Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Et si on se posait régulièrement la question de notre volonté de donner nos organes? Par exemple lorsque nous renouvelons nos papiers d’identité, comme en Allemagne. Cela ressemble à un bon compromis suisse. Et pourtant, le Conseil fédéral n’en a pas voulu. Pourquoi?
Le Conseil fédéral, justement, a-t-il été un bon ou mauvais élève dans la gestion de la pandémie? Je vous propose un début de réponse à ces questions dans ma sélection ci-dessous.
Bonne lecture,
Le peuple suisse déterminera le 15 mai s’il souhaite une modification de la loi sur le don d’organes. Deux solutions lui sont proposées, mais la Commission nationale d’éthique en privilégierait en fait une troisième.
Aujourd’hui, en Suisse, une personne doit explicitement donner son accord pour que l’on puisse prélever ses organes. Mais un manque chronique d’organes pousse le Conseil fédéral à proposer une modification de la loi sur la transplantation. Il souhaite établir le principe du consentement présumé. Cela signifie que les organes d’une personne décédée pourront être prélevés, sauf si cette dernière en a exprimé le refus de son vivant ou que ses proches s’y opposent.
Aux yeux de la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine (CNE), le changement de système proposé est problématique. «On ne peut pas déduire du silence qu’il y a consentement», explique Andrea Büchler, présidente de la commission.
Aux modèles proposés en votation, elle préfère le modèle de la déclaration. Citoyennes et citoyens seraient appelés à se positionner régulièrement sur la question et à livrer une déclaration signalant leur volonté de faire don ou non de leurs organes. Aux États-Unis, l’information figure sur le permis de conduire. En Allemagne, on dépose l’expression de sa volonté au bureau d’émission des papiers d’identité.
Dans le modèle de la déclaration, il serait important, selon Andrea Büchler, de prévoir une catégorie «pas de déclaration» aux côtés des options «oui, je veux être donneur» et «non, je ne veux pas être donneur». Mais le peuple n’aura de toute façon pas à donner son avis sur ce modèle, qui a été rejeté par le Conseil fédéral, notamment par crainte que le don d’organes soit moindre qu’avec l’approche du consentement présumé.
- Don d’organes: le modèle le plus éthique échappe à la décision du peuple
- Don d’organes explicite ou présumé: au peuple de décider
- Contre: «En matière de don d’organes, on ne peut pas interpréter le silence comme un consentement»
- Pour: «Avec le consentement présumé au don d’organes, le droit à l’autodétermination n’est pas violé»
- Notre dossier spécial sur les votations du 15 mai
La Confédération et les cantons ont relativement bien géré la première phase de la pandémie de coronavirus. Mais certaines mesures prises sont également critiquées par une évaluation externe publiée mardi.
L’analyse effectuée par le centre d’évaluation Interface relève que les autorités suisses ont, dans l’ensemble, bien réagi à la crise sanitaire de ces deux dernières années. Elle relève toutefois des écueils, notamment le manque de préparation de la Confédération et des cantons.
Les auteur-es de l’étude estiment que la fermeture des écoles au printemps 2020 était inappropriée et a été lourde à porter pour les parents et les enfants. Interrogée par la RTS, la directrice de l’OFSP Anne Lévy a rappelé qu’après cette fermeture, la Suisse «a été l’un des pays qui a le moins fermé les écoles». Les interdictions de visites ou de sorties qui ont touché les personnes âgées en EMS et centres de soins ont également eu un impact négatif sur leur santé psychique, selon l’analyse.
L’OFSP et les cantons ont reconnu leur responsabilité partagée. «On a beaucoup appris avec cette deuxième vague. On a désormais plus d’informations, on peut réagir plus vite sur les variants et leurs effets», a assuré Anne Lévy.
- Berne aurait pu mieux faireLien externe au début de la crise du Covid-19 (RTS)
- ÉvaluationLien externe de la gestion de la crise de Covid-19 jusqu’à l’été 2021
La Commission de l’environnement du Conseil national vient de finaliser son contre-projet indirect à l’initiative pour les glaciers. Elle y fixe des objectifs concrets pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
L’initiative «pour un climat sain», dite initiative pour les glaciers, demande que les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse soient neutralisées d’ici 2050. Si la commission du National s’aligne sur l’initiative quant au fait d’inscrire l’objectif de zéro émission nette dans la loi, elle s’en éloigne dans la mise en pratique.
Au lieu d’interdire purement et simplement les carburants et combustibles fossiles, elle souhaite fixer des objectifs concrets qui devraient être mis en œuvre rapidement. Par exemple, les secteurs du bâtiment et des transports ne devront plus émettre de CO2 d’ici 2050. Et celui de l’industrie devra réduire ses émissions de 90%. La commission a aussi fixé une étape intermédiaire: une réduction de 75% des émissions par rapport à 1990 d’ici 2040.
Le contre-projet indirect devrait être soumis au Conseil national cet été. De nombreux amendements ont été déposés. Les uns rejettent le contre-projet dans son ensemble, tandis que les autres souhaitent des adaptations ponctuelles, comme la prise en compte de l’évolution démographique et économique dans l’atteinte de l’objectif. Les débats s’annoncent donc animés.
- Des objectifs concretsLien externe pour 2050 au lieu de l’initiative pour les glaciers (RTS)
- Notre dossier spécial sur la fonte des glaciers
Le Festival international du film d’animation d’Annecy (France) met la Suisse à l’honneur du 13 au 18 juin. Plus de 100 (co)productions helvétiques y seront présentées.
Un «effet Courgette», c’est comme cela que Marcel Müller, responsable des programmes à l’étranger pour la fondation Swiss Films, interprète cet hommage.Ma Vie de Courgette est en effet l’un des films suisses d’animation les plus connus et les plus prisés jamais réalisés.
Il faut dire que l’animation suisse n’est pas une jeune dame. Elle a fêté ses 100 ans en 2021. Pour Mickaël Marin, directeur du festival, elle a donc «un passé, un présent et un avenir». L’une des premières les plus attendues est celle de Jungle rouge, un long métrage genevois qui se déroule dans la Colombie des FARC.
Les dizaines de courts métrages présentés sur des thèmes aussi variés que les films jeune public, le cinéma expérimental ou l’érotisme refléteront la grande diversité de l’animation suisse. Celle-ci sera également présente en sélection officielle avec une dizaine d’œuvres.
- L’animation suisseLien externe célébrée en grande pompe à Annecy (Le Temps, sur abonnement)
- Démocratie directe au cinéma: projections tests et pouvoir du public
- Notre dossier spécial sur le cinéma suisse
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