Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses d’ici et de partout,
Encore une provocation de l’UDC. La semaine dernière, le parti de la droite conservatrice transformait l’essai marqué par son président dans son discours du 1er août, et présentait ses «revendications de grande envergure» pour combattre «l'arrogance de la gauche, la mauvaise gestion et le gaspillage inadmissible de l'argent des contribuables» par les villes roses-vertes. Avec des propositions aussi réalistes que d’annuler les fusions de communes dans les agglomérations et «mettre au concours» le statut de chef-lieu cantonal, en l’attribuant dans chaque canton à la commune la plus compétitive…
Et dimanche, c’est le ci-devant président du parti devenu conseiller fédéral Ueli Maurer, qui apparaît sur les réseaux sociaux vêtu du pull des «sonneurs de liberté» en lutte contre les mesures Covid – promulguées par le gouvernement dont il fait partie.
Nous ne sommes pourtant pas la France, mais ne sentirait-on pas comme un petit air de pré-campagne électorale?
Excellente lecture,
C’est la photo qui fait polémique. Ueli Maurer, ministre UDC des Finances, vêtu d’un pull frappé au logo des opposants aux mesures Covid. Il est vrai que son parti de droite conservatrice soutient cette opposition, mais dans le système de gouvernement collégial de la Suisse, un conseiller fédéral n’est pas censé afficher une position autre que celle du collège.
C’était dimanche, lors d’une manifestation UDC dans la campagne zurichoise. Ueli Maurer a été photographié arborant l’habit des «Freiheitstrychler», soit des «sonneurs de liberté». Ces derniers ont participé aux différentes manifestations contre les mesures sanitaires, parfois non-autorisées, en défilant avec des drapeaux suisses et d’imposantes cloches de vache.
Entre indignation et soutien, les réactions ont aussitôt fusé sur les réseaux sociaux, émanant du monde politique, de scientifiques et de simples citoyennes et citoyens. L’UDC avait bien appelé au refus de la loi Covid lors des dernières votations, mais les membres du Conseil fédéral doivent en principe se tenir au-dessus de la mêlée. Les ruptures de collégialité sont toutefois devenues monnaie courante, et il s’en produit dans tous les camps.
- Ueli Maurer s’affiche avec le pull des opposants aux mesures CovidLien externe – Le Temps (abonnés)
- Ueli Maurer et son pull: LE sujet de discussion sous la Coupole fédéraleLien externe – le 19h30 de la RTS
- Un UDC ne peut pas soutenir le certificat Covid, c’est «incompatible»Lien externe – Manfred Bühler, nouveau président de l’UDC cantonale bernoise – La Matinale de la RTS
- L’UDC propose des mesures contre «la politique nuisible des villes de gauche»Lien externe – RTS Info – 9 septembre 2021
- L’UDC combat la politique nuisible et pique-assiette des villes écolo-socialistesLien externe – communiqué du parti du 9 septembre 2021
Pour faire progresser la vaccination en Suisse, il faut cibler les jeunes. C’est ce que fait la nouvelle campagne de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le réservoir est important, puisque seuls 40,6% des 12-19 ans ont reçu une dose de vaccin et 27% les deux doses. Ces chiffres montent à respectivement 56% et 46% pour les 20-29 ans.
Avec des slogans comme «c’est moins douloureux que des épines de cactus dans les fesses», les trois vidéos de «fails» (échecs) ont pour but de montrer aux jeunes qu’ils doivent aussi oser se faire vacciner, a indiqué l’OFSP. Les clips, qui mettent en scène des jeunes protagonistes effectuant diverses actions qui tournent mal, mettent l’accent sur l’autodérision.
La vaccination avait déjà redémarré avec l’annonce de l’extension du certificat Covid. L’OFSP compte la booster encore davantage. Le coût de la campagne s’élève à 230’000 francs, dont 70% sont consacrés aux frais de diffusion sur les réseaux sociaux. La campagne sera également diffusée dans l’espace public par les canaux traditionnels à partir du 5 octobre.
- La nouvelle campagne de l’OFSP pour la vaccination des jeunesLien externe – le 12h30 de RTS La Première
- Un exemple de vidéoLien externe de la campagne
- Coronavirus: la situation en Suisse – actualisé régulièrement
Plus
Il y a eu Expo.02, 26 ans, plus tard, il y aura Nexpo. Et ce sera très différent. Répartie sur tout le pays, la prochaine exposition nationale offrira, selon ses jeunes directeurs artistiques une série de «voyages d’exploration», en quête des «repères de la Suisse de demain, existants et nouveaux».
Le rôle des villes est au cœur du concept de cette expo 2028. Les autorités des plus grandes cités du pays, Bâle, Berne, Bienne, Genève, Lausanne, Lugano, Lucerne, St-Gall, Winterthour et Zurich ont imaginé le futur événement lors d’une réunion informelle en 2016. Depuis, des villes plus petites comme Coire, Neuchâtel et Aarau ont fait part de leur intérêt à se joindre au projet.
Expo.02 avait été très critiquée, notamment parce que son concept des années 1990 ne collait déjà plus au début du nouveau millénaire. Nexpo se veut au contraire évolutive et la définition des événements s’inspirera d’enquêtes auprès de la population, afin de cerner au mieux ses attentes.
- L’article de mon collègue Eduardo Simantob
- Expos: de la vitrine industrielle à l’expérience globale – par mon collègue Christian Raablaub, avec galerie photos – avril 2014
- Le site du projet NexpoLien externe
La Suisse démocratie modèle? Oui, sauf si l’on parle de son financement. Et quand on enquête sur le sujet, ce que l’on trouve casse un peu l’image. C’est l’avant-dernière «perle» sortie de nos archives sur la démocratie directe, que nous vous avons proposé depuis le début de l’été.
Un magazine révélait en 2015 que les grandes entreprises suisses soutiennent les partis politiques à coups de millions. Certaines, comme le groupe alimentaire Nestlé ou la banque UBS, lient leurs dons à des conditions, soit concrètement à la défense d’une orientation libérale de la politique économique. Mais d’autres, comme la banque Credit Suisse, dispensent leur soutien en fonction de la force du parti.
La loi suisse est très lacunaire sur le financement des forces politiques. C’est ce qui vaut systématiquement au pays de se voir épinglé dans les classements internationaux. La seule restriction s’applique aux autorités, qui n’ont pas le droit de mener ou de soutenir des campagnes politiques avec des fonds publics.
- L’article de mon collègue Sandro Lüscher – mars 2018
- La Suisse continue de se distinguer par l’opacité du financement de sa vie politique – Marie Vuilleumier – septembre 2020
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