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Femme à la fenêtre dnas un train en Ukraine

Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

Non, ce n’est pas une blague de mauvais goût: le Conseil fédéral a bel et bien décidé de lever toutes les mesures sanitaires en vigueur en Suisse dès vendredi 1er avril. Ce qui ne fait pas l’affaire des mouvements anti-système, qui espéraient se faire une place sur l’échiquier politique suisse.

La guerre en Ukraine a déclenché un élan de solidarité sans précédent en Suisse. Nous vous expliquons comment l’accueil des réfugié-es s’organise ici et aussi comment le conflit pourrait entraîner des répercussions dramatiques sur le développement de médicaments anticancéreux.

Bonne lecture,

famille ukrénienne accueillie en Suisse
© Keystone / Jean-christophe Bott

«Par pitié, sauvez-nous, je veux garder ma famille en vie». Ce cri de détresse lancé sur Facebook par un Ukrainien de 16 ans a été entendu par Milena Nowak, qui vit près de Zurich. Comme elle, des dizaines de milliers de personnes en Suisse proposent d’ouvrir leurs portes aux réfugié-es ukrainien-nes.

Eldar a 16 ans. Il vivait à Zhytomyr, dans l’ouest de l’Ukraine. Pour fuir la guerre qui a éclaté dans son pays il y a un mois, il a envoyé des messages sur Facebook, en espérant que quelqu’un répondrait à son appel. C’est ce qu’a fait Milena Nowak. Elle a recueilli chez elle Eldar, sa mère Helena et sa petite sœur de 2 ans Liubava.

L’élan de solidarité en Suisse envers le peuple ukrainien est immense, comme le confirme Campax, une plateforme qui recense les possibilités d’accueil. Mais c’est bel et bien l’OSAR (Organisation suisse d’aide aux réfugié-es), qui coordonne le processus de placement.

Avant tout accueil dans un foyer, plusieurs éléments sont évalués: le ratio entre place disponible et nombre de personnes réfugiées, si ces dernières possèdent des animaux de compagnie et si une langue commune – quelle qu’elle soit – peut être parlée. En outre, les logements doivent pouvoir être disponibles pour une période d’au moins 3 mois.

un médecin ukrainien dnas les soubassements d un hôpital
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En Ukraine et en Russie, de nombreuses entreprises pharmaceutiques basées en Suisse mènent des essais cliniques pour des médicaments contre divers cancers. Avec la guerre, le traitement des patient-es qui les suivent et le développement de nouveaux médicaments sont compromis.

Selon l’ONG Public Eye, l’Ukraine est depuis le milieu des années 1990 un lieu attractif pour les entreprises désireuses de lancer des essais cliniques. Mais le conflit qui fait rage dans le pays offre désormais un avenir incertain à de nombreux médicaments prometteurs, car il met en danger le matériel médical, complique le suivi des dossiers médicaux, sans parler des risques pour la sécurité de la patientèle et du personnel médical.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état fin mars de plus d’une soixantaine d’attaques contre des établissements de santé depuis le début de la guerre. Dans ce contexte, il est difficile d’estimer les impacts à long terme sur le développement des médicaments. Souvent, les traitements mettent plus de dix ans à être élaborés.

La guerre en Ukraine représente aussi un dilemme éthique, car la plupart des grandes entreprises pharmaceutiques investissent dans des essais cliniques en Russie. Outre les sanctions économiques qui affectent les financements, la pression s’intensifie pour que les firmes cessent leurs activités avec l’industrie russe. Certaines ont déjà déclaré qu’elles limiteraient leurs expéditions aux médicaments essentiels.

Alain Berset annonce la fin des mesures sanitaires au 1er avril 2022
© Keystone / Anthony Anex

Dès vendredi 1er avril, toutes les mesures sanitaires de lutte contre le coronavirus en vigueur seront levées. C’est ce qu’a annoncé le Conseil fédéral dans un communiqué ce mercredi.

Cela signifie que les personnes infectées par le Covid-19 ne devront plus s’isoler et que le port du masque dans les transports publics et dans les établissements de santé ne sera plus obligatoire.

Le gouvernement estime que la situation sanitaire n’exige plus le maintien des dernières mesures de lutte contre le coronavirus, bien que le nombre de cas positifs reste élevé. Il prévoit tout de même une phase de transition jusqu’au printemps 2023, qui verra le maintien des structures de dépistage, de vaccination, de traçage des contacts, de surveillance et d’obligation de déclaration des hôpitaux.

En revanche, le Conseil fédéral a décidé de désactiver l’application SwissCovid. Comme pour les autres structures, les systèmes informatiques permettant de la remettre en fonction rapidement si nécessaire seront maintenues. Les données des utilisateurs et utilisatrices enregistrées dans les systèmes de la Confédération seront quant à elles supprimées.

manifestation anti-covid
© Keystone / Ennio Leanza

La levée des dernières mesures de lutte contre le coronavirus devrait sonner le glas des mouvements anti-système. Ces derniers aimeraient toutefois poursuivre leurs activités politiques, mais sans grande chance de succès.

Lors des dernières élections cantonales vaudoises et nidwaldiennes, les mouvements de lutte contre les mesures sanitaires n’ont pas brillé. Même constat pour la section bernoise, qui n’a obtenu aucun siège dimanche.

Pour le politologue Pascal Sciarini, l’un des facteurs de cet échec est lié à la temporalité de ces élections, qui arrivent «un peu tard». «On est maintenant dans une période post-crise Covid. Les mesures contraignantes ont été relâchées, et ce qui faisait la raison d’être de ces mouvements a un peu disparu», estime-t-il.

Le président du mouvement contestataire «Debout la Suisse», le zurichois Patrick Jetzer, ne perd pourtant pas espoir: «Nous sommes confiants, nous avons plus d’un an et demi devant nous», avant la tenue des prochaines élections fédérales. Pascal Sciarini ne pense pas que cela sera suffisant, car les positions anti-mesures sanitaires et la rhétorique anti-système ont largement été reprises par l’UDC, le plus grand parti du pays.

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