Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses, d’ici et du monde,
Dans les pays riches comme le nôtre, à l’heure de voter les budgets de l’aide au développement, on entend toujours les mêmes refrains, entre ceux pour qui on n’en fait pas assez et ceux pour qui on en fait trop. Et si tout ce débat reposait sur des bases tronquées? Et si, en réalité, les pays du Sud payaient davantage à ceux du Nord que l’inverse? Ma collègue Pauline Turuban s’est posé la question. Et ce qu’elle a découvert bouscule pas mal d’idées reçues.
Excellente lecture,
Depuis l’an 2000, l’aide publique au développement des pays du Nord à ceux du Sud ne cesse d’augmenter. Elle s’élève à 120 milliards de dollars par an en moyenne.Mais, surprise: les pays en développement versent aussi des sommes considérables aux pays développés. Le montant est même nettement plus élevé, mais impossible à chiffrer avec précision, car il y entre de nombreux flux financiers illégaux.
Au premier rang des sommes que les pays pauvres et émergents paient aux pays riches figurent les intérêts de la dette. Ils peuvent engloutir plus de la moitié des revenus d’un pays d’Afrique, contre 3 à 4% dans la plupart des pays d’Europe occidentale et 0,4% en Suisse.
Il y a aussi le déficit de la balance commerciale dans les pays qui importent davantage qu’ils n’exportent. Quant aux flux illicites, il s’agit de transactions criminelles, de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, mais surtout de commerce licite qui n’est pas facturé correctement.
En clair: certaines multinationales arrivent, par des astuces de facturation, à sous-déclarer des bénéfices aux autorités fiscales des pays émergents où elles les ont réalisés, pour les déclarer à la place dans des pays à la fiscalité plus avantageuse, comme la Suisse.
- L’article de ma collègue Pauline Turuban
- Les multinationales suisses, des poids lourds mondiaux actifs dans des secteurs à risque – Pauline Turuban – novembre 2020
Plus
Alors que l’effervescence médiatique autour de l’Afghanistan retombe lentement, une équipe de la RTS a tourné un reportage édifiant à Kaboul et dans la vallée du Panchir. On y voit des talibans affables tant qu’on ne les contrarie pas, confrontés à l’exercice quotidien du pouvoir et à leurs propres contradictions.
Un juge sans autre formation que l’école coranique, incapable de situer l’Afghanistan sur une mappemonde, ou un autre qui trouve «normal» de siéger avec sa Kalachnikov à portée de main: c’est sur ce type de magistrats que la population afghane doit désormais compter pour obtenir justice. Un mari accusé de battre sa femme s’en sort plutôt bien – un simple avertissement. Les femmes, par contre, ont bien du mal à simplement accéder à la salle d’audience.
Les images des deux reporters suisses montrent des talibans qui font tout pour se montrer aimables, mais dont le naturel revient souvent au galop, par exemple lorsqu’il est question de tendre le micro à des femmes. Des femmes qui, comme le dit tout de go l’un d’entre eux, «ont un rôle considérable à jouer dans la société, car le ménage et l’éducation des enfants sont des tâches très importantes»…
- Le reportageLien externe de Karim Amin et Sébastien Faure, pour l’émission Mise au Point (RTS)
- L’Afghanistan est aux portes d’une pauvreté généralisée – tribune libre d’Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement – swissinfo – septembre 2021
Réglementer le monde des cryptomonnaies pour le débarrasser de son image de «Far West» de la finance: c’est la tâche à laquelle s’attelle la Suisse, place financière d’envergure mondiale, qui se rêve désormais en crypto-nation.
Les premières entreprises helvétiques de cryptomonnaies sont nées dès 2013, mais l’industrie ne s’est vraiment développée qu’avec l’explosion du prix du bitcoin, quatre ans plus tard. La Suisse dispose déjà de fondations à but non lucratif, destinées à abriter les centaines de millions de dollars financés par des projets de blockchain – ces systèmes numériques qui stockent et transmettent les cryptomonnaies.
Désormais, le pays ambitionne de faire le pont entre le monde mystérieux de la blockchain et les entreprises conventionnelles. Parti de son bastion d’origine dans le canton de Zoug, en Suisse centrale, le secteur compte désormais près d’un millier d’entreprises, qui emploient 5000 personnes à travers le pays. Pour comparaison, le secteur financier traditionnel emploie 220’000 personnes en Suisse.
- L’article de mon collègue Matthew Allen
- Point fortLien externe – Petites entreprises et grandes innovations: les start-up suisses
Pierre Maudet au tribunal et sur les planches. Alors que son procès en appel s’est ouvert aujourd’hui, l’ancien magistrat genevois apparaîtra en «guest star» dans une revue satirique. Les organisateurs de «Fribug», qui sera jouée 28 fois en fin d’année à Fribourg – et une fois à Genève – affirment que leur nouvelle recrue «manie très bien l’autodérision».
Avant d’affronter le public, Pierre Maudet devra d’abord convaincre les juges de la Chambre pénale d’appel et de révision de Genève. En première instance, le Tribunal de police lui avait infligé 300 jours-amende avec sursis, estimant que l’ancien ministre cantonal s’était accommodé du risque de se faire influencer dans l’exercice de ses fonctions en acceptant un séjour à Abu Dhabi, d’une valeur estimée de 50’000 francs.
Dès fin novembre, l’ancien élu PLR (droite) se mêlera aux comédiens Thierry Meury, Sandrine Viglino, Agathe Fellay ou Michel Sapin. C’est l’équipe de la revue qui l’a contacté, et il a rapidement accepté. Fribug a déjà accueilli plusieurs personnalités politiques de différents cantons: le Neuchâtelois Claude Frey, le Genevois Charles Poncet et la Vaudoise Jacqueline de Quattro, tous PLR. «Peut-être pour compenser le fait que les auteurs du spectacle sont plutôt des gens de gauche», s’amuse le producteur Jean-Luc Nordmann.
Ouverture du procès en appel de Pierre MaudetLien externe – RTS Info
Les juges empoignent l’affaire Maudet sans prendre de gantsLien externe – récit d’audience – Le Temps (abonnement)
Pierre Maudet montera sur les planchesLien externe – Le Temps – juin 2021 (abonnement)
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative