Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Sur le front de la pandémie de Covid-19 en Suisse, nous nous penchons aujourd’hui sur de nouvelles annonces faites cet après-midi par le Conseil fédéral.
À l’international, nous nous intéressons à une nouvelle initiative visant à unifier le monde de la recherche en Europe, au siège convoité par la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, et à pourquoi la Suisse et l’Australie ne sont pas aussi éloignées qu’elles n’y paraissent quand on les regarde sur une carte.
Bonne lecture,
Le Conseil fédéral a annoncé aujourd’hui une réduction de la durée de la quarantaine et de l’isolement à 5 jours. Ces durées étaient précédemment fixées à 10 jours. Le gouvernement propose aussi que les autres mesures sanitaires soient maintenues et prolongées jusqu’au 31 mars, les cantons sont consultés.
Plus de 161’000 personnes en Suisse se trouvent actuellement en isolement et 57’000 en quarantaine, selon les chiffres de l’OFSPLien externe. La diminution des temps de quarantaine et d’isolement s’explique, d’après le Conseil fédéral, par le temps d’incubation plus court et les symptômes plus légers du variant Omicron.
Cela permet aussi de soulager les secteurs d’activité dans lesquels une partie du personnel manque à l’appel. Le sommet de la vague Omicron devrait être atteint en Suisse d’ici deux à trois semaines, estiment les scientifiques de la Confédération.
- Coronavirus: notre revue de la situation en Suisse
- Le suivi en continuLien externe de la pandémie par la RTS
- Compte rendu Keystone-ATS du point de presse de la «Task Force» scientifique Covid-19 de la Confédération (11.01.2022)
La Suisse est candidate en 2022 à un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Micheline Calmy-Rey, l’ancienne ministre des Affaires étrangères et ex-présidente de la Confédération, est à l’origine du projet. Elle nous en explique les raisons.
Un siège au Conseil de sécurité est «certes un défi» mais aussi une opportunité pour la Suisse d’apporter sa «contribution à la paix, la justice et la stabilité dans le monde», explique-t-elle. Le Conseil de sécurité de l’ONU, basé à New York, a pour mission le maintien de la paix et de la sécurité internationale. Ses décisions sont contraignantes et peuvent, en théorie, mener à une intervention militaire.
Certains craignent qu’un siège suisse affecte la neutralité du pays. Micheline Calmy-Rey répond que le Conseil de sécurité ne décide que très rarement sur des questions militaires mais plutôt de politique. «Si, dans des cas exceptionnels, le Conseil de sécurité autorise néanmoins une intervention militaire, il agit à l’unisson et au nom de la communauté internationale… La neutralité n’est pas en contradiction avec l’appartenance au Conseil de sécurité», estime-t-elle.
Selon elle, un siège suisse solidifierait aussi la place de la Genève internationale, haut lieu de la gouvernance mondiale. La ville suisse abrite le siège européen de l’ONU et plusieurs de ses institutions spécialisées comme l’OMS. «C’est maintenant qu’il faut s’engager dans ce sens, car nous constatons actuellement une érosion du multilatéralisme», dit-elle.
- L’article de ma collègue Sibilla Bondolfi
- «La Suisse n’est pas neutre face aux violations du droit international» (article d’opinion de Pascale Baeriswyl, cheffe de la mission suisse auprès de l’ONU à New York, mars 2021)
- Notre point fort sur les changements au sein de la Genève internationale
La monde de la recherche suisse s’apprête à lancer une initiative pour rassembler la communauté scientifique européenne, révèle aujourd’hui Le Temps. Les présidents de l’EPFL, de l’EPFZ et du Conseil des EPF sont à l’origine de l’initiative nommée «Stick to ScienceLien externe», qui sera officiellement lancée le 8 février. Le Royaume Uni est associé à l’initiative.
L’objectif visé serait d’associer pleinement la Suisse au programme phare de financement de recherche européen, Horizon Europe, dont le budget est de 95,5 millions d’euros. La Suisse n’y a qu’un accès restreint depuis son abandon des négociations sur l’accord-cadre institutionnel avec l’UE en mai dernier.
Selon les informations du Temps, l’initiative prendra la forme d’une pétition cherchant le soutien d’expertes et d’experts de la recherche, d’universités et d’instituts de recherche en Europe. Le projet cherche à séparer la politique de la science.
- Lire l’articleLien externe du Temps (abonnement)
- «La Suisse s’est tiré une grosse balle dans le pied» (notre interview avec Martin Vetterli, président de l’EPFL, juin 2021)
- Notre point fort sur les négociations entre la Suisse et l’UE (juin 2021)
L’Australie et la Suisse sont plus proches qu’elles n’y paraissent. Les deux pays fêtent cette année leurs 60 ans de relations diplomatiques, l’occasion de revenir sur les liens qui les unissent.
Environ 26’000 expatriés suisses vivent sur le continent, cela en fait la 3e plus grande communauté hors d’Europe. C’est en 1777 qu’un premier Suisse foule le sol australien. Il sera suivi par des vignerons neuchâtelois et bernois qui marqueront la production de vin en Australie. Aujourd’hui, les jeunes de Suisse ont l’opportunité de suivre leurs traces grâce à un nouveau visa leur permettant de travailler tout en voyageant.
Sur le plan économique, la Suisse figure en 10e place des principaux investisseurs étrangers en Australie. Des investissements qui se concentrent sur les secteurs des produits pharmaceutiques, de la technologie médicale, des banques et des assurances.
Nous lisons aussi de l’expérience de Pedro Zwahlen, l’ambassadeur de Suisse en Australie, qui quitte Canberra après cinq ans. La culture des aborigènes australiens l’a notamment marqué. «La culture aborigène considère l’homme comme une partie de la nature, qui ne doit pas mettre en danger ou exploiter les autres espèces vivantes… Notre civilisation moderne peut s’en inspirer pour assurer sa propre survie», dit-il.
- «L’Australie et la Suisse renforcent leurs liens» par Urs Wälterlin en Australie.
- L’interview de Pedro Zwahlen par Urs Wälterlin en Australie.
- Voir «Devenir australienLien externe» (reportage RTS, 1968)
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