Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis et lecteurs,
Avez-vous prévu d’aller skier ce week-end? Prudence! La collision qui vient d’être fatale à l’acteur français Gaspard Ulliel devrait inciter chacune et chacun à se rappeler les règles: porter un casque, maîtriser sa vitesse, garder l’œil ouvert et ne pas s’arrêter n’importe où – derrière une bosse par exemple.
Pour autant, les 7 morts annuels sur les pistes suisses (accidents de hors-pistes non compris) ne font pas du ski un sport meurtrier. On se tue nettement plus en faisant de la randonnée et on se blesse plus souvent en faisant du football.
Pour le reste, nous vous parlons surtout des médias, et aussi d’un banquier franco-suisse au Sénégal.
Bonne lecture et excellent week-end,
La mort brutale de Gaspard Ulliel a choqué, car l’acteur français était jeune, beau et célèbre. Mais l’accident qui l’a tué n’est hélas pas exceptionnel: rien qu’en Suisse, 7 personnes en moyenne se tuent sur les pistes de ski chaque année. Faut-il en déduire que le sport préféré des Helvètes est dangereux?
138 morts sur les pistes suisses dans les 20 dernières années, cela paraît beaucoup. Mais en fait, le ski est bien moins dangereux que l’alpinisme, et même la randonnée. Rien que cette dernière tue une cinquantaine de personnes chaque année dans notre pays. On peut aussi relativiser le nombre d’accidents sur les pistes en rappelant que les remontées mécaniques comptabilisent une vingtaine de millions de journées de ski chaque hiver.
Il y a aussi les blessures: en moyenne, on en recense 63’000 par année sur les pistes. 93% des accidents sont individuels, mais ce sont souvent les collisions, avec des personnes ou des objets, qui causent les accidents graves. Pour comparaison, les blessés du ballon rond sont 82’000 par année. Et pour 1000 heures de pratique, le football est plus risqué que le ski de piste.
- L’articleLien externe de watson.ch
- Le rappel des conseils de sécuritéLien externe, avec un expert – Tribune de Genève (abonnés)
- Un plaidoyer pour les camps de ski, mis à mal par la pandémie – par votre serviteur – janvier 2020
«Il ne faut pas sous-estimer les dégâts causés par les médias», [dans la réponse à la pandémie]. Parole du ministre des Finances Ueli Maurer, dans une interview au quotidien alémanique Argauer Zeitung. Pour lui, les autorités seraient sensibles à la pression des médias, qui aurait conduit à un renforcement peut-être inutile des mesures en Suisse.
On l’avait vu porter le t-shirt des «sonneurs de la liberté» (opposants alémaniques au passe sanitaire), le voilà critiquant les médias, qui selon Ueli Maurer «donnent une image trop unilatérale» [de la situation sanitaire], en mettant souvent en avant le pire des scénarios, parce qu’ils «ont besoin d’un gros titre par jour».
Ueli Maurer est un des sept membres du Conseil fédéral, le gouvernement multipartite de la Suisse. Il appartient à l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice), qui se range souvent dans l’opposition et prend régulièrement la presse pour cible. L’UDC est notamment farouchement opposée au train de mesures en faveur des médias sur lequel les Suisses voteront le 13 février.
- L’interview d’Ueli MaurerLien externe dans l’Argauer Zeitung (en allemand – abonnés)
- Quelques extraits de l’interviewLien externe en français, dans le suivi de la pandémie du quotidien Le Temps (descendre au bas de la page)
- Coronavirus: la situation en Suisse – mis à jour régulièrement
Et puisqu’on parle d’aide aux médias, nous avons examiné la situation dans les pays qui nous entourent. Le soutien étatique y est très répandu. Car les médias sont en danger partout, et la pandémie n’a fait qu’empirer les choses.
En Europe, 69% des médias présentent un risque au niveau de leur viabilité économique, selon le Moniteur du pluralisme des médias de l’Institut universitaire européen. Et la proportion grimpe même à 82% pour les médias locaux et à 89% pour les journaux imprimés.
La plupart des pays offrent des soutiens aux médias en ligne, aux langues minoritaires, à l’innovation ou aux médias locaux, parfois depuis des décennies. Quant au risque d’ingérence de l’État dans les rédactions, on note que les pays scandinaves, qui connaissent depuis longtemps ces aides directes, occupent aussi les premières places de tous les classements sur la liberté de la presse.
- L’article de mes collègues Marie Vuilleumier et Pauline Turuban
- SWI Arena – Revoir notre débat: Quelle aide publique aux médias? Avec la sénatrice verte Lisa Mazzone et le sénateur libéral-radical Philippe Bauer.
- Point fort SWI – Votations fédérales du 13 février 2022
Plus
Pour rester sur le thème des médias, nous aimerions savoir, chères et chers Suisses de l’étranger, qu’est-ce qui est important pour vous? Nous souhaiterions encore mieux comprendre vos habitudes en matière d’information.
Vous êtes environ 776’000 dans le monde à posséder un passeport suisse, en vivant dans un autre pays. Nous nous intéressons à la façon dont vous vous informez sur les événements en Suisse et dans le monde et sur la manière dont vous entretenez le contact avec la Suisse ou avec d’autres compatriotes à l’étranger.
Pour obtenir des informations pertinentes à ce sujet, nous avons besoin de votre aide. Ce sondage est mené par l’institut de recherche intervista pour le compte de SWI swissinfo.ch. Merci beaucoup pour votre précieux soutien!
- Lien vers le sondageLien externe – le remplir ne vous prendra que quelques minutes
- Point fort SWI – Zoom sur les préoccupations des Suisses de l’étranger
C’est le plus africain des banquiers franco-suisses. Il dirige à Dakar la Banque Outarde, «une des rares banques sénégalaises du Sénégal». Portrait d’Olivier Santi, dont le parcours illustre le boom du secteur bancaire en Afrique et le rôle que la Suisse peut y jouer.
L’outarde est un oiseau très rare. Selon la légende, qui en voit un s’envoler deviendra riche. C’est donc ce symbole qu’a choisi le richissime homme d’affaires sénégalais Abdoulaye Diao pour monter sa banque. Et pour la diriger, il a choisi Olivier Santi.
Les deux hommes se connaissent depuis l’époque où le second dirigeait le secteur Moyen-Orient et Afrique de BNP Paribas. Né à Paris, mais formé sur la place financière genevoise, Olivier Santi croit fermement au développement du secteur en Afrique, une région où 80% des ménages n’ont pas encore de compte bancaire.
- L’article de ma collègue Pauline Turuban, de retour de Dakar
- «De nombreuses opportunités existent pour la Suisse en Afrique de l’Ouest» – l’interview d’Andrea Semadeni, nouvel ambassadeur de Suisse au Sénégal
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