Aujourd’hui en Suisse
Bonjour Suisses du monde,
L’assouplissement des mesures de lutte contre la Covid-19 a surpris beaucoup d’entre nous hier. De quoi remettre une pièce dans la machine à commentaires. Je vous propose un tour d’horizon des principales réactions.
Une nouvelle étude questionne par ailleurs les chiffres officiels de la surmortalité liée au coronavirus en Suisse. Et l’industrie pharmaceutique helvétique, qui s’est délibérément détournée des vaccins, est désormais à la traîne sur ses concurrents en matière d’innovation.
Très bonne lecture,
Les réactions aux annonces d’allègement des mesures anti-Covid faites hier par le gouvernement oscillent entre enthousiasme modéré et critiques. La presse du jour est mitigée, même si la plupart des titres relèvent que le risque pris par le gouvernement devenait indispensable.
Quelques reproches sont émis. Le Tages-Anzeiger et la NZZ jugent notamment que Berne a donné une carotte, mais sans perspectives. Les journaux pensent que le Conseil fédéral aurait dû présenter un plan précis pour la suite, notamment en tenant compte de la vaccination.
Du côté des représentants du monde politique, les réactions sont contrastées elles aussi. Les assouplissements sont salués par les partis de droite et du centre. À gauche, Les Verts évoquent quant à eux une ouverture «irresponsable» et le Parti socialiste parle d’une «corde raide».
Enfin, sur le terrain économique, des voix estiment que les allègements sont insuffisants. Pour l’Union suisse des arts et métiers (USAM), «il n’y a toujours pas de réelles perspectives pour les branches concernées». Et chez les restaurateurs, la joie est très contenue.
- Coronavirus: la situation en Suisse – notre article mis à jour
- La droite salue les décisions du Conseil fédéral, mais Les Verts les critiquent – l’article de RTSinfo.chLien externe
- Le suivi de la pandémie sur RTSinfo.chLien externe
- Un dernier effort s’impose face au virus – l’éditorialLien externe de Caroline Zuercher dans la Tribune de Genève
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La surmortalité liée à la Covid-19 en Suisse est-elle moins importante qu’annoncé? C’est en tout cas ce qu’affirme le centre universitaire Unisanté à Lausanne, qui conteste dans une étude les conclusions plus alarmistes avancées en début d’année – et dont nous nous étions fait l’écho.
L’Office fédéral de la statistique (OFS) avait annoncé en janvier une surmortalité de 11% en 2020 en Suisse, liée à la pandémie. Une partie des médias en avaient conclu qu’il fallait remonter à la grippe espagnole de 1918 pour trouver un nombre de décès aussi élevé sur un an.
L’étude d’Unisanté, en phase de prépublication, indique que la mortalité et l’espérance de vie en Suisse sont en fait revenues au niveau de 2015. Le centre universitaire s’est penché sur les chiffres de l’OFS en utilisant des méthodes de calcul différentes et en pondérant certains facteurs. Résultat: le centre a observé une surmortalité de 8,8%, toutes causes confondues.
L’analyse montre que la surmortalité observée en 2020 en Suisse a davantage touché les hommes que les femmes, et presque exclusivement les personnes âgées. La surmortalité est significative à partir de 70 ans chez les hommes et de 75 ans chez les femmes. Au-dessous de ces âges, aucune surmortalité significative n’est constatée.
- La surmortalité liée à la Covid-19 ne serait pas aussi grande qu’annoncé – l’article de RTSinfo.chLien externe
- La mortalité en Suisse a atteint en 2020 des niveaux inédits depuis 100 ans – l’analyse publiée en janvier à partir des chiffres de l’OFS
Alors que la pandémie a dopé l’activité des laboratoires, la pharma suisse se retrouve loin derrière ses concurrents en matière d’innovation. C’est ce qui ressort d’un classement mondial établi par le cabinet de conseil en stratégie Boston Consulting Group (BCG) paru aujourd’hui.
Neuf laboratoires pharmaceutiques (trois fois plus qu’un an plus tôt) figurent dans ce top 50 des entreprises les plus innovantes au monde. Parmi eux, les firmes qui ont développé des vaccins contre la Covid-19 tirent leur épingle du jeu.
Les groupes américains Pfizer et Johnson & Johnson se classent ainsi respectivement 10e et 20e. Ils sont suivis par leurs compatriotes Abbott Labs (29e) et Merck & Co (35e). Moderna se classe 42e.
Les géants suisses Novartis et Roche, grands absents des vaccins contre le coronavirus, ne suivent que respectivement en 36e et 48e position. Ils devancent tout de même le britannique Astrazeneca (49e), en difficulté avec son vaccin, et l’allemand Bayer (50e).
- Le rapport completLien externe du Boston Consulting Group
- La pharma suisse loin derrière en matière d’innovation – la dépêche ATS
- Pourquoi les géants de la pharma boudent le coronavirus – les explications de ma collègue Jessica Davis Plüss (mars 2020)
Le 13 juin prochain, citoyennes et citoyens suisses seront appelés à voter sur pas moins de cinq objets. Parmi eux, une nouvelle loi contre le terrorisme et le crime organisé, visant à permettre aux forces de l’ordre de prévenir des infractions graves.
Le texte donnerait à la police fédérale les moyens de prendre des mesures à l’encontre d’individus soupçonnés de représenter une menace, même si «les indices ne suffisent pas pour ouvrir une procédure pénale». Il est présenté comme l’un des piliers de la stratégie suisse de lutte contre le terrorisme.
Les principaux arguments pour et contre: Pour le camp du oui, la réforme permettrait de combler les lacunes du système actuel et donc de mieux protéger la population. Les adversaires de la réforme judiciaire, eux, jugent qu’elle définit le terrorisme de manière trop vague, ouvrant la porte à l’arbitraire et menaçant des personnes qui n’ont rien à se reprocher.
La stratégie suisse de lutte contre le terrorisme a été adoptée dans le contexte de la vague d’attentats qui a secoué l’Europe ces dernières années. Bien que la Suisse ait jusqu’à présent été épargnée, les renseignements considèrent que la menace reste élevée dans le pays.
- La loi contre le terrorisme, abusive ou nécessaire? – L’éclairage de ma collègue Katy Romy sur les enjeux de la votation
- La loi contre le terrorisme doit empêcher des infractions graves, les opposants inquiets – le sujet de la RTSLien externe
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