Aujourd’hui en Suisse
Chers Suisses de l’étranger,
Comme d’autres pays, la Suisse n’échappe pas une recrudescence des nouveaux cas de Covid-19, qui commence à se faire sentir jusque dans les rangs des parlementaires. Le Vatican n’est pas épargné non plus: six gardes suisses pontificaux auraient été contaminés.
Dans cette sélection, on confronte également les points de vue politiques de deux Américains de Suisse, et une certaine idée de ce que peut signifier la responsabilité d’une multinationale.
Très bonne lecture,
La tendance à la hausse des nouveaux cas de Covid-19 se poursuit en Suisse. Plus de 4000 nouveaux cas, sept décès et 70 hospitalisations ont été enregistrés ces trois derniers jours, a annoncé l’Office fédéral de la santé publique. Le taux de positivité dépasse les 11%, contre 9,8% vendredi.
Les cas de politiciens contaminés se multiplient eux aussi. Le conseiller national zurichois Alfred Heer de l’UDC (droite conservatrice) a été testé positif la semaine dernière. A Genève, le président du Conseil d’Etat Antonio Hodgers a été infecté début octobre, et c’est désormais le cas de deux députés du Parlement cantonal.
Et pendant ce temps, au Vatican, la Garde suisse est consignée. Six gardes suisses auraient été testés positifs au Covid-19, selon la RTS. Toutes les visites et les permissions ont été suspendues, le temps que tous les gardes se fassent tester. Le pape François ne risque rien, puisqu’il n’a plus de contacts rapprochés avec eux faute d’apparitions publiques.
Bertrand Kiefer livre à swissinfo.ch une analyse désabusée des réponses mondiales à la pandémie. Pour le directeur de la Revue Médicale Suisse, «l’éthique a abandonné la partie». «Populisme» et «négationnisme scientifique» ont «pris le pas sur la réalité du savoir», écrit-il.
- Le suivi de la pandémie en Suisse au jour le jour sur RTSinfo.chLien externe
- Les réponses fragmentées à la pandémie mondiale de Covid – l’opinion de Bertrand Kiefer
- Coronavirus: la situation en Suisse – notre article régulièrement actualisé
- Pourquoi la hausse des cas de Covid-19 n’a pas la même signification qu’au printemps – l’analyse (réservée aux abonnés) du site Heidi.newsLien externe
Plus
A trois semaines de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, que pensent les Américains de Suisse? Deux citoyens américains, l’un républicain et l’autre démocrate, s’expriment sur leurs intentions de vote et sur le rôle que les États-Unis devraient, selon eux, jouer dans le monde.
Jennifer Rodney soutenait la candidate démocrate Hillary Clinton en 2016. Elle dit avoir ressenti quelque chose «entre la ‘consternation’ et ‘l’horreur’» lorsque Donald Trump a été élu. Ce qui l’a poussée à prendre part à la création d’une association de défense des droits politiques des Américains de l’étranger. Gestion de la pandémie, inégalité raciale systémique et crise climatique sont pour elle les trois thèmes les plus urgents.
James Foley, lui, est un membre actif des Républicains de l’étranger. Il vit à Genève depuis sept ans. L’élection du milliardaire, pour qui il n’a pas voté, l’a surpris. Cependant, il dit aujourd’hui que c’«était la meilleure voie à suivre pour le pays». Pour James Foley, la réforme de la fiscalité, le rapatriement des troupes, la diminution de la dette et le maintien de l’ordre sont prioritaires.
- «Il y a moins de choses qui nous divisent que nous ne le pensons» – le portrait de Jennifer Rodney
- «Les Américains ont le pire système fiscal au monde» – le portrait de James Foley
- D’Obama à Trump, j’ai fait le saut quantiqueLien externe – le récit de l’ancien correspondant du Temps aux Etats-Unis dans le cadre de sa série «L’Amérique et nous» (abonnés)
Environ 70% de l’or mondial est raffiné en Suisse. Au Pérou, l’un des pays où s’approvisionnent les raffineurs helvétiques, des rapports dénoncent depuis de nombreuses années les atteintes à l’environnement et les conditions de travail déplorables liées à l’extraction de l’or.
Ce constat embarrasse les raffineurs. Face aux risques d’exploitation illégale, et sous la pression de leurs clients, certaines entreprises comme Metalor ont cessé de travailler avec des mineurs artisanaux. Philippe Chave, le directeur de la société neuchâteloise de traitement de minerai PX Precinox, s’y refuse et s’en explique dans un entretien à SWI swissinfo.ch.
Ce n’est pas la voie à suivre pour parvenir à des pratiques minières plus durables et plus transparentes, plaide-t-il. «Il y a des gens qui effectuent un très bon travail dans l’exploitation minière artisanale.» Abandonner cela «ne ferait que pousser les mineurs artisanaux vers l’illégalité», selon lui.
Il y défend également le bilan de son entreprise au Pérou, alors que l’entreprise péruvienne avec laquelle PX Precinox travaille a récemment été citée dans une enquête.
Les citoyens suisses seront d’ailleurs appelés à voter le 29 novembre prochain sur l’initiative «pour des multinationales responsables». Le texte veut que les firmes ayant leur siège en Suisse rendent des comptes sur les conséquences humaines et environnementales de leur activité, y compris à l’étranger.
La campagne politique pour ce scrutin s’annonce hors-normes, nous dit la RTS. Une multitude d’acteurs, parfois inattendus, se sont engagés. Le texte, porté par plusieurs dizaines d’ONG et de syndicats, est notamment soutenu par les Eglises et les anciennes conseillères fédérales Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey. Le camp bourgeois est très divisé sur la question.
D’importants moyens financiers ont été déployés. S’il est difficile de connaître le total des montants investis, l’ONG Amnesty International a, à elle seule, engagé entre 300’000 et 400’000 francs. La campagne se distingue surtout par la stratégie des initiants, qui ont adopté un mode opératoire jusqu’ici surtout utilisé par les milieux économiques.
- La campagne hors-norme sur l’initiative «entreprises responsables» – le sujet de la RTSLien externe
- Entreprises responsables: vers une bataille exceptionnelle? – le débat de l’émission ForumLien externe
- Karin Keller-Sutter monte au front contre l’initiative pour des multinationales responsables – le sujet de la RTSLien externe
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative