Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices et lecteurs,
Les rapports de la Suisse avec le reste du monde sont anciens et fructueux. Ils sont parfois compliqués, comme vous pourrez le constater dans cette lettre d’information.
Vous en saurez plus sur le plan B que propose l’ancien négociateur des accords bilatéraux avec l’UE, Michael Ambühl, au Conseil fédéral, après la décision de Berne de mettre fin au projet d’accord-cadre avec Bruxelles.
Vous serez peut-être surpris par la demande de certains compatriotes établis à l’étranger de pouvoir être vaccinés contre la Covid-19, dans l’ambassade helvétique de leur lieu de villégiature.
L’étranger compliqué est également illustré par le sort des Suissesses épousant un étranger. Jusqu’en 1952, elles étaient déchues de la nationalité suisse. Autre temps, autres mœurs avec le festival de Locarno et ses cinématographies venues du monde.
Bien à vous,
Il avait habilement négocié (avec un programme informatique de son cru) les Bilatérales II avec Bruxelles. Aujourd’hui, Michael Ambühl propose un plan B pour sortir de l’impasse actuelle.
Opposé à l’accord-cadre abandonné par Berne le 26 mai dernier, Michael Ambühl présente avec la scientifique de l’EPFZ Daniela Scherer un plan visant à réparer les relations avec l’UE. Il s’agirait des troisièmes accords bilatéraux après ceux négociés avec succès au tournant du siècle.
La version française du Blick en donne le résumé: «Les Bilatérales III, c’est une adoption dynamique des lois, une augmentation de la contribution au budget de cohésion, pas d’effet domino pour les diverses clauses et pas d’implication de la Cour de justice européenne.»
Le Temps, lui, a demandé l’avis de Jean Russotto, un avocat suisse spécialisé dans le droit communautaire, établi à Bruxelles depuis plus de 40 ans. Il salue la démarche: «Si la Suisse n’a pas encore de plan précis sur l’après-26 mai, des tiers qualifiés ont pleine justification de s’exprimer et d’avancer des idées précises et fouillées.»
Mais l’avocat doute qu’elle ait la moindre chance de séduire l’Union européenne: «Sur pratiquement tous les points, ces propositions contredisent frontalement des principes fondamentaux de l’UE.» Il rejoint en revanche l’ancien secrétaire d’État qui estime que la Suisse doit rapidement agir avec un plan offensif: «On n’aime pas l’admettre. Mais oui, le temps presse et travaille contre la Suisse.»
- Comment sauver les relations entre la Suisse et l’UE? (blick.ch/frLien externe)
- Après l’échec de l’accord-cadre, Michael Ambühl dévoile son plan B (Le Temps/abonnésLien externe)
- Jean Russotto: «Le plan Ambühl dit l’inverse de ce que veut l’UE» (Le Temps/abonnésLien externe)
- Point fort – La Suisse joue gros dans ses négociations avec l’UE (swissinfo.ch)
Des centaines de Suisses de l’étranger sont mécontents depuis des mois parce que leur État refuse de les vacciner. Une grogne relayée à Berne par un parlementaire.
«Je demande au Conseil fédéral si, dans les pays qui ont pris du retard dans leur propre programme de vaccination, il ne faudrait pas mettre en place un programme de vaccination dans les représentations de la Suisse?» C’est la demande qu’a formulée le parlementaire Laurent Wehrli à l’adresse du Conseil fédéral.
Ce membre du conseil d’administration de l’Organisation des Suisses de l’étranger a interpellé à deux reprises le gouvernement à ce sujet au cours du mois de juin. L’occasion pour le Conseil fédéral d’égrener les nombreuses raisons qui empêchent de réaliser un tel projet.
Imagine-t-on seulement les réactions qu’une telle option engendrerait dans les pays de villégiature des Suisses expatriés? Elle provoquerait fort probablement un scandale peu propice à la tranquillité des résidants suisses et des représentations helvétiques.
- Quatre non pour les Suisses de l’étranger prêts à se faire vacciner (swissinfo.ch)
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Jusqu’au milieu du XXe siècle, de nombreuses Suissesses perdaient leur nationalité lorsqu’elles épousaient un étranger. Avec parfois des conséquences fatales.
Une destinée que raconte l’historienne Silke Margherita Redolfi dans le Blog du Musée national suisse que swissinfo.ch reprend régulièrement.
En vertu de la «règle du mariage», qui restera en vigueur jusqu’en 1952, plus de 85’000 femmes se verront retirer leur passeport rouge pour avoir convolé avec un étranger, précise l’historienne.
Cette année-là, le Parlement introduit un droit d’option permettant aux femmes suisses de déclarer devant l’état civil vouloir rester Suissesses. Il faudra attendre le nouveau droit matrimonial de 1988 et la révision de la loi sur la nationalité suisse en 1992 pour que l’indépendance des femmes devant l’état civil soit enfin pleinement reconnue.
Cette déchéance de la nationalité suisse qui n’affectait pas les hommes épousant des étrangères eut des conséquences tragiques, en particulier avec l’extermination des Juifs d’Europe par les nazis. Silke Margherita Redolfi raconte le destin de Suissesses sans sésame à croix blanche, emportées dans les camps de la mort.
- Plus citoyennes suisses après le mariage (swissinfo.ch)
- «Femmes.Droits – Du siècle des Lumières à nos jours», une expositionLien externe du Musée national suisse
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Pour le premier film projeté sur la Piazza Grande, le Festival de Locarno a choisi une production Netflix. La plateforme qui secoue le monde du cinéma.
Le film en question a pour titre Beckett du réalisateur italien Ferdinando Cito Filomarino. Comme le relève Le Temps dans un éditorial, le directeur artistique – Giona A. Nazzaro – justifie son choix par la qualité d’un film réalisé par un cinéaste révélé à Locarno.
Un choix qui tombe à pic, selon Le Temps, puisque le parlement fédéral débat d’une «taxe Netflix» qui serait versée à la production audiovisuelle helvétique.
- Composer avec le streaming: le geste fort de Locarno (Le Temps/abonnésLien externe)
- #LocarnoCloseup: swissinfo.ch au plus petit des grands festivals de cinéma
- Le suivi de la 74e édition du Festival de Locarno par la RTSLien externe
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