La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse
Ignazio Cassis prêtant serment

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Système de présidence tournante oblige, une nouvelle tête représentera la Confédération à l’étranger en 2022: il s’agit du ministre des Affaires étrangères tessinois Ignazio Cassis, modestement élu ce matin.

Une autre élection aux portes de la Suisse nous intéresse également aujourd’hui, tout comme les sempiternels chiffres du Covid et un sarcophage futuriste porteur d’une promesse assez particulière: faciliter le suicide assisté.

Excellente lecture,

Ignazio Cassis prêtant serment
Le ministre des Affaires étrangères tessinois Ignazio Cassis a été modestement élu président de la Confédération pour 2022. Keystone / Peter Klaunzer

La Confédération helvétique a son nouveau président pour 2022. Le ministre des Affaires étrangères tessinois Ignazio Cassis a été élu – sans surprise – ce mercredi matin par l’Assemblée fédérale. Il succède à Guy Parmelin.

Ignazio Cassis devra représenter la Confédération à l’étranger. Il lui reviendra notamment la tâche délicate de renouer les relations avec l’Union européenne après l’abandon unilatéral de l’accord-cadre par Berne. En Suisse, la crise du coronavirus devrait occuper une large part de son mandat.

L’élection à la tête de la Confédération est avant tout une formalité – jamais ministre ne s’est vu refuser la présidence. Elle constitue néanmoins une sorte de baromètre de l’action des conseillères et conseillers fédéraux. Elu par 156 voix sur 197 bulletins valables, Ignazio Cassis réalise de ce point de vue un score plutôt médiocre.

Le libéral-radical (droite) est le mal-aimé de la politique fédérale. C’est sans doute parce qu’il est «le plus mal connu et en paie le prix», avec des communiquants qui «semblent aux abonnés absents», écrit le site heidi.news. Le dossier européen est aussi une épine majeure dans son pied. Reste à savoir si Ignazio Cassis saura profiter de ce mandat pour redorer son image.

Olaf Scholz et Angela Merkel
Beaucoup d’analystes pensent que le nouveau chancelier Olaf Scholz avancera dans la droite ligne d’Angela Merkel. Keystone / Clemens Bilan

L’autre grande actualité politique du jour n’est certes pas suisse, mais voisine, et elle est scrutée de près ici: l’élection du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz – et son impact sur la Suisse – occupe la presse ce mercredi.

Sur le plan économique, la transition au sommet de l’Etat allemand devrait profiter aux exportations helvétiques. C’est en tout cas l’avis défendu dans le Temps par Ralf Jürgen Bopp, directeur de la Chambre de commerce Allemagne-Suisse. «J’ai l’impression qu’[Olaf Scholz] agira plus rapidement et de façon plus agile pour faire face aux défis», déclare-t-il.

Ralf Jürgen Bopp s’attend, par exemple, à ce que les procédures en matière d’études et d’autorisations de projets d’infrastructures soient accélérées. Rappelons que l’Allemagne est le plus grand partenaire commercial de la Suisse.

Sur le plan des relations bilatérales, Olaf Scholz peut apporter «de la stabilité et une continuité» avec les années Merkel, estime pour sa part la parlementaire socialiste Eva Herzog. Membre de la délégation du Parlement pour les relations avec le Bundestag, elle pense en fait que cette élection ne changera pas grand-chose. «Ce qui est positif, car les relations sont bonnes.»

  • L’interview d’Eva Herzog dans la Matinale de la RTSLien externe
  • Les exportateurs suisses se réjouissent de la transition au sommet de l’Etat allemand – l’article du TempsLien externe et ces cinq graphiquesLien externe pour apprécier les relations germano-suisses (abonnés)
  • «Angela Merkel était une bonne amie de la Suisse» – l’opinion de l’ancien président et ministre suisse de l’économie Johann Schneider-Ammann
écran montrant l occupation des soins intensifs en Suisse
Le taux d’occupation des soins intensifs est de près de 82% en moyenne en Suisse, et grimpe à 97% en Suisse francophone. Keystone / Anthony Anex

Un nouveau record du nombre de contaminations au Covid a été battu. L’Office fédéral de la santé publique a fait état ce mercredi de près de 12’600 nouveaux cas en 24 heures, un nombre jamais atteint depuis le début de la pandémie.

Ce chiffre élevé peut en partie s’expliquer par le fait que l’on teste davantage aujourd’hui. Trente-quatre décès et 113 hospitalisations supplémentaires ont par ailleurs été rapportés.

Le nouveau variant Omicron correspond à moins de 4% des cas (minoritaires) qui ont fait l’objet d’un séquençage au cours de la semaine écoulée. Les malades du Covid-19 occupent actuellement un peu plus de 30% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d’occupation est de 81,7%. Mais dans les cantons francophones de Vaud, de Genève et du Valais, ce taux grimpe à 97%.

Sur ce sujet, le personnel soignant de deux unités de soins intensifs en Suisse alémanique a décidé de pousser un coup de gueule aujourd’hui dans le Tages-Anzeiger. Les personnes non-vaccinées font preuve d’un manque de solidarité qui plonge le système de santé dans un dilemme insoluble, témoignent quatre spécialistes dans le journal zurichois.

Les personnes non-vaccinées seraient souvent très exigeantes en réanimation, et réclameraient par exemple de recevoir telle ou telle thérapie plutôt qu’une autre. Ces soignants et soignantes se plaignent aussi d’avoir déjà entendu des phrases du type: «vous avez trop de travail? Bien fait pour vous, vous n’aviez qu’à pas supprimer autant de lits».

Un sarco
Certains reproche à Sarco son aspect futuriste, qui «glorifierait» le suicide assisté. Exit International

Une machine en forme de sarcophage censée faciliter le suicide assisté – c’est l’invention d’un médecin australien, Philip Nitschke. Il a expliqué son concept baptisé Sarco, qu’il espère commercialiser en Suisse dès l’année prochaine, dans une interview à SWI swissinfo.ch.

La capsule,  de forme semblable à un cercueil, serait activée de l’intérieur par la personne qui a l’intention de mourir. Elle vise à provoquer le décès par hypoxie (manque d’apport en oxygène) et hypocapnie (diminution de la quantité de dioxyde de carbone présente dans le sang), à travers un mécanisme déployant de l’azote dans la capsule. Mais «il n’y a pas de panique, pas de sensation d’étouffement», assure Philip Nitschke.

Selon son organisation, la capsule pourrait être utilisée en Suisse. «Nous avons demandé l’avis de hauts responsables sur la légalité de l’utilisation de Sarco en Suisse. […] Il n’y a aucun problème juridique», selon le médecin.

Reste que la méthode est controversée, tant sur le fond que sur la forme. Cette volonté de faciliter le processus de fin de vie, et de supprimer tout type d’examen psychiatrique, suscite de nombreuses interrogations, rappelle Le Temps. Quant à l’esthétique futuriste du Sarco, elle est perçue par certains comme une manière de «glorifier» l’assistance au suicide.

  • L’assistance au suicide en quelques clics et sans intermédiaires – l’interview de Philip Nitschke par SWI
  • Vers l’utilisation de «capsules» pour le suicide assisté? L’article du TempsLien externe (abonnés)
  • Une cabine de suicide assisté bientôt disponible en Suisse? L’article du matin.chLien externe

Plus

Discussion
Modéré par: Kaoru Uda

Pour ou contre le suicide assisté?

La Suisse a légalisé le suicide assisté dans les années 1940 déjà. Plus de 1000 personnes gravement malades ou handicapées y ont recours chaque année.

179 J'aime
359 Commentaires
Voir la discussion


Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision