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Bonjour, Suisses d’ici et d’ailleurs,

Les travailleuses migrantes qui viennent en Suisse prendre soin des personnes âgées ont été particulièrement touchées par la pandémie. Leurs conditions de travail, déjà très précaires, se sont fortement dégradées.

Et des usines chinoises recourant au travail forcé des Ouïghours produisent des biens qui se retrouvent dans les chaînes d’approvisionnement de certaines entreprises suisses.

Bonne lecture,

gens assis
Keystone / Anthony Anex

Alors que les musées, zoos, jardins botaniques et commerces rouvrent leurs portes, les épidémiologistes de la Confédération se montrent plutôt satisfaits des derniers chiffres, même s’ils restent prudents.

«La situation épidémiologique est bonne dans son ensemble, mais son évolution est incertaine car les nouvelles infections tendent à stagner depuis environ deux semaines, indique Virginie Masserey, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Cette stagnation pourrait être le signe d’une augmentation prochaine des cas, comme on l’a vu dans les pays qui nous entourent.»

Les variants plus contagieux continuent à progresser, ils concernent désormais 70% des nouveaux cas positifs. «Les variants préoccupants sont maintenant prédominants, rélève Virginie Masserey. Leur progression pourrait être plus difficile à contrôler en raison de leur contagiosité plus élevée.»

La vaccination progresse bien, constate l’OFSP. Environ 9,3% des habitants ont reçu au moins une dose, ce qui représente environ un quart des personnes vulnérables. 3% ont reçu deux doses.

  • Notre article actualisé sur les dernières nouvelles de la pandémie en Suisse
  • Les différentes données chiffrées en lien avec le coronavirus
  • Barbara Gallavotti, une biologiste italienne qui vit depuis des années à Zurich, livre son bilan après une année de pandémie
personne âgée
Keystone / Gian Ehrenzeller

Les aides à domicile font partie de ces travailleuses invisibles qui ont particulièrement souffert de la pandémie. Beaucoup d’entre elles viennent de l’est de l’Europe pour s’occuper des personnes âgées en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

Karin Schwiter est chercheuse au département de géographie de l’Université de Zurich. Elle étudie depuis plusieurs années ces travailleuses migrantes, en s’intéressant particulièrement aux agences transnationales qui les recrutent et à leurs conditions de travail.

Ces aides à domicile viennent souvent de Pologne, de Roumanie ou de Bulgarie. Elles passent un à trois mois dans une même famille, en vivant sur place, afin de prendre en charge une personne âgée. «Ces employées n’ont pas de vie privée, elles doivent suivre le rythme et les demandes de leur famille d’accueil. Elles sont censées être disponibles presque tout le temps pour de très bas salaires», explique Karin Schwiter.

Des conditions de travail difficiles qui ont été exacerbées avec la pandémie: mandats prolongés ou suspendus, impossibilité de rentrer au pays voir sa famille, liberté de mouvement restreinte… «Je pense que la pandémie a mis en évidence des problèmes fondamentaux de notre système de soins, relève Karin Schwiter. L’importation de travailleuses bon marché pour assumer l’aide à domicile prend de l’ampleur, car nos pays ne sont pas capables de fournir eux-mêmes les prestations adéquates aux personnes âgées.»

  • Notre article sur la situation compliquée des aides à domicile en période de pandémie
  • Témoignage de Maria, 53 ans, qui a quitté la Roumanie pour travailler en tant qu’auxiliaire de vie
  • DocumentaireLien externe de 2014 de la Radio Télévision suisse (RTS) sur ces aides à domicile venues de l’Est
Dr Ngozi
Keystone / Fabrice Coffrini

La nouvelle directrice de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, a rappelé à l’ordre les journaux suisses alémaniques du groupe CH Media qui l’avaient qualifiée de «grand-mère».

Dans son premier tweet en tant que directrice de l’OMC, Dr Ngozi a remercié les nombreuses personnalités qui avaient dénoncé le titre utilisé par ces médias lors de sa nomination, à savoir «Cette grand-mère sera la nouvelle cheffe de l’OMC». Ces termes sont «sexistes» et «racistes», a dénoncé Dr Ngozi, «nous devons rappeler à l’ordre cette attitude lorsqu’elle est observée».

Les responsables des médias en question se sont excusés via communiqué de presse, en précisant que ce n’est pas le journaliste qui a décidé d’utiliser cette formulation, mais les éditeurs qui ont changé le titre sans en informer l’auteur. Dr Ngozi a affirmé qu’«il était important et approprié qu’ils s’excusent».

Dans un entretien à la Radio Télévision suisse (RTS), la nouvelle directrice de l’OMC a déclaré: «Je suis enthousiaste d’être la première femme et la première Africaine à diriger l’organisation, mais ce qui importe, c’est d’avoir la personne la plus compétente à ce poste. Nous avons beaucoup de travail. Je me sens prête.»

travailleuses dans une usine
Keystone / Anonymous

Des centaines de milliers d’Ouïghours sont victimes de travail forcé en Chine. Et les biens qu’ils produisent finissent dans les chaînes d’approvisionnement de plusieurs entreprises helvétiques, révèle le journal Le Temps.

Gulzira Auelhan, une bergère de 37 ans, a confié à une ONG kazakhe avoir passé 17 mois en détention dans plusieurs camps de rééducation dans la région du Xinjiang. Elle a ensuite été envoyée dans une usine fabriquant des gants pour Lacoste, propriété du groupe genevois Maus Frères. Elle devait coudre durant dix heures par jour. Le matin et le soir, elle devait lire des textes du Parti communiste et suivre des cours de mandarin.

Maus Frères, qui détient aussi les magasins Manor, a reconnu dans un e-mail à l’ONG Worker Rights Consortium avoir acheté des gants produits par une firme chinoise, Yili Zhuo Wan Garment Manufacturing, dans son usine au Xinjiang. Suite à cet échange, Lacoste affirme avoir cessé de lui acheter des biens. «Lacoste condamne fermement toute violation des droits de l’homme, indique un porte-parole au Temps. L’entreprise s’est engagée à cesser toute activité avec des fournisseurs et sous-traitants qui seraient impliqués dans le travail forcé des Ouïghours.»

Mais ce cas n’est pas isolé, rappelle le quotidien. Des biens produits par ces travailleurs forcés ont aussi fini dans les chaînes d’approvisionnement de Nestlé et certaines de ces usines du Xinjiang s’approvisionnent auprès de sociétés helvétiques, comme les fabricants de machines Rieter et Uster ou le producteur de tissus Alumo.

  • L’article détaillé du TempsLien externe avec les réactions des entreprises suisses impliquées
  • Le sort des Ouïghours dépend du bras de fer entre la Chine et l’Occident à l’ONU, notre article
  • Le sujet de la RTSLien externe: Plus d’un demi-million de personnes seraient employées de force dans les champs du Xinjiang

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