Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
On le sait, sous certains aspects, le coronavirus se révèle positif. A en croire une professeure spécialisée en économie du tourisme et des loisirs, la pandémie pourrait bien nous pousser vers un tourisme durable.
Ceci serait certes de bon augure pour le climat, mais sûrement pas suffisant. Voilà pourquoi le Parlement suisse, dont la session a commencé hier, planche actuellement sur la révision de la loi sur le CO2.
Tout vient à point qui sait attendre. Près de cinq ans après l’Apple Watch, Tissot lance sur le marché la première montre connectée suisse. Les horlogers, qui justement, sont des gros consommateurs d’or. Un or dont la provenance est parfois assez trouble.
Bonne lecture!
Les Suisses sont de grands voyageurs, mais, ces six derniers mois, la pandémie de coronavirus les a obligés à passer leurs vacances près de chez eux. Se pourrait-il que le tourisme local (re)devienne la norme?
C’est en tout cas ce qu’espère Aurelia Kogler. Professeure en économie du tourisme et des loisirs à la HES des Grisons, elle a observé un changement de comportement. Si l’éco-tourisme est resté un secteur de niche pendant longtemps, il se démocratise. La crise du coronavirus nous a forcés à revoir notre manière de voyager et nous a réellement fait prendre conscience de notre impact sur l’environnement.
Reste à voir si cette tendance perdurera. La forte affluence de cet été dans les régions alpines laisse la spécialiste confiante quant à un regain d’intérêt pour les vacances en Suisse. Selon elle, nous n’oublierons pas de sitôt les derniers mois et cela pourrait avoir un effet durable, voire permanent, sur notre façon d’envisager le tourisme.
Autre conséquence du coronavirus: le télétravail, qui est lui-même susceptible d’influer sur les régions touristiques. En effet, si les employés n’ont plus à se déplacer pour se rendre sur leur lieu de travail, ils pourraient décider d’aller vivre dans des zones plus rurales. Aurelia Kogler pense qu’il y a là une opportunité à saisir et des solutions touristiques à développer.
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Conscient des enjeux climatiques qui pèsent sur les générations futures, le gouvernement suisse a décidé d’une révision ambitieuse de la loi sur le CO2. Dans son dernier acte, le Parlement est allé plus loin encore.
Lundi, diverses mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ont été décidées. Dans une interview accordée à swissinfo.ch, la directrice de l’Institut des sciences de l’environnement à l’Université de Genève, Géraldine Pflieger, s’en dit satisfaite.
Elle est notamment d’avis que la révision législative «s’attaque aux bonnes cibles», à savoir les trafics autoroutier et aérien. Au-delà des mesures proprement dites, elle considère que la nouvelle loi permettra à la Suisse d’être crédible dans son action climatique et d’avoir un poids dans les négociations internationales.
Avisée du fait que les citoyens ont parfois l’impression de devoir supporter un trop grande part du coût de la lutte contre le changement climatique, Géraldine Pflieger rappelle le principe de la fiscalité écologique: «Nous devons taxer les comportements plus polluants pour soutenir les plus vertueux».
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D’aucuns diront que la première montre connectée «Swiss made» arrive avec un train de retard. Mais pour Mario El-Khoury, directeur du Centre suisse d’électronique et de microtechnique de Neuchâtel (CSEM) et partenaire de Swatch Group dans la conception du modèle, l’attente en valait la peine.
Ses détracteurs n’ont qu’à bien se tenir, car Mario El-Khoury défend bec et ongles son produit. À ceux qui disent qu’elle arrive tard sur un marché déjà bien occupé, il répond que c’est un gage de qualité, car «Swatch Group n’a voulu faire aucune concession, que ce soit sur l’esthétique, la qualité ou encore l’autonomie de la montre. La Tissot T-Touch Connect n’est pas un produit qui sera démodé après deux ans d’utilisation ou dont il faudra se débarrasser parce que le micro-processeur n’arrive plus à suivre.»
À ceux qui arguent que la Tissot connectée offre pour l’heure très peu de fonctionnalités, il rétorque que «ce n’est pas le métier des horlogers suisses de fabriquer des smartphones qui se portent au poignet». Selon lui, la Tissot T-Touch Connect est destinée aux personnes qui souhaitent porter une montre suisse tout en pouvant compter sur quelques services clés, comme les notifications de messages et d’appels.
La montre connectée a officiellement été lancée en Suisse le 7 septembre et sera commercialisée sur les marchés internationaux dans les mois à venir. La T-Touch Connect Solar a nécessité plus de six ans de travail, 35 millions de francs d’investissement et le dépôt de 35 brevets. Au CSEM, 30 personnes ont collaboré pendant quatre ans au développement d’un système d’exploitation sur mesure et d’un cadran solaire à haut rendement énergétique.
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L’horlogerie, précisément, de même que la joaillerie, les banques et l’industrie de l’électronique sont les plus gros clients de Valcambi. Un nom inconnu du public, qui est pourtant l’une des plus grosses raffineries d’or au monde et soupçonnée de se fournir auprès de marchands pas très propres.
Fondée en 1961 par cinq investisseurs de Mendrisio, au Tessin, Valcambi a connu de nombreux remous tout au long de son histoire. Aujourd’hui, l’entreprise appartient à un groupe indien et les deux seules personnes figurant au conseil d’administration sont son directeur, Michael Mesaric – un ancien cadre de Credit Suisse et d’UBS – et Federico Ciro Domenghini – ex-cadre chez KPMG, un cabinet qui a régulièrement audité Valcambi.
Cet été, la firme a de nouveau été épinglée par deux organisations non gouvernementales (Swissaid et Global Witness) qui la soupçonnent d’acheter son or auprès d’un fournisseur dubaïote, Kaloti, une entreprise aux pratiques jugées peu transparentes. Concrètement, le précieux métal proviendrait du Soudan où il serait extrait sous le contrôle de milices armées.
Valcambi dit respecter les règles de diligence et accuse les ONG de fausses allégations. Lors de ses deux derniers audits par la LBMA (l’autorité globale des métaux précieux), aucun manquement n’a été constaté. Néanmoins, l’affaire jette le discrédit sur la branche. L’Association suisse des fabricants et commerçants de métaux précieux a demandé à la raffinerie de s’expliquer publiquement et des élus tessinois ont interpellé le Conseil d’État sur les possibles infractions.
- L’enquêteLien externe de nos confrères du journal Le Temps (abonnés)
- Les dessous du marché de l’or dans notre point fort (swissinfo.ch)
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Le grand reportageLien externe de ma collègue Dominique Soguel-dit-Picard sur l’or sale du Pérou (swissinfo.ch, en anglais)
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