Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Suisses du monde,

La Suisse se prépare à vacciner des millions de personnes à partir du mois de janvier, alors que l'évolution de la pandémie dans le pays reste inquiétante et que le secteur de l'hôtellerie souffre.

Le chef de l'armée, de son côté, souhaiterait pouvoir enrôler des étrangers. Une idée qui ne manque pas de faire réagir.

Bonne lecture,

Keystone / Biontech Se / Handout

Les vaccinations contre le coronavirus devraient démarrer en janvier en Suisse. Les autorités espèrent réussir à injecter des doses à six millions de personnes en six mois.

L’Office fédéral de la santé publique s’organise pour vacciner 70’000 personnes par jour, en priorité les groupes à risque. C’est-à-dire les populations âgées, diabétiques, et souffrant de maladies pulmonaires chroniques ou d’hypertension.

La situation reste très fragile en Suisse, le nombre de nouveaux cas repart à la hausse après une légère stagnation. Des flambées sont constatées dans plusieurs cantons alémaniques, alors que les cantons romands qui avaient pris des mesures drastiques sont en train de rouvrir petit à petit leurs commerces et restaurants.

L’ouverture de la saison de ski ce week-end à Verbier a fait polémique: des groupes entassés devant les télécabines sans respect des distances sociales ont fait vivement réagir sur les réseaux sociaux. Le gouvernement valaisan a sommé la station de corriger le tir immédiatement. Les responsables de Téléverbier ont affirmé avoir été surpris par l’affluence des skieurs ce samedi. Dimanche, ils avaient installé des barrières et des marquages au sol pour mieux filtrer les visiteurs.

Toute l’Europe a les yeux rivés vers les stations de ski suisses, depuis que le pays a décidé de faire cavalier seul et d’ouvrir ses installations, alors que la France, l’Allemagne et l’Italie se sont mises d’accord pour maintenir les pistes fermées jusqu’en janvier.

• La situation du coronavirus en Suisse, notre article actualisé
• Des skieurs agglutinés à Verbier font polémique, l’articleLien externe du Temps
• Peut-on convaincre les Suisses de se faire vacciner? Notre enquête

Keystone / Patrick B. Kraemer

L’hôtellerie suisse est particulièrement touchée par la crise provoquée par cette pandémie. Durant l’été, elle a enregistré une baisse des nuitées de 40% par rapport à la même période l’an dernier.

Si la demande étrangère a fortement diminué de mai à octobre (-75%), la demande indigène a augmenté de 3,9%. Parmi les treize régions touristiques, seuls les Grisons enregistrent une légère hausse des nuitées (+0,9%). Toutes les autres accusent des baisses importantes, surtout dans les villes. Genève et Zurich observent une diminution des nuitées de plus de 70%, la région bâloise de 63%.

Les Suisses ont été bien plus nombreux à passer leurs vacances au pays. Ils ont été particulièrement attirés par les Grisons, Berne, le Valais et le Tessin. Cette tendance à la hausse des demandes indigènes se constate depuis fin mai-début juin.

L’affluence de touristes suisses a même battu des records durant les mois de juillet, août et septembre, avant tout aux Grisons et au Tessin. La Suisse orientale et la région Jura & Trois-Lacs ont aussi réussi tirer leur épingle du jeu. En octobre, les nuitées restent en recul en raison de la demande étrangère, mais la clientèle suisse continue d’afficher une belle croissance. Sauf dans les villes.

• Les chiffres détaillésLien externe de l’Office fédéral de la statistique
• Le résuméLien externe de la situation dans l’hôtellerie sur le site de la Radio Télévision Suisse (RTS)
• Notre article sur les centres-villes désertés en raison du coronavirus

© Keystone / Christian Beutler

Et si l’armée suisse s’ouvrait aux étrangers? C’est la question que pose très ouvertement le chef de l’armée.

Thomas Süssli écrit sur son blog personnel: «Étant donné le manque de personnel qui nous guette, je me demande s’il faut vraiment que le chauffeur de camion civil de la logistique ait ou non un passeport suisse». Le chef de l’armée souhaiterait utiliser au mieux tout le potentiel que recèle le pays, afin de parvenir à relever les nouveaux défis dans le domaine militaire.

Une proposition qui suscite un tollé, à droite comme à gauche. Le député de l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice) Jean-Luc Addor estime que le chef de l’armée devrait faire preuve de plus de retenue dans ses propos. «Pour moi, citoyenneté et service militaire sont indissolublement liés. En contrepartie d’un droit – voter –, le passeport suisse impose une obligation: servir le pays», développe Jean-Luc Addor.

Le député écologiste Fabien Fivaz salue de son côté l’ouverture d’esprit de Thomas Süssli. Mais il a surtout l’impression que l’armée cherche désespérément de nouveaux conscrits: «Elle a tenté d’affaiblir le service civil, après avoir cherché à attirer les femmes. Elle lorgne désormais du côté des étrangers. Or, si c’est sur une base volontaire, c’est voué à l’échec, comme le montre l’exemple de la Protection civile». Selon lui, l’armée doit revoir ses objectifs et pas seulement tenter de combler son manque d’effectifs.

La ministre de la Défense, Viola Amherd, n’a pas pris position sur le sujet. Interrogé par la Tribune de Genève, le porte-parole du département précise simplement: «Il s’agit de l’opinion de Thomas Süssli. Il a le droit de faire des propositions. Ensuite, ce sont les autorités politiques qui tranchent.»

• L’articleLien externe de la Tribune de Genève qui revient sur les propos du chef de l’armée
• Notre article sur le service militaire obligatoire en Suisse
• Retour sur les réformes de l’armée suisse ces trente dernières années

swissinfo.ch

Un artiste extraordinaire qui écrit dans un mélange d’allemand, de suisse allemand, d’italien et de romanche: c’est la personnalité qui se cache derrière la fenêtre numéro 7 de notre calendrier de l’Avant.

Cette année, nous avons décidé de vous faire découvrir de petites touches de culture suisse, afin de soutenir les artistes dont les concerts, expositions et représentations ont été annulés en raison du coronavirus.

Notre surprise du jour vous emmène aux Grisons, à la rencontre d’un écrivain très particulier, dont les romans ont été traduits dans plus de 20 langues.

• Pour ouvrir la fenêtre numéro 7, c’est ici!
• Le calendrier de l’Avent swissinfo.ch ou l’art dans tous ses états