Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
C’est Katy à Berne, où les autorités observent avec inquiétude la hausse des cas de coronavirus. Les prochains jours pourraient être décisifs.
Pendant ce temps, l’industrie pharmaceutique suisse échoue dans la recherche d’un traitement contre la Covid-19. Et la volonté de Migros de commencer à vendre de l’alcool n’en finit pas de créer des remous.
Bonne lecture,
Aux États-Unis, Syngenta est attaqué par une partie du secteur agricole exposée à son herbicide Paraquat. Des accusations qui pourraient coûter cher à la multinationale basée en Suisse. Mon collègue Anand Chandrasekhar a enquêté.
«J’ai utilisé le Paraquat et pulvérisé moi-même ce produit au sein d’une grande exploitation dans les années 1990», explique Doug Holliday. Un produit dont il ne connaissait pas les dangers: les personnes qui l’utilisent courraient deux fois et demi plus de risques de développer un Parkinson que le reste de la population, selon une étude.
En mai, l’agriculteur a intenté une action collective – rejoint par une centaine au moins de ses collègues – contre Syngenta. La firme est accusée de ne pas avoir averti le monde agricole des dangers connus et des risques liés à l’utilisation du Paraquat. Un herbicide qui est, par ailleurs, déjà interdit dans 72 pays, dont la Suisse et la Chine.
Si la multinationale réfute les accusations, elle a déjà conclu un accord avec une partie des plaignantes et des plaignants. Le groupe indique avoir versé 187,5 millions de dollars dans un fond de règlement en juillet. Il répète toutefois qu’il juge sans fondement l’ensemble des plaintes et que l’accord de règlement existe «dans le seul but de mettre un terme à ces plaintes».
- Lire l’enquête d’Anand Chandrasekhar
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Les multinationales de la pharma en Suisse ont, elles, enregistré de nouvelles déconvenues dans le domaine de la lutte contre le coronavirus. Alors que les entreprises pharmaceutiques américaines Merck et Pfizer ont mis au point des traitements contre le coronavirus, leurs concurrents suisses n’ont aucune nouveauté.
Roche a dû renoncer à son traitement contre une forme de Covid-19, qui n’a pas passé la phase 2 des essais cliniques. Le géant pharmaceutique a annoncé mercredi qu’il mettait fin à la collaboration avec son partenaire américain Atea Pharmaceuticals, avec lequel il s’était associé pour ce projet.
Autre échec: celui de Novartis qui s’était associé avec Molecular Partners à Zurich pour mettre au point un traitement. Le comité de surveillance et de suivi (DSMB) de l’étude clinique de phase 3 du traitement ensovibep a recommandé d’arrêter le recrutement de malades de la Covid-19.
La troisième déconvenue concerne la société genevoise Relief Therapeutics. Elle pensait détenir une molécule efficace contre la détresse respiratoire provoquée par le coronavirus. Toutefois elle a rompu avec son partenaire, l’américain Nrx, avec qui elle est désormais en procès.
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Sur le front du coronavirus en Suisse, «les prochains jours seront décisifs», a indiqué Lukas Engelberger, le président de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé. Il s’est exprimé à l’issue d’une réunion avec le ministre de la Santé Alain Berset.
«Nous verrons dans les prochains jours et semaines si le taux de vaccination et les différentes mesures suffisent à éviter une surcharge du système de santé. Chaque canton doit prendre la responsabilité d’augmenter la protection», a précisé Lukas Engelberger.
Le ministre de la Santé Alain Berset a estimé jeudi que des mesures supplémentaires pour faire face à la Covid-19 ne sont pas nécessaires actuellement. Cela «dépendra de notre comportement à tous» et de l’évolution de la situation dans le système de santé. Des mesures ponctuelles dans certains cantons pourraient être envisagées.
En parallèle, on en apprend toujours davantage sur les effets à long terme de la maladie. Une étude réalisée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) montre qu’environ 39% des malades de la Covid souffrent encore de différents symptômes sept à neuf mois après la phase aiguë. Grosse fatigue, perte du goût et de l’odorat, essoufflement et maux de tête font partie de ces maux persistants.
- Notre suivi de l’évolution de la pandémie
- Les informationsLien externe de l’Office fédéral de la santé publique
Migros et l’alcool, une saga à rebondissements. Depuis quelques semaines, le plus grand détaillant de Suisse fait parler de lui, en envisageant de commencer à vendre de l’alcool.
La décision des délégués et déléguées du groupe Migros de vendre de l’alcool dans ses supermarchés a choqué. Les milieux de la prévention des addictions ont parlé de «trahison» de l’ADN de l’entreprise. D’autres estiment que ce changement va nuire à la réputation du «géant orange».
«Si nous avions proposé du vin lors de la création de la Migros, le prix aurait été de 58 centimes le litre. C’était un véritable danger!», expliquait le fondateur de l’entreprise, Gottlieb Duttweiler, dans les années 1950. Des années plus tard, il avait pourtant lui-même proposé de vendre du vin local pour encourager la consommation. Proposition rejetée fermement par l’assemblée des délégués.
Si la question est toujours délicate, Migros vend en réalité de l’alcool depuis des années à travers d’autres canaux, notamment dans ses filiales Denner et Migrolino. En 1997, la reprise de l’enseigne de luxe Globus par la Migros avait déjà donné lieu à un vif débat sur la vente d’alcool.
- Lire l’article de mon collègue Thomas Stephens
- En 1970, le premier centre commercial de Suisse ouvrait ses portes – l’article de David Eugster
- Le prix du panier d’achats en Suisse ou en France, notre sujet d’archive
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