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Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

La Suisse est pleine de contradictions. Si elle est à la traîne dans plusieurs domaines sociétaux – pensons à la politique familiale ou à l’adoption seulement très récente du mariage pour toutes et tous – elle est parfois à l’extrême inverse et se révèle pionnière dans des domaines où on ne l’attend pas forcément. La sélection du jour en est une petite illustration.

Bonne lecture,

carte d identité suisse
© Keystone / Christian Beutler

Depuis le 1er janvier, il suffit de se rendre à l’état civil et de payer 75 francs pour changer légalement de sexe. La modification de loi qui a permis ce changement place la Suisse à l’avant-garde européenne en matière d’autodétermination de genre.

La Suisse est désormais l’un des rares pays qui autorise une personne à changer légalement de sexe sans hormonothérapie, diagnostic médical ou démarches administratives complexes. Par le biais d’une simple déclaration à l’état civil, tout individu âgé de plus de 16 ans et qui n’est pas sous tutelle légale pourra changer de prénom et de sexe. Jusqu’à présent, ceux-ci ne pouvaient être changés qu’au prix d’une procédure administrative ou judiciaire. 

Le changement de sexe à l’état civil n’aura aucun effet sur un éventuel mariage ou partenariat enregistré: ils ne seront pas dissous. Les liens de filiation ne seront pas non plus modifiés. Concernant l’enfant d’une personne ayant changé de sexe, celle-ci apparaîtra dans les documents officiels avec le sexe inscrit à sa naissance.

Dans la même veine, la ville de Zurich étudie un changement de réglementation qui permettrait d’installer des toilettes non genrées dans les écoles à partir de 2023. Si la proposition est acceptée par le conseil municipal (législatif), la ville ferait office de pionnière en Suisse. D’autres initiatives similaires sont à l’étude ailleurs en Suisse.

Une souris de laboratoire sur une main gantée
Keystone / Leandre Duggan

Le 13 février, le peuple suisse votera sur une initiative fédérale qui veut interdire l’expérimentation animale et humaine. Reconnue pour son expertise en droit animalier, la juriste Charlotte Blattner a décortiqué l’initiative et sa potentielle mise en pratique en Suisse. De son avis, le texte ne servirait pas entièrement les animaux.

La Suisse se targue de posséder l’une des législations parmi les plus avancées au monde en matière de protection animale. Malgré cela, la relation entre l’être humain et l’animal est en passe d’être renégociée en Suisse avec trois initiatives qui relancent le débat.

La loi sur la protection des animaux veut que les expériences soient d’abord validées par l’autorité compétente, qui doit alors faire une pesée entre les intérêts pour la société et ceux des bêtes. «Instaurer une telle pesée implique que le législateur considère les intérêts des humains et des animaux comme d’une importance égale», dit Charlotte Blattner. Or dans la pratique, c’est rarement le cas. 

Si l’initiative est acceptée le 13 février, cette notion de pesée d’intérêts deviendra alors caduque, les essais étant voués à être interdits sans condition. Mais la juriste pense qu’il faut malgré tout continuer à mener des recherches. Celles-ci devraient en revanche être non invasives et respectueuses, et faites non sur, mais avec les humains et animaux. 

Un soldat de l armée suisse au téléphone en 1940
Keystone / Albert Jansen

Threema tu utiliseras; WhatsApp, Telegram et Signal tu banniras. Ainsi peut-on résumer le nouveau commandement qui régira les communications dans l’armée suisse.

Depuis décembre, les membres de l’armée suisse doivent utiliser l’application de messagerie suisse Threema pour «échanger des informations entre eux et diffuser des instructions», selon un document de l’état-major que le Tages Anzeiger s’est procuré.

Le porte-parole de l’armée Daniel Reist a déclaré au quotidien alémanique: «L’entreprise a son siège en Suisse, elle n’est pas soumise au Cloud Act contrairement aux entreprises américaines». Cette loi permet en effet aux autorités américaines d’accéder aux données des entreprises technologiques américaines, même si les serveurs sur lesquels sont stockées les données se trouvent à l’étranger.

Aucune sanction n’est prévue pour les militaires qui ne respecteraient pas la consigne. L’armée croit savoir que la messagerie Threema est de toute façon déjà fréquemment utilisée par ses membres.

Tour BRI, Bâle
Keystone / Martin Ruetschi

A Bâle, il existe un club très privé qui voit se réunir les gouverneurs des banques centrales les plus influentes du monde tous les deux mois. Alors, organisation super secrète ou centre de conférence qui accueille des réunions informelles?

BRI, pour Banque des règlements internationaux, c’est son nom. Ce club privé de banquiers centraux a été créé en 1930 et affirme promouvoir «la stabilité monétaire et financière mondiale par la coopération internationale». Pour le journaliste Adam Lebor, l’institution est opaque: «Elle en appelle à la bonne gouvernance, mais ses propres affaires sont cachées derrière un tas d’immunités».

Selon Stefan Gerlach, ancien membre du personnel de la BRI, il s’agit plutôt d’un centre de conférence dans lequel les banquiers centraux et les régulateurs se réunissent pour se mettre d’accord sur les politiques de stabilité financière, puis rentrent chez eux pour persuader leurs gouvernements nationaux de les appliquer.

La BRI gère en outre les actifs des banques centrales, ce qui lui vaut le titre officieux de «banque des banques centrales». Elle s’est également forgé une formidable réputation pour ses recherches approfondies sur le monde de la finance et met en place une série de hubs d’innovation dans le monde entier pour se tenir au courant des dernières innovations financières, notamment les cryptomonnaies et la finance verte.

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Modéré par: Matthew Allen

Quelle contribution les banques peuvent-elles apporter aux objectifs en matière de changement climatique?

Pensez-vous que le secteur financier dispose de l’expertise et des motivations nécessaires pour orienter ses investissements vers des causes durables?

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SWI

Les médias suisses doivent-ils être davantage soutenus? Avant la votation sur le sujet, SWI swissinfo.ch organise un débat avec la sénatrice verte Lisa Mazzone (pour) et le sénateur libéral-radical Philippe Bauer (contre), le 11 janvier à 17h30 (heure suisse).

Pour participer, pas besoin de vous inscrire. Il suffit d’aller en temps et en heure sur www.swissinfo.ch , le débat y sera diffusé en direct.

SWI Arena est la nouvelle émission de débat de SWI swissinfo.ch, consacrée aux votations fédérales et destinée aux Suisses de l’étranger. Deux invité-e-s échangent leurs arguments sur un objet soumis au peuple. Le débat est diffusé en direct sur swissinfo.ch. En tant que spectatrice ou spectateur, vous avez la possibilité de poser vos questions en direct grâce à notre chat spécial.

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