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Aujourd’hui en Suisse

Suisses du monde, bonjour,

L’initiative pour des multinationales responsables a le vent en poupe. Si l’on votait aujourd’hui, elle serait acceptée, au grand dam des entreprises concernées. Mais ses détracteurs n’ont pas dit leur dernier mot et poursuivent leur campagne qui s’avère fructueuse, puisque le «oui» perd du terrain.

Toutes les entreprises, petites ou grandes, doivent en revanche faire face à la cybercriminalité. Celle-ci est en nette hausse depuis le début de la crise du coronavirus.

Ce qui augmente également, c’est le flux de colis que la Poste doit livrer. Arrivera-t-elle à faire face, à quelques semaines des fêtes de fin d’année?

Bonne lecture!

oui
Keystone / Jean-christophe Bott

À dix jours de la votation du 29 novembre, le suspens quant à l’aboutissement de l’initiative pour des multinationales responsables reste entier. Car si le oui reste majoritaire, le non a toutefois nettement gagné du terrain.

Début novembre, la SSR a mandaté l’institut gfs.bern pour réaliser un nouveau sondage sur les intentions de vote en vue du scrutin du 29 novembre. Pour rappel, la votation portera d’une part sur l’initiative pour des multinationales responsables et d’autre part sur l’initiative contre le commerce de guerre.

Selon l’institut, 57% des personnes interrogées ont l’intention de soutenir l’initiative sur les multinationales responsables. 41% diraient non et 2% sont encore indécis. Alors que, lors du dernier sondage, le oui s’élevait à 63%, gfs.bern constate que «la tendance au non a gagné non seulement les indécis, mais aussi ceux qui tendaient initialement à approuver l’initiative». Et d’ajouter que cette évolution suit le schéma classique des initiatives de gauche, qui ont tendance à perdre du terrain au fur et à mesure que l’opinion se forme.

De leur côté, les Suisses de l’étranger restent nombreux à soutenir les deux initiatives. 76% voteraient oui pour des entreprises responsables et 58% oui à une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre.

  • Le suspens reste entier autour de l’initiative pour des multinationales responsables (swissinfo.ch)
  • Le dossier votations: la responsabilité de l’économie suisse à l’étranger se joue dans les urnes (swissinfo.ch)
  • La responsabilité des entreprises divise l’économie et la société civile (swissinfo.ch)

non
Keystone / Peter Klaunzer

La plupart des multinationales suisses appellent à rejeter l’initiative «pour des entreprises responsables». Leurs dirigeants craignent de perdre en attractivité et de devoir faire face à une avalanche de procès. Leurs craintes sont-elles fondées?

L’inquiétude des multinationales telle que Nestlé, LafargeHolcim ou Novartis vient de la clause de responsabilité contenue dans l’initiative. Celle-ci permettrait à des personnes de poursuivre devant les tribunaux des entreprises suisses qui n’auraient pas respecté leurs droits à l’étranger. Le texte précise toutefois que les entreprises ne peuvent être tenues responsables si elles parviennent à montrer qu’elles ont fait preuve de toute la diligence nécessaire.

Et c’est là que le bât blesse. Pour ces multinationales, la définition de diligence raisonnable n’est pas suffisamment claire. Nestlé déclare: «Vous pouvez avoir mis en place des politiques exigeantes, mais vous ne pouvez jamais être sûr à 100% du comportement des gens.» Un négociant de matières premières abonde dans le même sens: «quoi que nous fassions, ce ne sera jamais suffisant.»

Florian Wettstein fait partie du comité qui a lancé l’initiative. Il affirme pour sa part que les entreprises «ne seront pas poursuivies pour les actes d’un petit cultivateur de cacao en Côte d’Ivoire, mais le seront si elles n’ont pas pris soin de s’assurer qu’un fournisseur direct fait respecter les droits de l’Homme. C’est quelque chose qu’on peut raisonnablement attendre d’elles.»

L’Union européenne étant en passe de promulguer une législation qui va au-delà de ce qui est proposé dans le contre-projet du gouvernement, «si la Suisse n’adopte pas l’initiative, nous serons déjà à la traîne» constate Florian Wettstein.

  • Pourquoi l’initiative pour des entreprises responsables fait peur aux grandes sociétés (swissinfo.ch)
  • Les multinationales suisses, des poids lourds mondiaux actifs dans des secteurs à risque (swissinfo.ch)
  • «Dans nos téléphones, il y a le prix de la pollution et des santés détruites» (swissinfo.ch)
  • Demander des comptes aux firmes à l’étranger: un casse-tête (swissinfo.ch)

hacker
Keystone / Silas Stein

Dans le but d’aider à freiner la propagation du coronavirus, de très nombreuses entreprises ont demandé à leurs employés de télétravailler. La mesure a certes eu un impact positif sur le nombre de cas, mais elle a aussi ouvert des failles de sécurité informatique, dans lesquelles des pirates se sont engouffrés.

Le Groupe Swatch, EasyJet, Stadler Rail, des universités alémaniques… voici une liste, qui est loin d’être exhaustive, d’entreprises touchées par des cyberattaques ces derniers mois. Leur talon d’Achille? Très probablement leur sécurité informatique, affaiblie du fait du travail à domicile de leurs collaborateurs.

Durant le semi-confinement à la mi-avril, le Centre national pour la cybersécurité a recensé un nombre accru d’incidents, près de 400 par semaine contre un peu plus de 100 en début d’année. Solange Ghernaouti, professeure à l’Université de Lausanne et experte internationale en cybersécurité, n’en est pas étonnée: «Le télétravail augmente les points d’entrée dans le système informatique d’une entreprise, mais aussi l’attractivité des flux pour les pirates, car davantage d’informations stratégiques se trouvent en circulation.»

Si cette dernière estime que les entreprises ne sont pas suffisamment proactives, Stéphane Koch, vice-président d’Immuniweb, une entreprise suisse spécialisée dans la cybersécurité, met le doigt sur un autre problème: «Au sein de l’Union européenne, une entreprise qui a une faille de sécurité s’expose à une amende. En Suisse, les entreprises ne sont pas assez responsabilisées sur le plan juridique pour qu’elles assument les conséquences en cas de laxisme en matière de sécurité informatique».

L’enjeu d’une protection efficace contre le piratage est pourtant de taille, puisque celui-ci peut paralyser complètement une entreprise, voire la mener à la faillite. Au-delà de l’impact financier, les sociétés sont souvent réticentes à évoquer les cyberincidents, par crainte d’un dégât d’image. Et dans la situation actuelle, il y a fort à parier que les entreprises sont plus préoccupées par leur survie que par leur sécurité informatique.

colis
Keystone / Laurent Gillieron

En raison du coronavirus, les retrouvailles durant les fêtes de fin d’année risquent fort d’être mises à mal cette année. Alors comment, malgré tout, permettre au vieux barbu de déposer des présents sous la sapin? En envoyant ses cadeaux par la Poste, bien évidemment.

Durant la première vague de coronavirus et son semi-confinement, le volume des colis livrés par la Poste a explosé. Fin octobre, l’entreprise enregistrait une hausse de 23% par rapport aux dix premiers mois de l’année dernière. Et le géant jaune prévoit une nouvelle augmentation ces prochaines semaines avec le Black Friday, le Cyber Monday et Noël.

Mais selon Syndicom, «la logistique n’est pas prête à affronter la situation». Dans un communiqué, le syndicat indique que l’ensemble des machines de tri ne peuvent traiter qu’environ 1,6 million de colis par jour en Suisse. Syndicom craint que ce volume soit dépassé dans les semaines qui précèdent Noël et que s’ensuivent des retards de livraison pour les client⋅e⋅s et des heures supplémentaires pour les collaborateurs.

Le Directeur de la Poste, Roberto Cirillo, assure quant à lui que les mesures nécessaires ont été mises en place et que les risques liés aux possibles quarantaines ou maladies du personnel ont été pris en compte. L’avenir dira lequel des deux avait raison.

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