Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,

C’est Olivier à Berne.

En Suisse comme ailleurs dans le monde, c’est bien évidemment le début des combats en Ukraine qui domine l’actualité de ce jeudi. Notre sélection du jour est exclusivement consacrée à la situation sur place et aux réactions en Suisse et dans le monde.

Bonne lecture,

Keystone / Zurab Kurtsikidze

La tension qui durait depuis des jours entre Moscou et Kiev a finalement pris une tournure militaire. A 6h00 locales (4h00 en Suisse), les forces russes ont lancé une attaque contre l’Ukraine. C’est la première fois que l’on assiste à un conflit armé entre Etats en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le conflit ne se limite pas aux régions aux mains des sécessionnistes russophones. Les opérations touchent plusieurs régions d’Ukraine. Des explosions ont notamment été entendues dans la proche banlieue de la capitale Kiev et dans plusieurs autres grandes villes du pays. Des mouvements terrestres de forces russes sont également signalés.

Kiev a suspendu toutes les relations diplomatiques avec la Russie, instauré la loi martiale et ordonné à son armée de résister et d’infliger un maximum de pertes aux «forces d’invasion». Moscou, pour sa part, conteste vouloir envahir l’Ukraine, mais indique intervenir pour «démilitariser et dénazifier» un pays selon lui coupable d’un «génocide» à l’encontre de la minorité russophone.

Il est pour l’heure difficile d’obtenir des informations précises sur le bilan des pertes de part et d’autre. L’Ukraine affirme avoir abattu plusieurs avions et hélicoptères russes et a annoncé la perte d’une quarantaine de soldats et d’une dizaine de civils.

• Le suiviLien externe de la crise sur RTS Info
• Le suiviLien externe de la crise sur le site de franceinfo
• Le dossierLien externe du site français de 20 Minutes
• La vision russe des événements avec le site SPUTNIKLien externe France

Keystone / Ludovic Marin

L’intervention russe en Ukraine a suscité l’indignation internationale. Les pays occidentaux condamnent fermement cette action et prévoient des sanctions massives à l’encontre de Moscou. Il n’est en revanche pour l’heure pas question d’intervention militaire.

Le président américain a dénoncé «l’attaque injustifiée» de la Russie contre l’Ukraine. «La Russie, seule, est responsable de la mort et de la destruction que cette attaque provoquera», a insisté Joe Biden, assurant que «le monde exigerait des comptes de la Russie».

Du côté de l’Union européenne et de la plupart de ses Etats membres, la condamnation est tout aussi ferme. La présidente de la Commission européenne a averti que le Kremlin devra «rendre des comptes». Par ailleurs, des sanctions aux «conséquences massives» seront étudiées dès jeudi soir en vue d’une «adoption rapide», a encore indiqué Ursula von der Leyen.

Autre protagoniste majeure sur la scène internationale, la Chine est en revanche beaucoup plus mesurée. Pékin a indiqué «suivre de près» la situation en s’abstenant de condamner Moscou. La diplomatie chinoise «exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle».

• Tour d’horizon des principales réactions internationales sur le site de TV5Lien externe Monde
• Les principales réactions internationales résumées par RTSLien externe Info

Keystone / Marcel Bieri

La Suisse officielle se joint au concert des protestations. La Confédération «condamne dans les termes les plus forts l’invasion russe de l’Ukraine» et appelle Moscou à cesser «immédiatement l’agression militaire» et à retirer ses troupes du territoire ukrainien, indique le Département fédéral des affaires étrangères.

S’exprimant devant la presse, le président de la Confédération a déclaré que ce jeudi était «une triste journée». Ignazio Cassis a encore indiqué que le Conseil fédéral adopte une position claire face aux actions de la Russie, car «la neutralité n’est pas synonyme d’indifférence».

Le président de la Confédération a encore précisé que des sanctions financières et des restrictions de voyage ont été imposées contre des banques et 361 membres du Parlement russe, ainsi que contre des hommes d’affaires. D’autres sanctions devraient être adoptées, notamment dans le secteur financier. Elles ne seront pas prises par la Suisse de manière autonome, mais s’inscriront dans les cadres des sanctions internationales.

La Suisse va encore participer à une réunion ministérielle d’urgence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Celle-ci a été convoquée par la présidence polonaise de l’institution.

• L’intervention du Président de la Confédération Ignazio Cassis résuméeLien externe sur le site du Matin
• Article de swissinfo.ch avec notamment la réaction de la presse suisse

Keystone / Arne Dedert

La pluie de sanctions économiques qui menace de s’abattre sur la Russie ne devrait pas avoir un trop fort impact sur l’économie suisse. Les échanges restent minimes. Les exportations suisses vers la Russie ont représenté 3,2 milliards de francs en 2021, sur un total de près de 260 milliards. Quant aux importations, elles ont atteint 270 millions de francs.

Les sanctions devraient également avoir un impact limité sur le secteur bancaire helvétique. «La Russie est un marché intéressant, mais non prioritaire pour la branche dans son ensemble, a indiqué l’Association suisse de banquiers à l’agence de presse économique AWP.

La guerre en Ukraine entraîne cependant des conséquences économiques indirectes en Suisse, parmi lesquelles la flambée des prix de l’énergie. L’attaque russe a propulsé le baril d’or noir au-delà de 100 dollars, ce qui est une première depuis 2014. Le prix du gaz naturel a aussi enregistré sa plus forte augmentation depuis 2019.

La crise entraîne également des conséquences financières directes. La journée de jeudi a été marquée par un fort repli des bourses et une appréciation des valeurs refuges, parmi lesquelles le franc suisse.

• Tour d’horizon des relations économiques entre la Russie et la Suisse dans une dépêcheLien externe de l’agence de presse économique AWP
• Les conséquences économiques immédiates de la crise résuméesLien externe sur RTS Info