppose le chercheur. En clair, l’intégration des étrangers passerait par une sorte de «patriotisme institutionnel».
- Lire l’article de ma collègue Pauline Turuban
- La dépêche de Keystone-ats sur le rapport 2020 sur le bénévolat
- Les statistiquesLien externe de l’OFS sur la confiance dans les institutions
Les tergiversations du gouvernement suisse à propos du port du masque pour prévenir la propagation du coronavirus agacent. Alors qu’il s’était bien gardé, au début de la crise, de recommander l’utilisation de masques, le Conseil fédéral a opéré un revirement en les rendant obligatoires dans les transports publics dès lundi.
De nombreux journaux ont dénoncé jeudi«une politique du masque trop élastique». «Le discours des autorités a sonné faux depuis le début de la crise. Les directives semblent avoir été adaptées au stocks disponibles», écrit notamment l’éditorialiste du Quotidien jurassien.
D’autres ont mis en lumière la dimension symbolique du masque. Le quotidien Le Temps y voit un «rappel incessant de la présence du virus». Pour le journal alémanique Aargauer Zeitung, le masque montre deux choses: «Premièrement: la situation est sérieuse. Deuxièmement: Lorsque la responsabilité individuelle ne fonctionne pas, il y a l’obligation.»
- Notre suivi de l’évolution de la pandémie en Suisse
- Comment bien porter son masque? La vidéoLien externe de la RTS
- L’éditorialLien externe du journal Le Temps: «Voyageurs sous protection. Enfin!»
Plus
Alors que le nombre de nouvelles infections est reparti à la hausse, la chasse aux foyers de contamination bat son plein. À Zurich, les équipes de traçage ont demandé à 300 clubbeurs de se mettre en quarantaine. Mais qui contrôle que ces derniers le fassent réellement?
La plupart des cantons contactent quotidiennement les personnes confinées par téléphone, indique la NZZ. Les autorités n’ont pas opté pour la visioconférence pour s’assurer que la personne se trouve bien à son domicile. Si quelqu’un devait ne pas être atteignable, la police pourrait cependant être envoyée.
Les cantons estiment que des contrôles plus stricts ne sont pas nécessaires. La majorité des personnes touchées respectent les consignes données. Selon la loi sur les épidémies, si le besoin s’en faisait sentir, des amendes pourraient toutefois être infligées aux individus qui se montreraient négligents, qui pourraient devoir s’acquitter d’un montant jusqu’à 5000 francs.
- L’articleLien externe de la NZZ (en allemand)
- L’article de mon collègue Luigi Jorio sur les traceurs de coronavirus
- Notre dossier spécial coronavirus
Rues désertées, matériel de protection jonchant le sol ou médecins en conciliabule, les photos prises au cœur de la crise prennent aussi une forme artistique. À Genève, le Musée international de la Croix-Rouge leur consacre une exposition.
«Covid-19 et Nous par Magnum photos et Vous», c’est le titre de l’exposition, qui réunit des photos de la prestigieuse agence Magnum et des clichés capturés par des internautes du monde entier. Le directeur du Musée Pascal Hufschmid a voulu «apporter une plus-value à l’effort collectif fourni par les citoyens durant la crise».
L’objectif n’est pas seulement de donner un visage à l’inquiétude globale, mais aussi de mettre en lumière la capacité des humains à se soustraire au mal de la pandémie grâce à la pratique du sport, au jardinage, aux concerts, danses et apéritifs numériques…
- L’article de ma collègue Ghania Adamo
- Le projetLien externe du Musée international de la Croix-Rouge sur son site internet
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