Aujourd’hui en Suisse
Suisses de Suisse et du monde, bonsoir,
C’est Marc-André qui vous parle de Fribourg, où le ciel est toujours aussi sombre. Et en Suisse en général, il semble s’être assombri pour certains activistes depuis l’acceptation de la nouvelle loi sur le terrorisme le 13 juin dernier. Verrai-je un jour mes voisins tamouls ou kurdes taxés de terrorisme, comme le permettrait théoriquement une des lois les plus dures du monde dit libre? La crainte des ONG et des experts semble bien réelle.
Nous parlerons aussi de certificat et de loi Covid, d’une condamnation de plus pour Dieudonné et d’un chocolat de laboratoire qui semble presque aussi vrai que le vrai.
Bonne lecture.
On a dit que c’était l’une des plus dures d’Europe. Et si la nouvelle loi suisse sur le terrorisme ratissait trop large et menaçait les activistes de tous bords? Les craintes sont réelles et partagées par plusieurs experts, jusqu’aux Nations unies.
Les Tamouls du Sri Lanka ou les Kurdes, par exemple, sont facilement considérés comme des terroristes dans leurs pays. Et si la Suisse se mettait à en faire autant, en vertu de sa nouvelle loi? Le scénario semble alarmiste. La Suisse est un État de droit, qui s’érige en exemple en matière de démocratie. Mais Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, partage les craintes des activistes tamouls.
En France, on a vu les pouvoirs spéciaux accordés au gouvernement après les attentats de 2015 servir à assigner à résidence des militants du climat. Amnesty International estime aussi que la loi suisse antiterroriste ouvre la porte à l’arbitraire et que des personnes risquent d’être appréhendées sur la base de critères discriminatoires.
- L’article de ma collège Katy Romy
- La Suisse adopte une loi controversée sur le terrorisme – Katy Romy, 14 juin 2021
Bruxelles donne son feu vert au certificat Covid-19 suisse. Il sera reconnu par tous les Etats de l’UE, par l’Islande et par la Norvège à partir de ce vendredi 9 juillet. La nouvelle tombe le jour du dépôt d’un deuxième référendum contre la loi Covid, qui concerne notamment le certificat. Après le oui du 13 juin, les Suisses devront donc voter à nouveau, le 28 novembre.
Le code QR contenu dans le certificat indique si une personne a été vaccinée, testée ou si elle est guérie. Les déplacements seront donc facilités en Europe, mais des différences vont subsister. Il revient ainsi au pays de destination de décider s’il accepte les tests antigéniques rapides en plus des PCR.
Le certificat est censé dispenser son titulaire d’un test supplémentaire ou d’une quarantaine à l’arrivée. Des restrictions peuvent toutefois être réintroduites si la situation dans le pays de provenance du voyageur se détériore.
C’est aujourd’hui également qu’a été déposé à la Chancellerie le deuxième référendum contre la loi Covid-19, qui s’attaque aux modifications datant de mars dernier, sur le certificat sanitaire et le traçage. Le référendum a recueilli près de 62’000 signatures, fruit des efforts combinés de trois comités, soit les Amis de la Constitution, le Réseau Choix vaccinal et le Groupe d’action des cantons de Suisse primitive, avec le soutien des Jeunes UDC.
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Du chocolat de laboratoire, fait à partir de cellules de fève de cacao cultivées dans une cuve? C’est assurément révolutionnaire, mais est-ce bon? Nous avons goûté, et le résultat est étonnant.
Avec les conditions de production et les transports, le cacao n’est pas toujours une industrie typiquement écologique, sociale et durable. Le procédé mis au point par l’Université des sciences appliquées de Zurich pourrait permettre de pallier ces défauts.
Mais l’idée n’est pas de remplacer l’agriculture et de priver les producteurs de leurs moyens de subsistance. Ce serait plutôt d’envisager des options alternatives, comme cela se fait déjà avec la viande ou les protéines végétales cultivées en laboratoire.
Et qu’en dit l’industrie suisse du chocolat? Pour l’instant, rien. Nous avons contacté l’association professionnelle Chocosuisse, mais nos demandes de renseignements sont demeurées sans réponse.
- L’article de mon collègue Christian Raaflaub
- Du chocolat de laboratoire – c’est bon? – vidéo de mon collègue Michele Andina
- Le kit d’arômes de cacao – vidéo de Michele Andina
- Comment réinventer notre alimentation – par ma collègue Clare O’Dea – juin 2020
Et une condamnation de plus pour Dieudonné – en Suisse cette fois. Le polémiste français de 55 ans écope d’une peine pécuniaire de 180 jours amende à 170 francs le jour pour discrimination raciale. Le prévenu n’était pas présent à l’audience de jugement.
Dieudonné était poursuivi pour avoir proféré des propos négationnistes lors d’un spectacle présenté à Nyon et à Genève en 2019. A la fin d’un sketch, un des personnages avait crié que «les chambres à gaz n’ont jamais existé». L’humoriste avait aussi injurié sur scène la CICAD (Communauté intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation), lui enjoignant d’aller «se faire enculer».
Pour la présidente du Tribunal de police, la faute commise par Dieudonné est lourde. Il a porté atteinte à la dignité humaine et a fait preuve de mépris à l’encontre des associations juives et de leurs membres. Et son passé n’a pas plaidé en sa faveur. «Il a déjà proféré des injures raciales envers les juifs». Il a aussi fréquenté Robert Faurisson, «négationniste notoire» et Alain Soral, «antisémite notoire».
- L’articleLien externe de RTS Info
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