Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices et lecteurs,
Vagues de chaleur torride aux États-Unis et au Canada, brusques inondations en Allemagne, en Belgique et en Chine, incendies de forêt incontrôlable en Sibérie, en Turquie et en Grèce. Tels sont les effets les plus marquants du réchauffement global du climat durant cet été.
Et ce n'est que le début, selon le rapport publié lundi par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), un groupe de scientifiques mandaté par les Nations Unies. Même si les pays commençaient à réduire fortement leurs émissions aujourd'hui, le réchauffement climatique global devrait encore augmenter d'environ 1,5 degré Celsius au cours des deux prochaines décennies. Sans réduction vigoureuse des gaz à effet de serre, la machine climatique pourrait s’emballer de manière irréversible.
Il n’est pas trop tard pour agir, soulignent les scientifiques. Mais c’est maintenant.
Bien à vous,
«Ce qui s’est passé cet été m’a choquée. Mais je ne suis pas surprise: ce qui était prévu par les modèles climatiques est en train de se produire», constate Sonia Seneviratne, et co-autrice du rapport du GIEC.
Intitulé «Changement climatique 2021, les éléments scientifiques», le rapport du GIEC constitue la plus grande mise à jour de l’état des connaissances scientifiques sur le climat depuis 2014. Ce document sera suivi d’ici 2022 par deux autres portant sur les moyens de s’adapter et de freiner le changement climatique.
Climatologue à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Sonia Seneviratne le dit tout net: «L’objectif de limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré (par rapport à l’ère préindustrielle) devient de plus en plus inaccessible. Nous devons agir immédiatement si nous voulons avoir une chance de dépasser ce seuil uniquement de manière marginale.»
«Sans mesures de protection du climat et si les émissions de gaz à effet de serre restent élevées, des événements extrêmement improbables aujourd’hui pourraient devenir possibles demain», souligne de son côté l’Office fédérale de météorologie et de climatologie MétéoSuisse. Des points de rupture, «à la suite desquels la circulation océanique et les régimes climatiques régionaux pourraient changer massivement et brusquement», comme, par exemple, l’arrêt du Gulf Stream qui montre déjà des signes d’instabilité.
- «C’est comme si nous n’avions rien fait pour le climat», dit Sonia Seneviratne à mon confrère Luigi Jorio (swissinfo.ch)
- Le réchauffement climatique s’accélère, alerte le GIEC dans un rapport choc (RTSLien externe)
- Le premier volet du rapport du GIEC (en anglaisLien externe)
Plus
Inquiète, Sonia Seneviratne souligne les solutions à portée de mains. Mon confrère Luigi Jorio tire le portrait de cette scientifique suisse de haut vol.Pour le rapport publié ce lundi, Sonia Seneviratne a coordonné le chapitre sur les événements extrêmes. Il s’agit d’une activité non rémunérée qui a occasionné de nombreuses nuits blanches pour cette professeure à l’Institut des sciences atmosphériques et climatiques de l’EPFZ.
Loin de céder à la panique, la climatologue de l’EPFZ recommande: «Nous devons arrêter de consommer des combustibles fossiles. Les alternatives existent, même si beaucoup de gens ont peur du changement. Nous n’avons pas besoin de changer profondément notre mode de vie. Nous pouvons mener une vie tout aussi confortable avec peu d’émissions.»
D’autant qu’avec un réchauffement global à 1,5 degré Celsius, il faut s’attendre, en Suisse, à des étés plus secs, à des précipitations plus intenses et à une nouvelle élévation de la limite du zéro degré avec des conséquences, entre autres, sur la couverture neigeuse en hiver, rappelle Météo Suisse.
Sonia Seneviratne estime que la Suisse devrait créer une task force spéciale sur le climat, comme cela a été fait pour lutter contre la pandémie de Covid-19: «Lorsque je parle à des hommes politiques, j’ai l’impression qu’ils n’ont pas lu» les rapports qu’elle et ses collègues du monde entier rédigent depuis des années.
- Le portrait de Sonia Seneviratne par Luigi Jorio (swissinfo.ch)
-
Le nouveau rapport du GIEC : principales déclarations et regard sur la Suisse (le blog de Météo suisseLien externe)
-
Point fort – La fonte des glaciers (swissinfo.ch)
Plus
Et voici un bol d’air avec le Festival international du film alpin des Diablerets (FIFAD) qui se tient jusqu’au 14 août prochain.
Pour sa 52e édition dans la station des Alpes vaudoises, le festival présente une cinquantaine de films réalisés dans une dizaines de pays. Des films très divers, car les montagnes «ne sauraient se limiter à la pratique de l’escalade ou du ski», ont expliqué les organisateurs à nos collègues de la RTS.
La programmation joue à la fois sur le frisson, l’émotion, la poésie et la découverte. Avec la volonté d’établir des ponts entre la ville et la montagne, rapporte la RTS.
Une nouvelle plateforme numérique de vidéo à la demande (VOD) permet de découvrir en ligne la quasi-intégralité de la programmation, dont une partie en accès libre.
- La montagne se dévoile sur grand écran au Festival des Diablerets (RTSLien externe)
- Festival international du film alpin des Diablerets (FIFADLien externe)
- Les films sont visibles en ligneLien externe, certains en libre accèsLien externe
-
L’histoire de l’alpinisme en Suisse (Dictionnaire historique de la SuisseLien externe)
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative