Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les démocraties libérales s’avèrent bien fragiles en ce début d’année, à commencer par les États-Unis, un an après l’assaut du Capitole. Certains des maux qui minent la démocratie américaine affectent aussi certains pays européens, y compris la France à quelques mois de l’élection présidentielle. Comme l’a montré la virulente campagne sur la loi covid en novembre dernier, la Suisse n’échappe pas aux forces qui contestent les institutions démocratiques.
Les régimes autoritaires se réjouissent de voir que ces donneurs de leçons occidentaux sont à la peine. Mais comme le rappellent les émeutes en cours au Kazakhstan, ces régimes ne peuvent guère se présenter comme une alternative durable aux démocraties. L’aspiration des peuples aux libertés démocratiques reste vive.
Bonne lecture,
C’est un président Biden inquiet qui s’est exprimé un an après l’assaut du Capitole par les fidèles de son prédécesseur.
Divulgué à l’avance par la Maison Blanche, un extrait du discours qu’a prononcé Joe Biden ce 6 janvier devant le Capitole donne le ton. «Allons-nous être une nation qui accepte la violence politique comme norme? Allons-nous être une nation où nous permettrons à des responsables électoraux partisans de renverser la volonté légalement exprimée du peuple? Allons-nous être une nation qui ne vit pas à la lumière de la vérité, mais à l’ombre du mensonge? Nous ne pouvons pas nous permettre d’être ce genre de nation.»
L’inquiétude du président des États-Unis se retrouve dans les analyses de nombreux politologues et journalistes consacrées à ce triste anniversaire, en Suisse, comme ailleurs. Loin d’être affaibli, Donald Trump persévère à parler d’une élection volée en novembre 2020. Un mythe qui avait poussé ses partisans à envahir le Capitole, siège du pouvoir législatif, pour empêcher la validation finale de l’élection de Joe Biden.
L’alternance démocratique entre Républicains et Démocrates ne va donc plus de soi. Et c’est le système électoral que vise un parti républicain sous la coupe de Donald Trump, comme le signale Joe Biden. Selon le politologue Yascha Mounk, c’est le danger majeur. «Le risque que des partisans politiques puissent s’occuper du décompte des voix et refuser de certifier les résultats s’ils ne vont pas dans leur sens est de loin le plus grand danger pour l’intégrité des élections de 2024», écrit-il dans un tweet. Des figures qui espèrent se faire élire lors des élections de mi-mandat en novembre prochain.
«Le titre de ‘démocratie active la plus ancienne au monde’ n’appartient plus aux États-Unis – cet honneur revient à la Suisse», estime Barbara Walter, professeure à l’université de Californie, interrogée par le quotidien français Libération. Et Libé de citer le dernier rapport du think tank Idea de Stockholm, «observateur international reconnu des régimes politiques, qui a rangé les États-Unis parmi l’Ethiopie, le Bélarus, l’Inde ou la Russie dans la catégorie des pays où la démocratie et les libertés régressent.»
- Un an après l’assaut du Capitole, la démocratie américaine au bord du gouffre (Libération/abonnésLien externe)
- Biden to Warn Democracy Is at Risk, a Year After the Capitol Riot (New York TimesLien externe)
- Le discours du président Biden (whitehouse.govLien externe)
- Il y a un an, des partisans de Donald Trump semaient le chaos au Capitole (RTSLien externe)
- Les cicatrices du Capitole, un an après (Le Temps/abonnésLien externe)
- Le tweet de Yascha MounkLien externe
Plus
La nouvelle vague pandémique se répand en Suisse et affecte déjà l’activité de plusieurs secteurs.
Après les aéroports et les hôpitaux, c’est au tour des restaurants de manquer de personnel pour cause d’infection au variant Omicron et à la quarantaine qu’elle entraîne. «Les effectifs étaient déjà réduits parce qu’on ne trouve plus personne à engager. Maintenant, avec les malades, ça devient compliqué», témoigne un restaurateur lausannois dans le journal Le Temps.
Alors que le nombre de personnes infectées et en quarantaine continue d’augmenter, les milieux économiques plaident pour une réduction de la période d’isolement.
- En quarantaine, le personnel vient à manquer dans certains restaurants (Le Temps/abonnésLien externe)
- Le suivi de la situation sanitaire par la RTSLien externe
- Coronavirus : la situation en Suisse (swissinfo.ch)
Les médias suisses doivent-ils être davantage soutenus? Avant la votation sur le sujet, SWI swissinfo.ch organise un débat avec la sénatrice verte Lisa Mazzone (pour) et le sénateur libéral-radical Philippe Bauer (contre), le 11 janvier à 17h30 (heure suisse).
Pour participer, pas besoin de vous inscrire. Il suffit d’aller en temps et en heure sur www.swissinfo.ch , le débat y sera diffusé en direct.
SWI Arena est la nouvelle émission de débat de SWI swissinfo.ch, consacrée aux votations fédérales et destinée aux Suisses de l’étranger. Deux invité-e-s échangent leurs arguments sur un objet soumis au peuple. Le débat est diffusé en direct sur swissinfo.ch. En tant que spectatrice ou spectateur, vous avez la possibilité de poser vos questions en direct grâce à notre chat spécial.
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