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Aujourd’hui en Suisse

Bonjour, Suisses du monde,

L’affaire d’espionnage international impliquant l’entreprise suisse Crypto AG fait à nouveau parler d’elle: la délégation parlementaire chargée de l’enquête vient de dévoiler son rapport. Elle affirme que les services de renseignements suisses étaient au courant de ces opérations dès le début et en ont profité. Et que le gouvernement a failli à son devoir de surveillance.

On reparle aussi de la réforme des retraites: gouvernement et Parlement veulent à nouveau tenter d’augmenter l’âge de la retraite des femmes, mais les syndicats montent au front.

Bonne lecture,

crypto ag
Keystone / Alexandra Wey

Le gouvernement suisse porte sa part de responsabilité dans l’affaire d’espionnage international qui passait par l’entreprise zougoise Crypto AG. La délégation de la Commission de gestion du Parlement a livré les conclusions de son enquête.

La CIA et les services de renseignements allemands ont acheté en 1971 des parts de la société Crypto AG, le leader des machines qui permettent de crypter les communications secrètes. Grâce à des appareils de chiffrement truqués, ils ont intercepté des milliers de documents de plus de 100 pays durant des dizaines d’années.

La Suisse a aussi bénéficié de ces opérations d’espionnage, relève la délégation chargée de l’enquête. Les services de renseignements savaient dès le début qui se cachait derrière Crypto AG et ont collaboré avec leurs homologues étrangers pour collecter certaines informations. Cette coopération était en principe conforme à la loi, relève la délégation, mais elle avait aussi une portée politique.

Pourtant, le Conseil fédéral n’en a été informé qu’en 2019. «La dissimulation de ces faits montre des lacunes dans la gestion et la surveillance exercées par le gouvernement. Ce dernier porte donc une partie de la responsabilité dans les exportations par la société Crypto d’appareils de cryptage vulnérables», conclut le rapport d’enquête.

  • L’article qui résume le contenu du rapport d’enquête rendu public aujourd’hui
  • Pour en savoir plus sur l’affaire Crypto révélée par les médias en février dernier
  • Portrait de Peter Rigli, le Tessinois qui a dirigé le renseignement suisse de 1991 à 1999, dans le journal Le TempsLien externe
holcim
Keystone / Patrick B. Kraemer

La Suisse est l’un des pays au monde avec la plus forte densité de sièges de multinationales. Mais ces entreprises leaders dans leur domaine sont souvent actives dans des secteurs à risques.

En 2018, près de 29’000 entreprises liées à un groupe multinational avaient leur siège en Suisse, ce qui représente 1,4 million d’emplois. Ces géants sont attirés par la stabilité économique et politique du pays, sa main-d’œuvre qualifiée, sa fiscalité avantageuse et ses réglementations plutôt souples.

Les principaux acteurs du négoce des matières premières Vitol, Glencore, Trafigura, Mercuria et Gunvor sont implantés en Suisse, de même que le numéro un mondial de l’alimentation Nestlé, les leaders du domaine de la pharma Roche et Novartis, ou encore le géant de la construction Lafarge Holcim.

Toutes ces sociétés sont dans le viseur d’une initiative populaire sur laquelle les Suisses votent le 29 novembre, qui demande une plus grande responsabilité des entreprises dans leurs activités à l’étranger. Les initiants estiment que si des atteintes aux droits humains ou à l’environnement sont constatées dans une mine de Glencore au Pérou ou une carrière de Lafarge Holcim au Vietnam, les personnes lésées devraient pouvoir lancer une procédure civile en dommages et intérêts auprès de la justice helvétique.

L’initiative est combattue par le gouvernement, le Parlement, les milieux économiques et une partie des politiciens de droite, qui craignent que les sociétés multinationales basées en Suisse perdent de leur compétitivité sur le plan international et voient leurs dépenses augmenter. Mais le dernier sondage sur les intentions de vote montre que l’initiative est soutenue par plus de 63% de la population.

  • Nos graphiques pour comprendre le poids des multinationales suisses
  • Que demande exactement l’initiative «entreprises responsables»?
  • Responsabilité des entreprises et investissements dans l’armement: notre dossier sur les votations du 29 novembre
cassis en iran
Keystone / Abedin Taherkenarehh

La Suisse entretient depuis plus de 100 ans de bonnes relations diplomatiques avec l’Iran, et elle est parvenue à maintenir ses relations commerciales avec ce pays malgré les sanctions internationales.

Un accord de coopération dans le domaine des transports vient d’ailleurs d’être validé par le Parlement à Téhéran. La Suisse a respecté les sanctions de l’ONU contre l’Iran, mais elle n’a appliqué que partiellement les sanctions décidées plus tard par l’Union européenne. Et après l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire en 2016, elle a encore assoupli sa politique.

Le problème, ce sont surtout les sanctions américaines, car Washington a menacé de poursuivre les entreprises qui ne les respecteraient pas. Un risque pour les sociétés suisses. Une solution a été trouvée dans un domaine particulier: en février 2020 est entré en vigueur le Mécanisme de paiement pour la livraison de biens humanitaires en Iran, qui assure aux entreprises des secteurs alimentaire, pharmaceutique et médical établies en Suisse un canal de paiement sûr, via une banque helvétique, pour leurs exportations vers l’Iran.

Une solution qui a pu se dessiner grâce aux bonnes relations diplomatiques entre Berne et Téhéran: depuis les années 1980, c’est la Suisse qui représente les intérêts américains en Iran. Un mandat de puissance protectrice qui ne devrait pas fondamentalement changer avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, estime Christian Blickenstorfer, qui a été conseiller d’ambassade en Iran dans les années 1980.

porte-monnaie
© Keystone / Gaetan Bally

La réforme des retraites revient à l’ordre du jour en Suisse. Après le refus en votation populaire d’un premier projet en 2017, le Parlement examine la nouvelle mouture proposée par le gouvernement.

AVS 21 concerne uniquement l’assurance-vieillesse et survivants (AVS), premier pilier du système suisse de retraite. Le projet prévoit une retraite anticipée possible dès 62 ans et des mesures d’encouragement pour travailler au-delà de 65 ans.

Mais cette réforme comporte un enjeu de taille: elle préconise une hausse de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans, comme c’est le cas pour les hommes. Or c’est justement cette mesure qui avait conduit de nombreux Suisses à rejeter la précédente réforme en 2017. La commission compétente de la Chambre haute du Parlement vient de se prononcer en faveur de cette hausse de l’âge de la retraite.

Une décision qui révolte l’Union syndicale suisse, qui rappelle que les femmes touchent déjà un tiers d’AVS en moins que les hommes, car elles sont pénalisées par les inégalités salariales, les temps partiels et les emplois moins rémunérés. L’Union syndicale appelle le Parlement à modifier le projet pour qu’il réponde aux difficultés que rencontrent actuellement les femmes en matière de cotisation à la prévoyance vieillesse.

  • L’articleLien externe de la Radio Télévision Suisse sur la réaction de l’Union syndicale suisse au projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes
  • Que prévoit la nouvelle réforme AVS21? Notre décryptage
  • Notre dossier sur le problème du financement des retraites en Suisse

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